Si 2026 sera l'année du verdict dans les urnes, 2025 aura indéniablement été celle du verbe haut : retour sur douze mois où la diplomatie lyonnaise a souvent laissé place aux noms d'oiseaux.
À Lyon, on retiendra de 2025 les grandes transformations urbaines, mais aussi quelques transformations de vocabulaire. Cette année, le débat d'idées a souvent glissé vers le règlement de comptes. A l'occasion des fêtes de fin d'année, Lyon Capitale vous a sélectionné plusieurs punchlines qui ont marqué les douze derniers mois. En attendant, peut-être, une année 2026 plus constructive.
"La réaction de Bruno Bernard illustre parfaitement ce qui nous sépare : il part d’un dogme, je pars du réel" - Jean-Michel Aulas

C'est une rivalité qui risque de rythmer les campagnes municipales et métropolitaines de 2026 : Jean-Michel Aulas contre Bruno Bernard. En octobre dernier, le premier avait dénoncé l'absence de bus jusqu'à l'Hotel de Ville, en écho avec une pétition citoyenne lancée quelques jours plus tôt. Le président de la Métropole avait alors critiqué la position de son adversaire qualifiée de "retour en arrière". Une réaction immédiatement attaqué par l'entrepreneur de 76 ans, qui dénonce la position dogmatique de Bruno Bernard.
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"Je suis passé de dictateur à opportuniste"- Bruno Bernard

Le 15 décembre dernier, le président de la Métropole s'est amusé des critiques faites à son encontre par Gilles Gascon, vice-président du groupe "Grand Coeur Lyonnais" soutien d'Aulas. "L'opportunisme est la seule espèce qui ne soit jamais menacée d'extinction chez les écologistes" avait attaqué Gascon. L'écologiste a préféré ironiser en faisant référence au prédécesseur du maire de Saint-Priest, Philippe Cochet, qui l'avait traité de dictateur. "À ce rythme là, vous allez bientôt me soutenir", s'est même permis d'ajouter "BB".
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"Le Guignol de la droite et de la Macronie agonisante" - Anaïs Belouassa Cherifi

Ce sont les mots qu'a tenu la candidate LFI aux municipales de 2026 à propos de Jean-Michel Aulas. A l'occasion de son premier meeting de campagne le 6 novembre dernier, Anaïs Belouassa Cherifi a vivement attaqué au candidat "Coeur Lyonnais", et les socialistes qui, "ont vraiment renoncé à améliorer la vie des gens". En revanche si l'actuelle député souhaite "faire mieux", et dénonce "le résultat de politiques de renoncement et de l'indifférence", elle n'a pas cité le nom de Grégory Doucet.
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"La différence avec Aulas, c'est que je ne me suis jamais enrichie sur le compte de la Ville de Lyon" - Nathalie Perrin-Gilbert

Favori de l'élection municipale à Lyon, Aulas n'est pas épargné. C'est cette fois Nathalie Perrin-Gilbert, candidate pour 2026, qui s'est attaquée à l'ancien président de l'OL. En juin dernier, l'ancienne adjointe de Grégory Doucet présentait à la presse ses premières propositions et en profitait au passage pour illustrer de nouveau son sens de la punchline. "Mon autre différence, c’est que je m’intéresse à l’ensemble des Lyonnais et pas pour des intérêts financiers. Je n’ai pas posé sur des photos avec Bruno Bernard quand les travaux de l’arena (à Décines-Charpieu) se faisaient en disant que c’est génial. Je ne me réveille pas un an avant les élections après avoir profité du système. Je ne me cache pas derrière mon petit doigt en me faisant désirer”. La campagne promet.
“Non, refuser un rapport sexuel à son mari n’est pas une ‘faute’” - Marie Charlotte Garin

La député écologiste de la 3e circonscription du Rhône, saluait en février dernier la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme qui condamnait la justice française. Cette dernière considérait jusqu’alors ce refus comme une faute en cas de divorce. Un tournant historique dans la jurisprudence sur le “devoir conjugal”. Au début de ce mois de décembre, Marie-Charlotte Garin est à l'initiative d'une proposition de loi transpartisane destinée à "mettre fin à cette notion".
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“Place Bellecour, les Lyonnais ont décidé de faire sécher leurs draps. Je sais que Lyon est la capitale du textile… Mais quand même… Faire ça devant Louis XIV… Il y a un truc qui burne !” - Lorant Deutsch

Par l'intermédiaire de son compte Instagram, l'animateur et écrivain Lorant Deutsch s'est amusé de l'oeuvre Tissage Urbain installée place Bellecour depuis juillet dernier. Une installation qui a fait beaucoup de bruit et essuyé de nombreuses critiques de la part des Lyonnais, et de l'opposition. Un certain Jean-Michel Aulas, qui n'était alors pas encore candidat déclaré à la mairie de Lyon, avait commenté : "Si seulement il n'y avait que ça".
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“Les Lyonnais n’ont pas de problème avec les chiffres. Ils ont juste un problème avec la mauvaise foi”- François Gaillard

Ce sont les mots de François Gaillard, ancien directeur général de l'office de tourisme, qui accuse Bruno Bernard de choisir les classements qui l'arrangent sur l'attractivité économique de Lyon. Tout est parti d'un post LinkedIn de Bruno Bernard qui reprend un article de Tribune de Lyon dans lequel on apprend que Lyon reste la métropole qui accueille le plus d'investissements étrangers derrière Paris selon l'audit de EY. François Gaillard a dénoncé "l'art de choisir le baromètre qui vous arrange", en mettant en concurrence le rapport d'Arthur Lloyd qui place la Capitale des Gaules derrière Toulouse.
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