Anaïs Belouassa Cherifi
Anaïs Belouassa Cherifi

"Nous réquisitionnerons les logements vacants", promet Anaïs Belouassa Cherifi (LFI)

Anaïs Belouassa Cherifi, candidate La France insoumise aux élections municipales à Lyon, est l'invitée de 6 minutes chrono.

Anaïs Belouassa Cherifi, députée de la France Insoumise à Lyon et candidate aux municipales de 2026, revient sur son choix de mener une ligne indépendante alors que le reste de la gauche s'est rallié au maire écologiste sortant Grégory Doucet. "Je pense que lorsqu’on est dans une élection, il faut proposer, et c’est le sens de la candidature, c’est le sens de ce qu’on a fait lors de notre meeting de lancement, où nous avons pu dérouler le programme. C’est aussi prendre en considération ce qui se passe dans notre pays, mais plus précisément à Lyon : la précarité, les difficultés, et voir comment on y répond très concrètement avec un projet ambitieux", précise la députée LFI qui reproche aussi au maire de Lyon de ne faire campagne que sur son bilan.

Anaïs Belouassa Cherifi déroule ses premières propositions notamment sur le logement. Elle prône l’interdiction des “compléments de loyer” et la "réquisition des logements vacants".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Anaïs Belouassa Cherifi

Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez 6 Minutes Chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd’hui, nous accueillons Anaïs Belouassa-Cherifi. Vous êtes députée de la France Insoumise à Lyon et candidate aux élections municipales à Lyon, candidate pour la France Insoumise, qui ne part pas avec les autres partis de gauche qui se sont rangés principalement derrière Grégory Doucet. Pourquoi avez-vous voulu faire cavalier seul sur cette élection ? Qu’est-ce que vous voulez faire mieux et pourquoi ce choix de partir seul ?

Tout à fait, vous l’avez dit, c’est notre slogan : faire mieux pour Lyon. Nous considérons que lorsque les politiques nationales ne répondent plus aux aspirations des Lyonnaises et des Lyonnais, quand il y a énormément de difficultés dans notre ville et dans notre pays, il faut qu’on ait des politiques municipales ambitieuses, de rupture et radicales. C’est la raison pour laquelle nous portons ce projet aux élections municipales de 2026. Vous me posez tout de suite la question : pourquoi pas d’union ? Je pense que lorsqu’on est dans une élection, il faut proposer, et c’est le sens de la candidature, c’est le sens de ce qu’on a fait lors de notre meeting de lancement, où nous avons pu dérouler le programme. C’est aussi prendre en considération ce qui se passe dans notre pays, mais plus précisément à Lyon : la précarité, les difficultés, et voir comment on y répond très concrètement avec un projet ambitieux.

Parce que la gauche est déjà au pouvoir. La France Insoumise est très peu représentée, notamment au conseil municipal. Dans certains arrondissements, il y a quelques représentants. En 2020, la France Insoumise soutenait la candidate Nathalie Perrin-Gilbert, qui avait fait alliance avec les écologistes, les socialistes, les communistes et ainsi de suite. Vous ne vous retrouvez pas dans le bilan qui est fait ? C’est un bilan que vous n’endosseriez pas ?

Je pense qu’on ne peut pas faire campagne sur son bilan. Il faut proposer. Et c’est là que j’ai des difficultés de compréhension, puisque lorsqu’on fait campagne sur son bilan, finalement on témoigne d’une chose : qu’on fait un accord d’appareil et de formations politiques pour ces élections municipales, alors que je suis profondément convaincue qu’il faut proposer mieux pour Lyon, répondre aux aspirations, répondre aux difficultés qui ont été énoncées lors du mandat, et faire en sorte que les gens vivent mieux dans notre ville, que tout le monde puisse vivre dans notre ville.

Quand vous voyez Grégory Doucet, qui fait ce qu’il appelle l’union de la gauche en trouvant un accord avec les socialistes, les communistes, L’Après, Voix Commune — j’en oublie et je m’en excuse — pour vous, c’est simplement une collection de logos ? Il n’y a pas de projet politique derrière ?

Est-ce que vous avez entendu des propositions ? Je n’en ai pas entendu depuis le lancement de leur campagne. C’est ce que je disais précisément avant : on ne peut pas faire campagne sur son bilan. J’attends des propositions concrètes. Nous, nous n’avons pas attendu ; nous avons mis des propositions sur la table et nous l’avons vu la semaine dernière lors de notre meeting. Nous avons proposé un certain nombre de choses. Je pense qu’ils sont en perte de boussole et en perte de sens dans leur campagne.

C’est-à-dire ? Vous pensez qu’ils ne savent plus où ils vont, qu’il y a un côté panique chez eux ?

Je ne sais pas s’il y a un côté panique. Je n’ai pas d’échange avec eux, donc je ne peux pas vous dire. Je pense que chacun doit être sérieux sur ses propositions, plutôt porté vers la proposition que vers la polémique. Nous avons un travail de fond à faire. Il a été fait, il va être pérennisé, il va être concrétisé. Durant cette campagne, nous allons arriver avec des plans très concrets pour la ville de Lyon sur les aspirations : le logement, la précarité, les mobilités, énormément de sujets. Lorsqu’on voit la figure de Jean-Michel Aulas, qui surfe sur sa notoriété, il faut que derrière il y ait des projets qui puissent avoir une aspiration populaire. On ne fait pas une campagne sur des notoriétés ou des personnalités, mais sur des propositions. C’est le sens de notre candidature.

Vous évoquiez le logement et les mobilités, deux attentes principales des Lyonnais. Sur le logement…

Plus sur la métropole, puisque ce n’est pas de la compétence municipale.

Sur le logement, où la ville a un peu plus de compétences, même si elles sont principalement métropolitaines, comment voudriez-vous proposer du logement plus abordable aux Lyonnais ? Que ce soit à l’achat ou à la location, c’est l’enjeu numéro un.

Vous l’avez rappelé : en dix ans, les prix des loyers ont bondi de 30 % à Lyon. Il y a une difficulté à se loger. Oui, sauf ceux dont les loyers sont encadrés. Mais dans l’encadrement des loyers, la proposition que nous faisons est de prendre en compte le complément de loyer. Aujourd’hui, vous avez un complément de loyer qui est en dehors de l’encadrement. Le loyer n’est donc pas réellement plafonné. Nous interdirons le complément de loyer. Pour aller plus loin, nous proposons la réquisition des logements vacants. Nous pensons que c’est une proposition qui fait sens dans la problématique du logement et de la précarité dans notre ville, et par extension dans notre pays. Donc nous réquisitionnerons les logements vacants.

Vous avez parlé des mobilités, un de vos grands chevaux de bataille, peut-être partagé avec Jean-Michel Aulas : une gratuité totale ou partielle. Lui propose la gratuité pour les personnes qui touchent moins de 2500 euros. Vous proposez la gratuité totale, y compris pour les jeunes de moins de 25 ans.

Oui.

Cela reste un problème financier majeur. La métropole était plutôt pour des gratuités ciblées. Quand vous élaborez votre programme, avez-vous chiffré cette gratuité ? Comment la compensez-vous ? Par quelle nouvelle recette allez-vous rendre le réseau TCL gratuit ?

Encore une fois, c’est une compétence métropolitaine. Ce que je vous ai dit en préambule, c’est que nous arriverons avec des plans et un chiffrage budgétaire de nos cent premiers jours à la mairie de Lyon et à la métropole. Lorsqu’on fait des propositions, on ne les fait pas en l’air, car nous avons une responsabilité : ne pas dire n’importe quoi aux gens. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que c’est ce qui se passe du côté du camp de Monsieur Aulas, avec des propositions qui sont uniquement métropolitaines. Il faudrait peut-être lui rappeler qu’il y a des compétences municipales et des compétences métropolitaines. S’il veut être président de la métropole, qu’il le fasse. Grand bien lui fasse. Nous arriverons en février avec un programme chiffré et budgété. Notre ambition est la fin des polémiques, la fin de tout ce qu’on entend dans cette campagne municipale, être sérieux. Il y a énormément de problématiques chez les Lyonnais. Cette candidature n’est pas le fruit d’une ambition personnelle, mais d’une ambition collective : faire mieux pour Lyon.

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