Stéphane Guggino est délégué général à la Transalpine, l’association réunissant les acteurs défendant le projet ferroviaire « Lyon-Turin ».

Lyon-Turin : "Un Dijon-Turin ne satisferait personne" (vidéo)

Stéphane Guggino est délégué général à la Transalpine, l’association réunissant les acteurs défendant le projet ferroviaire "Lyon-Turin". Il était sur le plateau de l'émission "6 minutes Chrono" pour présenter l'avancée du chantier et les débats sur les voies d'accès au tunnel transfrontalier.

Le Lyon-Turin se décompose en trois parties : le tunnel sous la montagne et la frontière, les voies d'accès françaises et les voies d'accès italiennes.

La liaison Lyon-Turin. Crédit: LC

Interrogé sur la capacité des autorités à venir à terme de ce projet, Stéphane Guggino répond : "Oui, on verra le Lyon-Turin car c'est le sens de l'histoire. Le maillon central de cette liaison est déjà bien entamé. Le chantier est irréversible. Personne ne comprendrait qu'une telle infrastructure ne soit pas connectée de part et d'autres, par les voies d'accès permettant un écoulement fluide et performant du trafic."

Sur l'avancée du tunnel de base, sous la montagne et la frontière avec l'Italie, il explique : "Le chantier du tunnel a commencé depuis de nombreuses années. C'est un ouvrage bi-tubes de 57,5 km. Ce sera le plus grand tunnel ferroviaire au monde. Il y a environ 162 km de galeries à creuser en comptant le tunnel et les descenderies pour la maintenance et la sécurité. Sur ces 162 km, 20% ont déjà été creusés dont 11 km du tunnel de base en lui-même."

Le calendrier sera-t-il tenu ?

"Selon le maître d'ouvrage TELT, on est dans les temps pour une livraison du tunnel en 2032. Le planning est toujours tenu" répond le délégué général de la Transalpine.

Elisabeth Borne, la Première ministre a choisi un scénario du comité d'orientation des infrastructures (COI). Ce scénario donne le cadre pour les années à venir sur le transport en France. Le scénario qu'elle a choisi repousse la livraison des voies d'accès françaises à 2045. De plus, ce scénario donne la priorité à la ligne historique sur les voies d'accès pour faire un Dijon-Turin. Est-ce la fin du Lyon-Turin tel qu'on l'a imaginé ?

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"Non, car ce rapport - fait un collège d'une quinzaine de personnes, des élus, des fonctionnaires, des personnalités qualifiées - est consultatif. C'est un gros travail qui a été fait. S'agissant précisément du Lyon-Turin, l'écueil principal est qu'il y a une approche franco-française qui ne prend pas en compte l'ensemble des réalités internationales et tous les paramètres qui permettent d'apprécier cette infrastructure. C'est un rapport consultatif, maintenant le gouvernement va trancher d'ici l'été en précisant sa programmation. Effectivement, ce rapport, pour des raisons essentiellement budgétaires, propose de moderniser la ligne Dijon-Modane. C'est une solution qui a, au départ, été présentée comme transitoire et puis qui tend à devenir pérenne. Elle ne satisfait ni l'Europe, ni l'Italie, ni les collectivités locales qui sont sur le tracé, donc on a un peu de mal à penser que cette solution sera retenue."

Pourquoi rejeter le Dijon-Turin ?

Stephane Guggino développe : "Parce que ça ne correspond pas au projet tel qu'il a été conçu pour enclencher un report modal massif de la route vers le rail, à la fois des voyageurs et des marchandises. C'est une ligne qui ne passe pas par Lyon, dès lors quelque part Lyon tournerait le dos à l'Italie. Cette ligne Dijon-Modane (à l'entrée du tunnel transalpin) aura son utilité. Elle peut nécessiter quelques travaux en attendant la liaison. Mais surtout elle ne correspond pas aux ambitions capacitaires et calendaires que réalisent nos voisins italiens. C'est-à-dire que c'est deux projets ferroviaires qui se réalisent et ce n'est pas concevable pour une infrastructure d'un tel niveau."

Pour ce défenseur du Lyon-Turin : "Le projet français de ce scénario ne correspond pas au projet italien. A un moment donné, il y a eu un deal avec l'Italie et l'Union Européenne. C'est une question d'honneur de le respecter maintenant non seulement sur le principe mais aussi au regard de l'urgence économique et climatique."

Plus de détails sur les réactions italiennes, les financements européens...

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