©PHOTOPQR/LE PROGRES/Maxime JEGAT – Visite du chantier du tunnel Lyon-Turin

Lyon-Turin : "Côté italien, les inquiétudes sont toujours très fortes" (vidéo)

Stéphane Guggino est délégué général à la Transalpine, l'association réunissant les défenseurs du projet de liaison ferroviaire Lyon Turin. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale pour présenter les enjeux financiers du projet, notamment en termes de subventions européennes, ainsi que les conséquences de l'éboulement sur la ligne historique entre la France et l'Italie, survenu cet été.

Stéphane Guggino débute en faisant le point sur les dernières avancées du chantier du tunnel sous la montagne : "Aujourd'hui, sur la totalité 20% a déjà été creusé. Ça représente 30 km de galeries et 11 km de tunnels définitifs. Tous les chantiers sont actifs, ils vont accélérer de manière très puissante l'année prochaine avec l'arrivée des tunneliers qui vont changer le rythme en matière de creusement."

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Sur un autre thème, le délégué général de la Transalpine expose que, si le Lyon-Turin tel qu'il est planifié était déjà sorti de terre, la ligne n'aurait pas été exposée à ce genre d'éboulements. "Il faut bien comprendre que la ligne qui est coupée en ce moment, c'est une vieille ligne qui a plus de 150 ans, ce n'est pas le premier éboulement, il y a une liste très impressionnante d’éboulements depuis sa mise en service" remarque Stéphane Guggino.

Plus de détails dans la vidéo sur les financements européens et la réaction des italiens face aux lenteurs françaises.

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Le retranscription complète de l'émission avec Stéphane Guggino :

Bonjour à tous, bienvenue dans votre émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler du chantier du siècle, le Lyon-Turin. Rappelons ce projet vieux de 30 ans. Il s'agit de relier Lyon à Turin par une voie ferroviaire sur les 272 kilomètres qui séparent les deux villes, l'idée étant de décarboner la vallée de la Maurienne, polluée par le trafic routier. Pour en parler, nous recevons Stéphane Guggino qui est délégué général à la Transalpine, l'association réunissant les acteurs qui défendent le Lyon-Turin. Bonjour Stéphane Guggino. Merci d'être connecté avec nous aujourd'hui. On va commencer simplement pour un petit rappel de où est-ce qu'en est le chantier aujourd'hui du Lyon-Turin, le tunnel. Quelles sont les dernières infos ?  

Écoutez, le chantier du tunnel est irréversible, il est conduit par Telt. Aujourd'hui, sur la totalité 20% a déjà été creusé. Ça représente 30 km de galeries et 11 km de tunnels définitifs. Tous les chantiers sont actifs, ils vont accélérer de manière très puissante l'année prochaine avec l'arrivée des tunneliers qui vont changer le rythme en matière de creusement. 

D'accord, donc 2024 ça va arriver. Vous avez communiqué aussi dernièrement suite à la fermeture de la ligne historique, de la vieille ligne entre la France et l'Italie qui est fermée pour une petite année, un an, suite à l'éboulement survenu cet été. Vous écrivez, qu’avec le Lyon-Turin, les trains continueraient de circuler normalement entre la France et l'Italie. Pourquoi avoir communiqué ainsi ? Et surtout, est-ce que la nouvelle ligne serait exempte de risques similaires ? On sait que dans les tunnels il y a aussi des problèmes, mais même sur les voies d'accès, on n'aurait pas ce genre de problème ?  


En l'occurrence sur le tunnel, sur la section qui est concernée par la fermeture aujourd'hui, oui, très clairement nous n’aurions pas eu ce genre de problème. On peut regretter que le chantier ne soit pas allé plus vite dans les décisions, il aurait mis à l'abri la ligne, puisque l'éboulement qui a eu lieu, c'est sur la vieille ligne héritée de Napoléon III qui est en surface. Alors qu’avec le Lyon-Turin, précisément, il s'agit de mettre cette ligne à l'abri, entre autres avantages, en passant sous la montagne, c'est ce que font tous nos grands voisins européens sur les axes de circulation majeurs. 

D'accord, donc le risque serait moindre, étant donné que c'est un tunnel, c'est ça ? 
En l'occurrence oui, quand on parle des risques d'éboulement, il faut bien comprendre que la ligne qui est coupée en ce moment, c'est une vieille ligne qui a plus de 150 ans, ce n'est pas le premier éboulement, il y a une liste très impressionnante d’éboulements depuis sa mise en service. Dans cette zones d'altitude, de montagnes, des éboulements, des coulées de boue, coupent la ligne, et il y en a eu beaucoup et il y en aura encore beaucoup sur cette ligne, donc précisément le Lyon-Turin doit permettre d'éviter ce risque en passant sous la montagne et en mettant les liaisons France-Italie à l'abri des aléas climatiques. 

Et derrière, on a entendu la chambre de commerce italienne : c'est un report des marchandises qui étaient sur le train, en direction des camions, pareil pour les voyageurs sur les voitures. Moi j'aimerais qu'on rentre dans une deuxième séquence de cette émission, parler aussi de la question des financements qui est toujours problématique sur les voies d'accès en tout cas, les voies d'accès, donc la partie française, les voies d'accès aux tunnels sous la montagne, est-ce qu'on se dirige une nouvelle fois vers un manquement du train de financement, si on peut dire, européen sur la partie française ?  

Non, alors on va être raisonnablement optimiste, mais non, je pense que tout le monde a compris qu'il n'était pas possible de rater ce train de financement, en tout cas personne ne le comprendrait. L'Europe met de l'argent sur la table, les différents pays ont jusqu'à fin janvier pour déposer et monter un dossier, aujourd'hui il semble que les services de l'État, de SNCF Réseau s'organisent en conséquence. C'est une nécessité absolue pour pouvoir réaliser les fameuses voies d'accès aux tunnels, puisque là on parle d'un autre dossier, le tunnel n'a véritablement de sens écologique et économique que s'il est relié de part et d'autre avec des voies d'accès qui sont d'un même niveau de performance pour assurer la fluidité des trafics. 

 Les Italiens eux-mêmes ont bénéficié de ces financements sur la partie italienne ? 

 Oui, en fait l'Union Européenne remet de l'argent chaque année sur la table, ce sont des procédures assez complexes. L'année dernière on avait plaidé pour que la France dépose un dossier, elle ne l'avait malheureusement pas fait parce que le processus décisionnel n'était pas encore mûr, les Italiens eux n'avaient pas raté l'opération et avaient déposé un dossier et avaient profité de 45 millions d'euros pour leurs propres voies d'accès. 

D'accord, et d'ailleurs côté italien, par rapport aux lenteurs françaises, est-ce qu'il y a toujours un peu ce sentiment d'exaspération, de tension dont on parlait il y a 6 mois, c'est toujours le cas aujourd'hui ?  

Alors, on va dire que la tension s'est un peu apaisée parce que la France a donné des signes qu'elle avançait, mais il n'y a toujours rien de concret, toujours rien d'engagé. Oui, du côté italien et du côté de l'Union Européenne, les inquiétudes sont toujours très fortes, il y a eu des déclarations du ministre des transports, du président de la région qui ont montré qu'on allait prendre une décision assez rapidement, donc c'est moins tendu, mais par contre c'est toujours très inquiet et on attend toujours des prises de décisions fortes. 

Merci beaucoup Stéphane Guggino, ce sera le mot de la fin, merci d'être connecté avec nous et de nous avoir donné les dernières actualités sur le Lyon-Turin, 2024, les tunneliers arrivent pour percer le tunnel sous la montagne, une actualité qu'on suivra. Quant à vous je vous remercie d'avoir suivi cette émission, vous pouvez retrouver plus de détails sur cet immense chantier qui est le Lyon-Turin sur le site lyoncapitale.fr, je vous dis à très bientôt.

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