©PHOTOPQR/LE PROGRES/Maxime JEGAT – Visite du chantier du tunnel Lyon-Turin

Grégory Doucet et plusieurs élus lyonnais demandent l’abandon du Lyon-Turin

Dans une tribune publiée sur le site Reporterre, près de 150 élus écologistes et insoumis, personnalités et représentants syndicaux demandent l’abandon de la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin. 

Il y a tout juste une semaine, le 13 décembre, la France et l’Italie demandaient à la Commission européenne d'augmenter à 55% son co-financement des travaux pour la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin. Un chantier colossal qui doit voir l’achèvement en 2030 d’un tunnel de 57,5 km à travers les Alpes italiennes et françaises pour un coût de 8,6 milliards d’euros. 

Un projet qui, pour ses défenseurs, permettrait de réduire le transport de marchandises ferroviaire par camion entre la France et l’Italie via les Alpes, tout en divisant par deux le temps de trajet par des passagers. La capitale du piémont ne serait plus qu’à deux heures de Lyon. 

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"Casse du fret ferroviaire"

Il est toutefois loin de faire consensus, notamment chez les élus écologistes et insoumis, tant au niveau local que national. En atteste une nouvelle tribune publiée mardi 20 décembre sur le média en ligne Reporterre. 150 élus, personnalités ou encore représentants syndicaux y demandent l’abandon des travaux préparatoires de ce projet "dont le bilan est la casse du fret ferroviaire dans notre pays depuis 30 ans. […] Nous affirmons que l’argent englouti dans le projet Lyon-Turin conduira à la même faillite que la ligne Perpignan-Figueras, premier maillon du corridor méditerranéen". 


"Nous affirmons que l’argent englouti dans le projet Lyon-Turin conduira à la même faillite que la ligne Perpignan-Figueras, premier maillon du corridor méditerranéen", extrait de la tribune


"Tant que le trafic ferroviaire de marchandises entre la France et l’Italie n’aura pas été relancé, pas un arbre ne doit être abattu, pas un mètre carré de terre agricole ne doit être artificialisé et pas un mètre cube d’eau ne doit être drainé", poursuivent-ils. Avant d’exiger "que l’argent qui serait englouti dans le projet de nouvelle ligne Lyon-Turin soit utilisé dès maintenant pour ouvrir une plateforme de chargement de la route vers le rail dans le secteur d’Ambérieu-en-Bugey et que les navettes ferroviaires pour le transport des marchandises soient proposées dès 2023 aux transporteurs routiers".

La liaison Lyon-Turin. Crédit: LC

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Une opposition de longue date

Parmi les signataires de cette tribune, on retrouve notamment les noms du maire de Lyon Grégory Doucet, du vice-président de la Métropole de Lyon en charge des Transports Jean-Charles Kohlhaas, des députés écologistes et insoumis du Rhône Hubert Julien-Laferrière (Député EELV), Marie-Charlotte Garin (Députée EELV) et Gabriel Amard, des sénateurs EELV Raymonde Poncet et Thomas Dossu ou encore du maire de Grenoble Éric Piolle.

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Une prise de position peu surprenante alors que ces élus militent depuis déjà plusieurs années, pour certains, pour enterrer le Lyon-Turin. Alors candidat à la présidentielle, Yannick Jadot avait inscrit dans son programme l'arrêt du projet. À Lyon aussi, Grégory Doucet avait déjà tranché en 2019 en annonçant son opposition au projet en l’état, préférant valoriser l’ancienne ligne datant du XIXe siècle. L'année dernière, Fabienne Grébert, alors candidate EÉLV à la Région, s’était aussi opposée fermement à l’ouverture de la nouvelle ligne.

Pour autant, ni la mairie, ni la Métropole de Lyon, ni la Région n’ont de compétences sur la construction de la future ligne et encore moins sur son abandon, le programme de construction étant garanti par plusieurs traités internationaux. Seule la Région pourrait avoir son mot à dire mais uniquement sur le tracé des futures voies d’accès (190 km) entre Lyon et le tunnel transfrontalier.

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