Pourquoi la basilique de Fourvière lance-t-elle une nouvelle levée de fonds ?
Philippe Castaing, président de la Fondation Fourvière, est l’invité de 6 minutes chrono pour évoquer la nouvelle levée de fonds destinée à la restauration des quatre tours de la basilique de Fourvière.

Pourquoi la basilique de Fourvière lance-t-elle une nouvelle levée de fonds ?

Philippe Castaing, président de la Fondation Fourvière, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

La basilique de Fourvière s'apprête à entamer un vaste chantier de restauration de ses quatre tours dès le premier trimestre 2026. Un projet de 5,2 millions d'euros rendu nécessaire par "l'état catastrophique des structures", comme l'explique Philippe Castaing, président de la Fondation Fourvière. Après une première levée de fonds fin 2024 pour les deux tours ouest, le projet s'est étendu à l'ensemble des quatre tours grâce à la mobilisation de l'État, de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de nombreux mécènes.

Un état structurel alarmant

Les diagnostics menés entre juillet 2023 et fin 2024 par le cabinet Alep, avec le soutien de la DRAC, ont révélé une situation préoccupante. "L'état du haut des tours est catastrophique, il faut prendre des mesures rapidement", alerte Philippe Castaing. La tour sud-ouest, la plus dégradée, a déjà nécessité la pose d'un filet de sécurité. Le problème est d'ordre structurel : "C'est un mélange acier et pierre qui fait que l'acier bouge dans la pierre, gonfle dans la pierre et dégrade la pierre qui est autour", précise le président de la Fondation.

Si des mesures conservatoires ont été prises pour assurer la sécurité des visiteurs, l'urgence demeure. Le chantier, qui durera environ 18 mois, permettra de mutualiser les coûts et d'optimiser les frais liés aux bases vie et aux architectes.

Une mobilisation citoyenne et institutionnelle

Sur les 5,2 millions d'euros nécessaires, 4,7 millions ont déjà été promis ou collectés. La dernière campagne lancée il y a trois semaines vise à lever les 500 000 euros restants. "500 000 euros sur 5 millions, c'est 10 %, donc les Lyonnais vont bien se mobiliser pour boucler le budget", se réjouit Philippe Castaing.

La première levée de fonds de fin 2024 avait déjà permis de réunir 2,5 millions d'euros, notamment grâce à 2 000 donateurs qui ont contribué à hauteur de 200 000 euros via une campagne digitale. "Il n'y a pas de petits dons, et c'est un signe magnifique de leur attachement à Fourvière", souligne le président de la Fondation. L'État, la région et la Fondation du patrimoine accompagnent financièrement le projet, tandis que la ville et la métropole de Lyon interviennent plutôt sur le fonctionnement et la restauration de matériel.

En parallèle de ces travaux d'envergure, la basilique a accueilli de nombreux visiteurs lors de la fête des Lumières 2025, avec notamment une crèche prêtée par une collectionneuse privée et visible gratuitement au musée de Fourvière.

Plus de détails dans la vidéo :

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Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui on va parler de la basilique de Fourvière, de ses futurs travaux, et même d'une levée de fonds. On en parle avec Philippe Castaing qui est président de la Fondation Fourvière. Bonjour Philippe Castaing.

Bonjour, merci d'être venu sur notre plateau.

On va rentrer dans le vif du sujet : pourquoi une nouvelle levée de fonds ? J'ai l'impression que depuis 4 ans vous multipliez les levées de fonds. J'avoue que si on n'a pas suivi tout le chemin, on a l'impression que c'est un puits sans fond, Fourvière. Est-ce que vous pouvez nous expliquer la raison ? Parce qu'il y en a une, l'argent va quelque part bien sûr. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?

Absolument. Peut-être un peu de perspective : de juillet 2023 à fin 2024, pendant 18 mois, des diagnostics sont posés sur la basilique avec le cabinet Alep, et avec le support bien sûr de l'État au travers de la DRAC. L'état du haut des tours est catastrophique, il faut prendre des mesures rapidement. D'où, fin 2024, première levée de fonds, sachant que les deux tours prioritaires sont les tours ouest, celles qui sont plus exposées au vent et à la pluie, donc celles qui sont sur la façade, celles qu'on voit depuis partout dans la ville. En fait, celles qu'on voit à l'arrivée du funiculaire, celles qu'on voit depuis le funiculaire. Et donc pour les deux tours, nous lançons fin 2024 une levée de fonds pour 2,5 millions. Il y a notamment 2 000 donateurs au travers d'une campagne digitale qui se mobilisent pour lever 200 000 euros. D'autres donateurs, des fondations, des mécènes se joignent : 2,5 millions. Au cours de 2025, l'État nous dit qu'il faut faire les quatre tours, et qu'il nous accompagnera. La région se mobilise et dit qu'elle nous accompagnera. La Fondation du patrimoine sur ses fonds propres nous dit qu'elle nous accompagnera. Aujourd'hui nous sommes partis pour faire les quatre tours, et non plus les deux tours comme l'an dernier. Donc aujourd'hui, sur un budget total de 5,2 millions, on n'est plus à 2,5 millions, on est sur 5,2 millions. Nous avons déjà des promesses ou des dons pour 4,7 millions. Donc la dernière campagne que nous faisons en ce moment, qui a été lancée il y a trois semaines, porte sur 500 000 euros. Alors je vais relativiser : 500 000 euros sur 5 millions, c'est 10 %. Donc les Lyonnais vont bien se mobiliser pour boucler le budget. Et dans tous les cas, nous lançons les chantiers sur les deux premières tours, c'est sûr. Mais en fait c'est un chantier de quatre tours dès le premier trimestre 2026.

Est-ce qu'on peut résumer en disant que vous étiez partis sur les deux tours ouest, et que finalement, avec vos partenaires, vous êtes partis sur les quatre, et donc c'est pour ça qu'effectivement il y a besoin de nouveau boucler de nouvelles levées de fonds ?

Absolument. Et c'est aussi l'occasion de minimiser le coût du chantier, parce que finalement les bases vie, les coûts des architectes, etc., ils sont concentrés sur 18 mois environ de chantier.

Ça permet d'optimiser les frais. Simplement, vous avez parlé un petit peu de l'état des tours. Est-ce que d'abord il y a un risque pour les visiteurs, et quel est le degré d'urgence ? Vous avez dit lancer les chantiers très prochainement, pourquoi cet empressement ?

Bien sûr, il y a eu des mesures conservatoires. S'il y avait un risque pour les visiteurs, le site serait fermé. Mais nous avons pris quelques mesures, puisqu'il y avait une tour en particulier, la tour sud-ouest, qui est la plus dégradée, et là-dessus il y a déjà eu un filet qui a été posé pour sécuriser. Il s'avère que c'est structurel, c'est vraiment lié à la construction : c'est un mélange acier et pierre qui fait que l'acier bouge dans la pierre, gonfle dans la pierre et dégrade la pierre qui est autour. Donc ce n'est pas... Structurellement, il faut absolument corriger ces défauts.

D'accord. Et alors qui vous accompagne ? Vous avez cité l'État, la région. Est-ce qu'il y a d'autres collectivités ?

L'État, la région, et bien sûr nous avons beaucoup de mécènes, que ce soit des particuliers, que ce soit des entreprises. Et aussi je tiens à signaler les 2 000 donateurs de fin 2024 de la campagne digitale. Pour nous c'est essentiel, parce que c'est aussi ce petit geste...

Il n'y a pas de petits dons ?

Il n'y a pas de petits dons, et c'est aussi... Ça montre leur attachement. Même ceux qui ont donné 20 euros, 30 euros, 100 euros, c'est un signe magnifique de leur attachement à Fourvière. Pour nous c'est très important également.

Et la ville de Lyon, la métropole de Lyon ?

Pas sur la restauration des tours.

D'accord, elles sont sur le fonctionnement, c'est cela, du site ?

Elles sont plutôt sur le fonctionnement ou la restauration de matériel, oui.

D'accord. On arrive à la fin de l'émission. La fête des Lumières arrive à son terme le 8 décembre, la fête de l'Immaculée Conception. On est à la Fondation Fourvière, on va aussi remettre l'église au centre du village. Comment s'est passée cette édition de la fête des Lumières à la Fondation Fourvière ?

L'édition 2025 est magnifique, énormément de visiteurs qui sont ravis d'être accueillis à Fourvière par notre armée de bénévoles, nos salariés, les chapelains, les séminaristes qui sont là uniquement pour leur dire bienvenue et leur donner 2-3 clés de compréhension, leur faire découvrir la crèche des Lyonnais. Et là, à mon sens, c'est une page de Lyon que nous expliquons. Mais également la crèche de Gucci, puisque nous avons une crèche qui appartient à une collectionneuse privée qui nous l'a prêtée pendant un mois. Son accès est libre, donc nous invitons tous les visiteurs à venir voir cette crèche de Gucci au musée de Fourvière. C'est un petit bijou d'or qui mérite d'être vu. Donc très belle édition 2025 avec des propositions pour tous les publics. Et bien sûr il y a beaucoup de francophones mais aussi beaucoup d'étrangers, notamment des Italiens et des Espagnols qui sont en nombre sur le site de Fourvière. Et enfin, comment ne pas citer le son et lumière, le son et lumière qui nous est offert par la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a illuminé les trois premiers jours et quatre jours de la fête des Lumières.

Merci beaucoup Philippe Castaing d'être venu sur notre plateau nous présenter donc l'actualité sur les tours de Fourvière et puis le bilan du 8 décembre. Merci encore.

Merci à vous.

Quant à vous, merci d'avoir suivi cette émission. Plus de détails sur le site lyoncapitale.fr. Je vous dis à très bientôt.

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