Dans le cadre de l'aménagement de la Voie lyonnaise n°11, des travaux sont menés rue de Bonnel à Lyon. Mais, pour les riverains, les mauvaises surprises se multiplient.
La rue de Bonnel, dans le 3e arrondissement de Lyon, est l’une de ces artères qui sera prochainement métamorphosée. Axe permettant de relier les quais du Rhône à la gare de Lyon Part-Dieu, la rue de Bonnel accueillera notamment un tronçon de la Voie lyonnaise n°11. Son arrivée était d'ailleurs tout le sujet du réaménagement de la rue.
Mais après plusieurs semaines de travaux, engagés en juin 2024 puis relancés au début d’année 2025, c’est la douche froide pour plusieurs habitants de la section entre le quai Victor Augagneur et l’avenue Maréchal de Saxe. Contre toutes attentes, et contrairement à ce qui avait été annoncé dans le projet d’aménagement de la VL n°11 - la concertation publique a eu lieu du 12 juin au 13 juillet 2023 pour ce tronçon -, un abribus prend progressivement place sur la section, dans ce secteur rapproché de la préfecture du Rhône.
Une apparition surprenante pour Camille, dont l’installation se situera au pied de l’immeuble qu’elle occupe. “Personne n’était au courant, ils n'ont pas du tout communiqué”, assure la Lyonnaise, qui a alors tenté de se renseigner. “Des échanges assez laconiques, sans réponse”, résume-t-elle, en évoquant ses communications avec des interlocuteurs de la Métropole de Lyon. Et d’indiquer : “Dans la concertation citoyenne, ils n’en parlaient pas”.
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Un prolongement surprise du C18
À force de questionner, elle obtiendra finalement quelques éléments de réponse de la part des équipes du chantier. L'abribus serait dédié à la ligne C18, qui descend jusqu’à Cordeliers, nouveau pôle d'échanges dans le cadre du projet Presqu’île à vivre. Point confirmé par les services de la Métropole de Lyon auprès de Lyon Capitale. Son prolongement et son passage de l’autre côté du Rhône, pour autant, n’avait jamais été évoqué. "Il a été vu comme une opportunité d'intégrer cet arrêt de bus (..) sans avoir à réaliser une nouvelle phase de travaux", justifient les services, nous indiquant dans le même temps que la ligne C9 passera, elle aussi, par cet arrêt de bus.

Toujours est-il que ce prolongement de la ligne C18 n’avait encore jamais été évoqué dans les documents liés à la nouvelle offre de bus pour répondre au projet de la Presqu’île à vivre. De même pour ce nouvel arrêt, qui, selon les services métropolitains, “répond pour Sytral Mobilités au besoin d'avoir un arrêt à proximité des autres lignes pour optimiser les correspondances” et “pour les personnes à mobilité réduite”.
Selon la collectivité, il permettra aussi de répondre "aux contraintes de sécurité routière, de maintien des entrées charretières, des terrasses des restaurants, des arbres, tout en permettant de créer un arrêt aux normes d'accessibilité".
La crainte des habitants
"On est quand même très embêtés, ça ne sert à rien de faire des concertations si on ne respecte pas ce qui est noté", ajoute Camille, se faisant la porte-parole de la cinquantaine d’habitants qui ont signé sa pétition contre cet abribus. La Métropole explique que le projet, tel que présenté, était "susceptible d'évoluer dans le temps" et que "les études de maîtrise d'œuvre permettent ensuite d'affiner chacun des points des projets concernés".
Les habitants, ensemble, craignent cependant que l'abribus de cette ligne à forte fréquence entraîne des nuisances, notamment en heures tardives. "Ça veut dire du bruit, de la saleté… On voit que le quartier est beaucoup moins sécurisé qu’avant", anticipe Camille. Et puis, cet aménagement entraîne naturellement la suppression de plusieurs places de parking. "Il s'agissait de la seule localisation possible", se défend la Métropole de Lyon. "Les places de stationnement côté sud seraient maintenues et une bande fonctionnelle serait créée", promettait pourtant le bilan de concertation.
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"Nous n’avons pas de calendrier pour les travaux. On ne sait pas combien de temps cela va durer"
Camille, la résidente, ajoute : "Ils se moquent de nous. Ce qu’on veut, c’est savoir quand est-ce que ce sera fini, que quelqu’un soit capable de nous parler". La seconde problématique est ici. Naturellement, ces travaux d'aménagement s'accompagnent d'un chantier non négligeable dans la rue de Bonnel. Des travaux de nuit avaient été annoncés début juin. De nouveaux ont débuté lundi 16 juin, portant le total à dix nuits bruyantes et insupportables pour le voisinage.
"La nuit, la journée, tout le temps. La rue est éventrée : à gauche, à droite, au nord, au sud… Nous n’avons pas de calendrier pour les travaux. On ne sait pas combien de temps cela va durer", poursuit Camille. De l'affichage et des flyers ont été déposés, assurent les services de la collectivité. Pas tout à fait dans les temps, selon les riverains.
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Encore un article : travaux, riverains excédés, peur mais surtout pas de manière constructive. Le comble pour des travaux ! Certains devraient aller faire un petit tour en Ukraine... plutôt que de faire de la politique politicienne. Je suis très content des travaux d'améngement de la voierie publique. Il se passe toujours quelque chose à Lyon.