Alexandre Dupalais indique saisir la commission des comptes de campagne au sujet de Jean-Michel Aulas, lequel donnera le coup d'envoi du match des légendes de l'OL ce dimanche.
Dans un communiqué diffusé le 27 novembre, la candidat de l'extrême droite aux élections municipales à Lyon annonce saisir la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) au sujet de Jean-Michel Aulas. Alexandre Dupalais dénonce "le mélange des genres" et les "violations successives du code électoral" qu'il attribue au patron du mouvement Coeur Lyonnais.
"Ces actes sont susceptibles de constituer des avantages en nature" juge le candidat
"C'est avec stupéfaction que j'ai pris connaissance de l'annonce par l'Olympique lyonnais du choix de mon adversaire (...) pour donner le coup d'envoi du match des légendes marquant les 75 ans de l'OL ce dimanche 30 novembre", dénonce Alexandre Dupalais. Le candidat de l'extrême droite estime que cette mise en avant "contrevient frontalement aux obligations strictes du code électoral destinées à assurer l'égalité entre les candidats".
L'avocat juge ainsi que "ces actes sont susceptibles de constituer des avantages en nature". "À partir du moment où aucune communication ou déclaration politique sur la campagne ou la candidature de JMA n’est faite lors de ce coup d’envoi, il n’y a aucun problème juridique", souffle-t-on dans l'entourage du patron de Coeur Lyonnais. On rappelle aussi qu'en période de campagne électorale, le critère de l'antériorité est capital, or Aulas est resté président d'honneur de l'OL depuis la vente du club, qui invite par ailleurs régulièrement des personnalités liées au club à donner des coups d'envoi fictifs.
Un arrêt du Conseil d'État du 24 juillet 2009 a en ce sens confirmé que la participation par une maire sortante en campagne à des manifestations organisées par des entreprises privées ne pouvait pas, en tant que telle, être regardée comme relevant d'un don. À condition notamment que la candidature de la personnalité invitée ne soit pas évoquée.
Une jurisprudence plutôt favorable à Aulas
Mais selon Alexandre Dupalais, ces faits s'ajoutent "à de précédentes dérives". Citant notamment la banderole montrant Aulas et Lacombe sur laquelle était écrit : "À Lyon, seule la pelouse est verte et on marche dessus." La Ville de Lyon avait procédé à un signalement au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale contre cette bâche illégale, tandis que le parti écologiste avait annoncé saisir la CNCCFP. Les équipes de JMA assuraient quant à elle ne pas être à l'origine de son installation, tout en ne condamnant jamais son contenu et son installation. Dupalais relève également le financement de sondages par la holding familiale Holnest.
Jean-Michel Aulas a assuré sur ce point que les instituts de sondage s'étaient trompés. "Les sondages, je les ai commandés et payés moi-même, il y a eu confusion de la part des instituts", avait-il répondu. Ses avocats ont même mis en demeure les écologistes Bruno Bernard et Thomas Dossus, qui s'interrogeaient sur le sujet, de cesser "immédiatement toute diffusion de propos mensongers concernant (leur) client". Et d'ajouter : "Qu’il soit bien clair que la moindre réitération, sous quelque forme que ce soit, donnera lieu sans délai à des poursuites judiciaires civiles ou pénales".
Les deux notices des sondages Cluster 17 et Toluna, toujours en ligne, indiquent encore que les enquêtes ont été commandées par Holnest. "Comme dans le sport, les règles doivent être les mêmes pour tous", conclut Dupalais qui demande "que les règles électorales soient désormais respectées par tous dans la campagne municipale lyonnaise".
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