Le sénateur écologiste du Rhône, Thomas Dossus, estime que Jean-Michel Aulas "tente l’enfumage" quant au réel commanditaire de deux sondages publiés en mars et en juin.
Rendus publics en mars et juin dernier, les sondages Cluster 17 et Toluna-Harris interactive donnant Jean-Michel Aulas en tête des prochaines élections municipales à Lyon interrogent toujours le sénateur écologiste du Rhône, Thomas Dossus.
Lire aussi : Municipales 2026 à Lyon : Jean-Michel Aulas se lance enfin dans la course
"Qui peut croire que deux instituts de sondages se seraient trompés ?"
Dans un entretien donné à Paris Match, l’ex-président de l’Olympique lyonnais et désormais candidat à la mairie lyonnaise revient sur ces sondages, soulignant qu’il avait commandé lui-même ces enquêtes et non Holnest, sa holding familiale. "Les sondages, je les ai commandés et payés moi-même, il y a eu confusion de la part des instituts", assure ainsi Jean-Michel Aulas à nos confrères.
"C’est pourtant bien la société Holnest qui figure sur les notices de deux sondages rendus publics par les instituts Cluster 17, et Toluna Harris Interactive", rappelle Thomas Dossus dans un communiqué ce jeudi. "Qui peut croire que deux instituts de sondages se seraient trompés ? Qui peut croire qu'un chef d'entreprise expérimenté comme Jean-Michel Aulas confondrait des dépenses personnelles et professionnelles ?", s’interroge-t-il encore. À ses yeux, la déclaration de Jean-Michel Aulas ne serait qu’une "tentative d’enfumage sur le commanditaire des sondages".
Comme le souligne Thomas Dossus, "les instituts de sondage ont fait ce qu'oblige la loi : publier les notices complètes des sondages électoraux dont les résultats ont été diffusés par la presse avec leurs commanditaires (article 1er de la loi de 1977). La première publication ou diffusion doit s’accompagner d’indications obligatoires, dont, depuis 2016, du nom du commanditaire". Et d’ajouter : "Les instituts de sondage ont donc respecté la loi en indiquant Holnest, holding familiale de Jean-Michel Aulas, comme commanditaire".
Lire aussi : Le mouvement de Jean-Michel Aulas s'invite déjà au conseil municipal de Lyon et crée la polémique
Jean-Michel Aulas n'était pas encore candidat
Si le droit interdit effectivement "toute contribution, en numéraire ou en nature, de personnes morales autres que les partis et groupements politiques au profit d'un candidat", Thomas Dossus estime donc que "ce financement interroge", bien que les sondages aient été réalisés avant l’annonce officielle de la candidature de JMA. Cette dépense "pourrait-elle être qualifiée de cadeau en nature, de la part d'une société, interdite par le code électoral ?", le sénateur du Rhône pose la question.
Et de conclure : "Être multi-millionnaire ne permet pas tout. Le code électoral vise à l'égalité des différents candidats et contrairement à d'autres pays, le financement des campagnes est strictement encadré".
Déjà en juin dernier, Thomas Dossus s'étonnait du financement de l'un de ces sondages. "La vente de l'OL devait servir officiellement à Holnest (holding familiale de Jean-Michel Aulas : Ndlr) pour investir dans la tech. Une partie de ces fonds privés sert désormais à financer des sondages pour une campagne électorale via Holnest", écrivait-il alors.
Lire aussi : Un sénateur du Rhône s’interroge sur "l’étrange campagne" de Jean-Michel Aulas