49 maires de la Métropole de Lyon souhaitent modifier le statut de la collectivité. (@NC)

Métropole de Lyon : élus et maires de droite réclament un plan métro à Bruno Bernard

Des maires et élus de l'agglomération lyonnaise demandent à Bruno Bernard de plancher sur un plan métro à long terme.

Ce vendredi dans la petite salle du club de la presse en plein cœur de la Presqu'île, une quinzaine d'élus et de maires d'opposition est venue, dans une démarche "transpartisane" - portée quasiment exclusivement par des élus LR néanmoins - réclamer un "plan métro solide pour les années à venir". L'inauguration une semaine plus tôt des deux nouvelles stations du métro B est pour eux l'occasion de remettre le sujet sur la table, "pour préparer l'avenir".

Manque d'ambition et électoralisme

En 2021, le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard lançait une concertation publique sur des projets d'extension des quatre lignes existantes et évoquait la création d'une ligne E pour desservir l'Ouest lyonnais. Cette dernière sera finalement remplacée par un "Tram express", un projet à 800 millions d'euros contre environ 1,5 milliard pour un métro, qui ne convainc pas l'opposition. "Il ira trois fois moins vite qu'un métro avec moins de personnes transportées", déplore Christophe Geourjon, conseiller métropolitain et régional centriste.

Plan d'investissement métro Lyon. (@Sytral Mobilités)

Par ailleurs, aucune des quatre lignes de métro ne bénéficiera d'un projet d'extension d'ici 2030, Bruno Bernard préférant - par électoralisme pour certains - miser sur des projets moins coûteux, plus rapides à mettre en œuvre, mais aussi moins efficaces. "Le métro a été balayé d'un revers de main par la majorité", tance Christophe Quiniou, maire LR de Meyzieu. La Métropole va toutefois "fiabiliser" les lignes existantes avec un plan à 2 milliards d'euros - montant estimé nécessaire à la prolongation de la ligne A jusqu'à Meyzieu - prévoyant, entre autres, d'automatiser la ligne A, d'acheter de nouvelles rames pour l'ensemble des lignes et de déployer la climatisation, le tout à horizon 2035.

Lire aussi : Lyon : près de deux milliards d'euros investis dans le métro d'ici 2035

"Incapacité de se projeter sur des projets structurants"

Pas de quoi satisfaire l'opposition et notamment Sébastien Michel, maire LR d'Ecully qui juge que la Métropole écologiste est en "incapacité de se projeter sur des projets structurants". Pêle-mêle, les élus d'oppositions demandent d'étudier un métro à l'Est, devenu "une zone d'attraction événementielle de loisirs et de sports" ; à l'Ouest, "deuxième pôle économique de la métropole" avec Techlid et pôle universitaire ; mais aussi au Nord sur le plateau de Caluire-et-Cuire et Rillieux-la-Pape et enfin au Sud avec un éventuel prolongement du métro B jusqu'à Bron.

Les projets de métro soumis à consultation en 2021, finalement tous abandonnés. (@Sytral Mobilités)

"L'Etat doit jouer d'aménageur sur le deuxième pôle économique de France"

"Il faut un plan métro", martèlent les élus qui se montrent en revanche plus prudents lorsqu'il s'agit de définir des priorités puisqu'il semble bien compliqué de débloquer cinq, six, ou sept milliards d'euros pour financer trois lignes à la fois. "On ne veut pas opposer les territoires", se contente de répondre le conseiller métropolitain Marc Grivel. Lors du dernier conseil d'administration du Sytral, l'autorité organisatrice des transports en commun, Bruno Bernard rappelait que le déficit de l'organisme devrait se creuser à mesure que de nouveaux services sont mis en place. Et alors que le prélèvement transport (impôt payé par les entreprises) a déjà été augmenté, l'Etat a récemment refusé de porter son taux maximum à 3,5 %.

"Le prince déverse des millions à Marseille, l'Etat doit jouer d'aménageur sur le deuxième pôle économique de France", estime Philippe Cochet, maire LR de Caluire-et-Cuire qui invite la Métropole à aller chercher des financements auprès de l'Etat. Et d'ajouter : "Les 400 millions d'euros que l'Etat avait mis sur l'A45 (projet annulé, Ndlr), il faut aller les chercher." Sans grande rigueur dans les propositions évoquées, la droite maintient la pression sur l'exécutif et prévoit par ailleurs des assises des mobilités d'ici quelques mois.

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