Jean-Christian Beaumont est le directeur général d'HYmpulsion, spécialisée dans les infrastructures hydrogène.
Jean-Christian Beaumont est le directeur général d’HYmpulsion, spécialisée dans les infrastructures hydrogène.

Mobilité : "Vers un croisement des courbes entre le thermique et l'hydrogène à l'échéance 2027"

Jean-Christian Beaumont est le directeur général d'HYmpulsion, spécialisée dans les infrastructures hydrogène. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" de Lyon Capitale à l'occasion d'une nouvelle station hydrogène dans la métropole de Lyon, à Vénissieux.

Jean-Christian Beaumont explique les enjeux de mobilité sur l'hydrogène : "L'hydrogène est vraiment un vecteur énergétique dédié à la mobilité intensive." Selon lui : "On considère que les véhicules électriques sont plutôt dédiés à la mobilité légère. C’est différent dès qu'on a une forte obligation de rouler. Par exemple, le cas des taxis, 80 000 kilomètres par an, ou encore tout ce qui est véhicule utilitaire, qui font d'une ville à une autre ville avec une obligation d'avoir un véhicule qui tourne de nombreux kilomètres dans la journée et un temps de ravitaillement rapide. L'hydrogène a toute sa place, plutôt en complément des véhicules électriques. On va viser les taxis, les véhicules utilitaires, les bus. Sur ce point, c'est plutôt  pour les bus qui font plus de 250 kilomètres par jour pour la même thématique d'autonomie, de durée de ravitaillement. Ce sera aussi le cas pour les cars."

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Interrogé sur le marché des véhicules hydrogène, le directeur général d'Hympulsion développe : "Si on prend un peu l'histoire de l'hydrogène, sur la mobilité, elle est extrêmement récente. Il y a un élan à partir de 2020 et surtout post-Covid. En trois ans, on a déjà l'arrivée des véhicules. Si vous prenez la région parisienne, il y a de nombreux taxis bleus. Ce sont les taxis Hype, des véhicules donc hydrogène à 100%. Les véhicules utilitaires arrivent sur un marché porté par deux constructeurs français, que sont Stellantis, avec une forte augmentation de production dès cette année, et Renault, avec Hyvia, avec Plug Power. On va avoir l'équivalent de Jumpy, Jumper et Master. Ils arrivent sur le marché. Les grands constructeurs français sont assez engagés sur la thématique. Pour les taxis, on a plutôt des produits soit japonais, soit coréens. Les bus hydrogènes existent déjà et tournent en France, depuis déjà deux ou trois ans, notamment à Pau et Auxerre. Et les cars arrivent dès la fin de l'année. La région Auvergne-Rhône-Alpes s'est engagée à mettre 50 cars sur la région. Les premiers arrivent dès la fin de l'année 2024. Ils seront une cinquantaine d'ici la fin de l'année 2026."

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Sur le fond, notamment sur la question de la compétitivité de l'hydrogène par rapport à d'autres énergies, Jean-Christian Beaumont analyse : "On a une histoire relativement récente, moins de cinq ans. On espère pouvoir bénéficier de l'histoire de l'électrique. Donc en trois ans, on a fait quand même de grands pas. On n'est pas encore concurrentiels, mais tout dépend par rapport à ce que l'on regarde. C'est-à-dire que nous, on parle de véhicules zéro émission. C'est un grand pas par rapport aux véhicules thermiques. Et là, l'engagement des constructeurs que sont Stellantis ou Renault, les Hyundai, les Iveco pour les camions aussi qui arrivent à l'échéance 26-27 sur le marché et des différents partenaires, y compris nous, en phase industrielle. On espère qu'on aura un croisement des courbes entre le thermique et l'hydrogène à l'échéance 2027-2028".   

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Plus de détails dans la vidéo...


Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler d'énergie et plus spécifiquement d'hydrogène à l'occasion d'une ouverture d'une station service d'hydrogène à Vénissieux. Pour en parler, nous recevons Jean-Christian Beaumont, qui est le directeur général d'HYmpulsion, une entreprise qui ouvre justement des stations d'hydrogène. Merci d'être venu sur notre plateau, on va rentrer dans le vif du sujet. Est-ce que vous pouvez nous présenter d'abord, HYmpulsion, votre entreprise ? 

HYmpulsion, c'est une société de droit privé. L'histoire commence de façon relativement récente. Dès 2017, la région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre du projet “Zero Emission Valley”, a choisi l'hydrogène comme moyen de décarbonation de la mobilité légère et lourde. En 2019, elle a répondu à un appel à projet européen, appel à projet qu'elle a gagné avec des partenaires (Engie, Michelin, la CDC et le Crédit Agricole), dans l'objectif de créer une infrastructure pour la mobilité légère et lourde au sein de le territoire Auvergne-Rhône-Alpes, avec l'objectif de créer une vingtaine de stations sur l'ensemble du territoire, permettant aux véhicules de circuler de l'Est à l'Ouest, du nord au sud.  

Cette fois, vous ouvrez une station, c'est la deuxième sur la métropole de Lyon, je crois, et la cinquième en tout, je crois, dans toutes les stations que vous avez ouvertes récemment. Est-ce que vous pouvez nous dire un mot sur ce que ça représente, cette ouverture de stations à Vénissieux ?  

En fait, la première station est ouverte à Chambéry depuis 2020, en février 2020, donc elle était plutôt dédiée à la mobilité légère. On a ouvert, depuis, la station de Moutier, la station de Saint-Priest, inaugurée il y a un peu plus d'un an sur la métropole de Lyon. On a ouvert Clermont-Ferrand, où nous avons aussi notre production d'hydrogène, donc un point relativement important. Nous ne produisons que de l'hydrogène renouvelable, vert. 

Voilà, c'est important de le préciser, je pense. 

Pour rappeler un peu les grands éléments, il y a trois grands types d'hydrogène : le renouvelable, le bas carbone et le gris. Nous, on est dans l'obligation de produire un hydrogène vert, issu de l'électrolyse de l'eau. Donc, on a un premier électrolyseur qui fonctionne sur le site de Clermont-Ferrand et l'électron est un électron vert, donc, soit issu de barrage, soit d'éolien, soit d’énergie photovoltaïque. Vénissieux est la deuxième station sur la métropole lyonnaise. L'ambition étant plutôt d'ouvrir le marché sur tout ce qui est véhicules intensifs. L'hydrogène est vraiment un vecteur énergétique dédié à la mobilité intensive. 

Est-ce que vous pouvez juste préciser ce que c'est ? 

En fait, nous, on ne veut pas opposer les différents types d'énergie pour la mobilité. On considère que les véhicules électriques sont plutôt dédiés à la mobilité légère. C’est différent dès qu'on aura une forte obligation de rouler de nombreux kilomètres par an. Par exemple, le cas des taxis, 80 000 kilomètres par an ou encore tout ce qui est véhicule utilitaire, qui font d'une ville à une autre ville avec une obligation d'avoir un véhicule qui tourne de nombreux kilomètres dans la journée et un temps d'avitaillement rapide. L'hydrogène a toute sa place, plutôt en complément des véhicules électriques. On va viser les taxis, les véhicules utilitaires, les bus. Sur ce point, c'est plutôt  pour les bus qui font plus de 250 kilomètres par jour pour la même thématique d'autonomie, de durée d'avitaillement. Ce sera aussi pour les cars. 

Y-a-t-il déjà un marché ? C'est aussi une question qu'on se pose. Ce n'est pas un projet à l'horizon 2035 ? Aujourd'hui, il y a déjà des véhicules qui sont équipés à proximité de la région ?   

Si on prend un peu l'histoire de l'hydrogène sur la mobilité, elle est extrêmement récente. Il y a un élan à partir de 2020 et surtout post-Covid. En trois ans, on a déjà l'arrivée des véhicules. Si vous prenez la région parisienne, il y a de nombreux taxis bleus, ce sont les taxis Hype, des véhicules donc hydrogène, à 100%. Les véhicules utilitaires arrivent sur un marché porté par deux constructeurs français, que sont Stellantis, avec une forte augmentation de production dès cette année, et Renault, avec Hyvia, avec Plug Power. Donc, là, on va avoir l'équivalent de Ë-Jumpy, ë-Jumper Jumper et Master. Ils arrivent sur le marché. Les grands constructeurs français sont assez engagés sur la thématique. Les taxis, on a plutôt des produits soit japonais, soit coréens. Les bus hydrogènes existent déjà et tournent en France, depuis déjà deux ou trois ans, notamment à Pau et Auxerre. Et les cars arrivent dès la fin de l'année. La région Auvergne-Rhône-Alpes s'est engagée à mettre 50 cars sur la région. Les premiers arrivent dès la fin de l'année 2024. Ils seront une cinquantaine jusqu'à la fin de l'année 2026.  

Est-ce que la région Auvergne-Rhône-Alpes se distingue ? On en parle beaucoup de l'hydrogène sur notre territoire. On parle avec Symbio, avec les pipes, avec maintenant les ouvertures de stations. Est-ce que la région Auvergne-Rhône-Alpes est en avance sur d'autres territoires et sur la question de l'hydrogène et son accessibilité ?  

Le preuve en est, c'est que la région Auvergne-Rhône-Alpes a été primée au niveau européen avec le projet projet Imagine, tout segment confondu, l'hydrogène pour la mobilité, mais aussi l'hydrogène pour l'industrie et tout ce qui est formation, a été primée au niveau européen comme l'une des grandes régions européennes.  

Et une dernière question aussi, un peu plus de fonds, sur la compétitivité de l'hydrogène. Voilà, vous l'avez bien dit, ça y est, il y a des flottes de véhicules qui ont besoin d'hydrogène. Aujourd'hui, il y a des ouvertures de stations. Est-ce qu'aujourd'hui, l'hydrogène peut néanmoins rivaliser avec d'autres énergies pour les véhicules? Ou est-ce qu'on en est de sa compétitivité? C'est la grande question depuis des années déjà.  

On a une histoire relativement récente, moins de cinq ans. On espère pouvoir bénéficier de l'histoire de l'électrique. Donc en trois ans, on a fait quand même de grands pas. On n'est pas encore concurrentiels, mais tout dépend par rapport à ce que l'on regarde. C'est-à-dire que nous, on parle de véhicules zéro émission. C'est un grand pas par rapport aux véhicules thermiques. Et là, l'engagement des constructeurs que sont Stellantis ou Renault, les Hyundai, les Iveco pour les camions aussi qui arrivent à l'échéance 26-27 sur le marché et des différents partenaires, y compris nous, en phase industrielle. On espère qu'on aura un croisement des courbes entre le thermique et l'hydrogène à l'échéance 2027-2028.  

Très bien, ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup, Jean-Christian Beaumont d’être venu sur notre plateau. Quant à vous, merci d'avoir suivi cette émission. Plus de détails sur les ouvertures de stations hydrogène et sur l'hydrogène de manière générale sur le site lyoncapitale.fr. À très bientôt.  

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