Le vice-président en charge de la biodiversité de la Métropole de Lyon, Pierre Athanaze, estime que l'on "ne peut pas faire n'importe quoi" concernant les espaces verts de l'agglomération.
La polémique n’en finit plus. Romain Gervais, paysagiste lyonnais, a récemment publié une vidéo dans laquelle il se filme nettoyant et débroussaillant les espaces verts "abandonnés" à Lyon. Une mise en scène qui a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux, notamment la droite lyonnaise qui a salué l’initiative, tandis que d’autres lui ont reproché de tondre en pleine canicule. Mais également le vice-président en charge de la biodiversité de la Métropole de Lyon.
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"Il faut quand même faire très attention à ce que l’on fait"
Pierre Athanaze avait en effet d’abord qualifié l’acte "à la limite du criminel" avant de revenir plus en détails sur ses propos chez nos confrères de BFM Lyon vendredi 22 août. "J’expliquais que la gestion des espaces verts est complètement différente maintenant. Déjà, d’un point de vue légal, la loi Labbé de 2014 interdit aux Villes d’utiliser des pesticides, donc des désherbants, au 1er janvier 2017. Et un nouvel arrêté publié en juillet 2022 est encore plus restrictif", explique-t-il. Il poursuit : "C’est une gestion complètement différente. (…) Avoir des herbes, des fleurs, qui vont pousser, c’est une opportunité parce que ça réduit la chaleur au sol et parce que ça permet à la biodiversité, aux abeilles, aux papillons de vivre, de trouver de quoi manger et de se reproduire." Alertant sur les différentes canicules qui ont touché l’agglomération lyonnaise ces dernières années, Pierre Athanaze souligne l’importance de ces espaces verts. "On peut n'en n’avoir rien à faire des abeilles et des papillons, sauf que c’est juste indispensable."
Dans une seconde vidéo, Romain Gervais coupe une haie "laissée à l’abandon", dans le 9e arrondissement. "Elle n’est pas à l’abandon. Elle a un propriétaire. Il faut bien savoir que l’on n’a pas le droit de tailler des haies entre le 15 mars et le 15 août. C’est encadré, car il y a des espèces qui nichent à l’intérieur. On ne peut pas faire n’importe quoi", lance le vice-président. Il précise : "Il intervient sur des terrains qui appartiennent à la Ville, à des bailleurs sociaux, à des copropriétés. La haie, je ne sais pas à qui elle appartenait, mais certainement à un particulier. Il faut quand même faire très attention à ce que l’on fait."
Et quant à l’argument de la "démarche citoyenne" du paysagiste, Pierre Athanaze juge que "si les gens vont maintenant chez les autres, dans le domaine public, dans le domaine privé, pour faire comme eux pensent juste, c’est un peu dommage." Il conclut : "Nous sommes encore dans un endroit où l’on peut discuter. "
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Il y a aussi des limites au non entretien: les espèces invasives (et éventuellement allergiques) d'origine "étrangères" prolifèrent au détriment des végétaux locaux (voir par exemple les vernis du japon/ailantes qui ont envahi le trottoir le long de la rue Michel Rambaud face à la clinique du Parc), gênant souvent les usagers des trottoirs. Une tonte à une certaine hauteur en laissant sur place l'herbe broyée (mulching) maintient beaucoup mieux l'humidité du sol que des herbes folles hautes et sèches, mais les écolos des villes l'oublient.