Baptiste Peycelon, directeur du Faitout, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Baptiste Peycelon, directeur du Faitout, est l’invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Le Faitout à La Mulatière : plus de 1 000 repas solidaires distribués

Baptiste Peycelon, directeur du Faitout, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

À La Mulatière, le Faitout incarne une nouvelle forme de solidarité alimentaire et sociale. Installé dans l'ancienne cantine des cheminots de la SNCF, ce tiers-lieu engagé et gourmand propose une cantine solidaire à triple tarification, un espace de coworking dédié à l'économie sociale et solidaire, et une programmation socioculturelle inclusive. Un modèle qui fonctionne, puisque plus de 1 000 repas solidaires ont déjà été distribués.

Une cantine accessible à tous

Le principe est simple : une adhésion à prix libre et trois tarifs pour les repas. "Notre cantine solidaire et écologique propose une triple tarification à 13 euros pour un menu complet. Le deuxième prix est à 8 euros pour celles et ceux qui ne sont pas capables de mettre 13 euros. Et puis enfin, on a des tickets d'invitation", explique Baptiste Peycelon. La charte alimentaire privilégie le bio, le végétarien, le circuit court et les produits de saison.

Pour financer ces repas solidaires, le Faitout s'appuie sur plusieurs sources : les micro-dons des clients, les subventions publiques et privées, et les privatisations de l'espace. "Un chiffre important : on a dépassé les 1 000 repas solidaires consommés. C'est une victoire parce que c'est des choses qu'on met en place, malheureusement, c'est aussi une triste réalité de se rendre compte que les gens n'ont pas assez à manger, et correctement", souligne le directeur.

Un projet né de la rencontre de deux associations

Le Faitout est le fruit de la collaboration entre deux associations lyonnaises, Singa Lyon et Bellebouffe, qui ont uni leurs forces autour des valeurs de justice alimentaire et d'hospitalité. Le lieu accueille aujourd'hui 12 structures de l'économie sociale et solidaire en coworking et propose une programmation variée : marchés de produits frais, concerts, ateliers de cuisine, et même cette semaine, une distribution de la Croix-Rouge française et un marché de Noël.

Le projet s'inscrit dans un réseau partenarial fort avec les CCAS de La Mulatière et d'Oullins-Pierre-Bénite, les maisons de la Métropole et les bailleurs sociaux du quartier de La Saulaie, où 40 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. "L'accueil inconditionnel est prôné et du coup, on travaille dans un écosystème", précise Baptiste Peycelon, qui invite les Lyonnais à pousser la porte du Faitout, situé au 12 rue Gabriel Péri, juste à côté du métro Gare d'Oullins.

Plus de détails dans la vidéo :

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Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 Minutes Chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler d'une initiative lyonnaise et solidaire. Ça s'appelle le Faitout, c'est à La Mulatière, c'est un tiers-lieu engagé et gourmand, comme il se nomme lui-même. Pour en parler, nous recevons Baptiste Peycelon, qui est directeur du Faitout. Bonjour Baptiste Peycelon, merci d'être venu sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet. Alors le Faitout, qu'est-ce que c'est ?

Le Faitout, c'est un tiers-lieu engagé et gourmand, comme dit dans l'introduction. C'est l'ancienne cantine des cheminots de la SNCF. Aujourd'hui, le Faitout représente trois activités principales. Un coworking de l'économie sociale et solidaire, aujourd'hui on accueille 12 structures de l'ESS. On a aussi une programmation socioculturelle inclusive qui est pour tout le monde. Comme exemple que je donne souvent, on accueille un marché de produits frais avec un groupement d'achat vrac, on accueille une soirée concert portée par des habitants d'Oullins-Pierre-Bénite, et puis on accueille de temps en temps des ateliers de cuisine et des permanences de liens sociaux. Troisièmement, on accueille une cantine solidaire ouverte du mardi au samedi midi, et encore une fois, c'est pour tout le monde. C'est-à-dire que c'est une triple tarification : pour celles et ceux qui ont des moyens, pour celles et ceux qui en ont un peu moins, pour celles et ceux qui n'en ont pas du tout. Et du coup, aujourd'hui, c'est une vraie vitrine du vivre ensemble dans un quartier populaire.

Juste sur la tarification, vous pouvez un petit peu plus aller dans le détail ? Est-ce qu'il y a beaucoup de modèles à Lyon ? Il y a plusieurs initiatives qui se ressemblent. Quand vous dites... Enfin, quel est le montant ? Il est libre ou est-ce que c'est un créneau ? Comment ça se passe ?

Alors, c'est assez simple. Chez nous, la première condition, c'est d'être adhérent à l'association. L'adhésion est à prix libre pour que ça ne soit pas un frein pour toute personne. Deuxièmement, notre cantine solidaire et écologique propose une triple tarification à 13 euros pour un menu complet. Notre charte alimentaire, elle est biologique, végétarienne, circuit court et de saison. Donc tous les jours, nous avons une équipe en cuisine qui produit des repas pour des mangeurs et des mangeuses qui ont envie d'accéder à de l'alimentation saine et durable. Le deuxième prix, il est à 8 euros pour celles et ceux qui ne sont pas capables de mettre 13 euros. Et puis enfin, on a des tickets d'invitation. Ces tickets d'invitation, c'est notre solidarité à nous. C'est un système qui fonctionne : les personnes qui ont des moyens peuvent faire des micro-dons au quotidien, les subventions qu'on va aussi chercher auprès des financeurs publics et privés nous permettent d'alimenter la caisse de solidarité, et enfin, toutes les privatisations qu'on fait au sein du Faitout nous permettent aussi d'alimenter cette caisse. Un chiffre important : on a dépassé les 1 000 repas solidaires consommés. C'est une victoire parce que c'est des choses qu'on met en place, malheureusement, c'est aussi une triste réalité de se rendre compte que les gens n'ont pas assez à manger, et correctement.

Est-ce que vous pouvez nous raconter la genèse de ce projet qui fonctionne bien, puisque les 1 000 repas, effectivement, c'est un palier important ? Comment est-ce que vous en êtes venu à créer cette structure, le Faitout ?

Le Faitout a été créé par deux structures lyonnaises, deux associations lyonnaises : Singa Lyon et Bellebouffe, qui se sont réunies autour d'un projet collectif qui souhaitait partager au quotidien les valeurs de justice alimentaire et d'hospitalité. Je crois qu'aujourd'hui, oui, la cantine du Faitout est la vitrine de notre tiers-lieu, de cet espace un peu de transition, mais c'est aussi un espace de lien social et d'hospitalité. C'est-à-dire que l'accueil inconditionnel est prôné et que du coup, on travaille dans un écosystème. On est avec des partenaires, on est avec des structures, des institutions de proximité. On travaille avec le CCAS de la commune de La Mulatière, d'Oullins-Pierre-Bénite, mais également les maisons de la Métropole, les bailleurs sociaux du quartier politique de la ville de La Saulaie, les autres associations, qui nous permettent aussi collectivement de pouvoir être en lien avec le public de proximité d'une part, mais aussi les habitants un peu plus loin.

Voilà, donc c'est une belle initiative, mais qui repose aussi sur un réseau de partenaires très étoffé, local, vous l'avez souligné. Comment est-ce qu'on peut vous aider ? Est-ce que vous vous appuyez aussi sur le bénévolat ou d'autres formes de soutien ? Voilà, on est proche de Noël et des fêtes de fin d'année, mais en général, comment est-ce que les Lyonnais pourraient se mobiliser pour soutenir aussi ce genre d'initiative ?

Et bien, comme je disais tout à l'heure, notre cantine, elle est ouverte à tout le monde. C'est-à-dire que si vous voulez pousser la porte du Faitout pour venir découvrir ce qui se passe, c'est avec grand plaisir. Je vous parlais des micro-dons au quotidien, c'est une chose. Deuxièmement, oui, c'est aussi une réalité : le monde associatif ne se porte pas très bien. Donc oui, les subventions continuent à baisser, et du coup, aujourd'hui, on doit trouver des solutions de coopération territoriale pour justement résister, justement pouvoir répondre à des besoins de plus en plus importants. Le quartier de La Saulaie, c'est quand même 40 % des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté. Donc du coup, c'est comment, collectivement, on arrive à ouvrir des portes pour que celles et ceux qui souhaitent nous soutenir puissent le faire, celles et ceux qui souhaitent venir découvrir ce qu'on propose, c'est aussi une chose. Et c'est aussi pour ça qu'on a une programmation culturelle différente, et que c'est pas forcément que l'alimentation qui va nous rassembler.

Quand vous dites la programmation culturelle, ça s'incarne comment ? Qu'est-ce qu'on peut voir chez vous ?

Et bien, cette semaine, par exemple, on a trois activités très différentes. Demain, on accueille la Croix-Rouge française pour une distribution de boîtes solidaires par exemple. Jeudi, on a un marché de Noël avec une quinzaine de participants, créateurs et créatrices de la Métropole lyonnaise. Et enfin, samedi, on organise un banquet de Noël coporté par l'association Bellebouffe, qui est cofondateur du lieu.

Voilà, donc c'est effectivement très divers et c'est ouvert à tous, bien entendu. On arrive à la fin de l'émission. Merci beaucoup d'être venu sur notre plateau. Simplement, à quelle adresse vous êtes exactement ? On ne l'a pas précisé.

12 rue Gabriel Péri, sur la commune de La Mulatière, et juste à côté du métro Gare d'Oullins.

Donc on peut vous retrouver facilement. Merci beaucoup, Baptiste Peycelon, d'être venu sur notre plateau nous présenter le Faitout. Quant à vous, je vous remercie d'avoir suivi cette émission. Vous pouvez retrouver plus de détails sur l'actualité sociale, sur la restauration solidaire sur le territoire de la Métropole de Lyon sur le site lyoncapitale.fr. Je vous dis à très bientôt et joyeux Noël.

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