Isabelle Bertolotti, directrice du macLYON, est l’invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Isabelle Bertolotti, directrice du macLYON, est l’invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Deux expositions à découvrir au macLYON : entre mythologies personnelles et réalités politiques

Isabelle Bertolotti, directrice du macLYON, est l’invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Deux expositions majeures sont actuellement à découvrir au Musée d’Art Contemporain de Lyon. La première, Efflorescence, tel est notre réveil, réunit les artistes canadiennes Rajni Perera et Marigold Santos. Toutes deux issues de l’immigration, l’une d’origine sri-lankaise, l’autre philippine, elles proposent un dialogue entre leurs cultures et leurs mythologies personnelles. "C’est la manière dont ces deux femmes, qui ont une pratique totalement indépendante, se sont entendues pour réaliser une exposition avec des œuvres parfois communes, parfois individuelles, qui racontent leur propre histoire", explique Isabelle Bertolotti. L’exposition, présentée jusqu’au 4 janvier, mêle peintures, céramiques et installations sculpturales dans un parcours libre et immersif.

Histoire personnelle, réalité politique

En parallèle, le macLYON propose Histoire personnelle, réalité politique, une exposition conçue avec le Musée d’Art Contemporain de Belgrade. Ce projet, né d’une rencontre entre les deux institutions, met en regard leurs collections respectives. "On avait envie de montrer ces artistes qu’on connaît peu, cette scène extrêmement dynamique, avec des jeunes artistes et des artistes plus anciens inspirés par l’école de Paris", détaille la directrice du musée. Ce dialogue entre Lyon et Belgrade interroge la manière dont les œuvres et les collections reflètent les rapports entre art et pouvoir. "Constituer une collection, c’est déjà une prise de position politique", rappelle-t-elle. Les deux expositions sont visibles jusqu’au 4 janvier au macLYON.

Plus de détails dans la vidéo :

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Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de culture, on va parler de deux expositions qui se tiennent au Musée d'Art Contemporain de Lyon. Pour en parler, nous recevons Isabelle Bertolotti, directrice du Musée d'Art Contemporain de Lyon. Bonjour Madame, merci d'être venue sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet. On va commencer par la première exposition Efflorescence, tel est notre réveil. Elle se tient jusqu'au 4 janvier. C'est une exposition de deux artistes canadiennes, Rajni Perera et Marigold Santos. De quoi parle cette exposition ?

En fait, c'est une exposition qui rassemble deux personnes d'origine différente : l'une est philippine, l'autre est sri-lankaise. Elles ont toutes deux migré au Canada, où elles vivent aujourd'hui. C’est la manière dont ces deux femmes, qui ont une pratique totalement indépendante, se sont entendues pour réaliser une exposition avec des œuvres parfois communes, parfois individuelles, qui racontent leur propre histoire : celle de femmes migrantes, avec leur culture, leur mythologie, leur histoire d’ancêtres et leur féminité. Cela montre aussi la façon dont elles s’intègrent dans cette nouvelle vie qu’elles ont construite, ensemble mais aussi séparément, car elles ont chacune leur propre pratique.

Mais elles créent, je crois, une œuvre commune ?

Elles créent effectivement une œuvre commune à l'occasion de cette exposition.

Et qu'est-ce qui est donné à voir ? Quels objets artistiques sont présentés ? Ce sont des peintures, des sculptures ? Qu'est-ce que vous montrez dans cette exposition ?

C’est un ensemble conçu comme une grande installation, avec des céramiques, des peintures, des installations sculpturales. Chacune intervient dans sa propre pratique, et parfois, elles réalisent une œuvre collective.

Et on déambule librement ? Il y a un fil rouge, une progression, ou plutôt une forme de liberté ?

C’est une totale liberté. On passe d'une œuvre à l'autre, parfois en écho, mais dans un parcours libre, qui permet à chacun d’apprécier une œuvre plus qu’une autre, selon sa propre affinité.

Voilà pour la première exposition dont on voulait parler : Efflorescence, tel est notre réveil, jusqu'au 4 janvier, de Rajni Perera et Marigold Santos, au Musée d'Art Contemporain de Lyon.
La seconde exposition s’intitule Histoire personnelle, réalité politique. Elle se tient également jusqu'au 4 janvier. C’est une exposition conjointe avec le Musée d'Art Contemporain de Belgrade, en Serbie. Elle sera d’ailleurs présentée au printemps 2026 à Belgrade, l’un des premiers musées d'art contemporain en Europe. Quelle est l’histoire de ce projet et comment est née cette collaboration avec le musée de Belgrade ?

C’est aussi une rencontre, car nous aimons beaucoup l’idée d’aller vers l’autre, de partager. J’avais été invitée au Musée de Belgrade il y a quatre ans, pour intervenir lors d’une conférence autour de nos collections à Lyon. En découvrant leur collection, qui est assez incroyable – presque 9 000 œuvres – j’ai eu envie de construire un dialogue entre nos institutions.
C’est le musée national de Serbie, conçu à l’époque de l’ex-Yougoslavie, dans un contexte entre l’Est et l’Ouest. Aujourd’hui, cela résonne avec l’actualité que nous vivons tous ensemble. Nous avions envie de montrer ces artistes que l’on connaît peu, cette scène très dynamique, avec des jeunes artistes et des artistes plus anciens, parfois inspirés de l’école de Paris. Leur pratique est tellement intéressante qu’on a souhaité les confronter à notre propre façon de collectionner.
Cela montre aussi un peu le soft power politique, la manière dont les collections se constituent. Nous avons donc établi un dialogue entre nos deux collections. Ce que vous verrez à Lyon ne sera pas tout à fait ce qui sera montré à Belgrade, les deux musées étant différents. Nous avions aussi envie de présenter des œuvres distinctes : ce sera donc un aperçu global réparti sur les deux lieux. À Lyon, on retrouvera des œuvres des collections du macLYON — peintures, sculptures, installations — ainsi que celles du musée de Belgrade.

Cela montre une réalité qui part de l’individu, la façon dont il réagit et se positionne lui-même dans la société. Et le fait de constituer une collection, de choisir de montrer certaines œuvres, est déjà en soi une prise de position politique.

C’est une exposition très ouverte, très diverse, très riche. Je le rappelle : elle se tient jusqu'au 4 janvier. On arrive à la fin de l'émission, une question plus pratique : peut-on faire les deux expositions en une demi-journée, en une matinée ou en une après-midi, ou faut-il prévoir plus de temps ?

Non, on peut tout à fait parcourir les deux. Il y a quelques œuvres vidéo, mais on n’est pas obligé de tout voir. Cela s’adresse aussi aux enfants : les familles sont les bienvenues. D’ailleurs, pendant les vacances scolaires, nous proposons de nombreuses activités spécifiquement dédiées aux enfants.

Voilà, donc les Lyonnais de tout âge sont les bienvenus au macLYON. Merci beaucoup d'être venue sur notre plateau pour nous présenter ces expositions. Quant à vous, merci d’avoir suivi cette émission. Retrouvez toute l’actualité culturelle lyonnaise sur le site lyoncapitale.fr. À très bientôt.

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