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La metro lyonnais sera géré par la RATP à partir du 1er janvier 2025. (@NC)

"Un changement sans changement" : la RATP va gérer les métros à Lyon dès 2025

RATP Dev deviendra l'exploitant des métros lyonnais au 1er janvier 2025. Ses dirigeants promettent un changement sans conséquences sur l'usager.

"C'est un changement qui se fera sans changement pour les usagers", assure Hiba Farès, présidente de RATP Dev. Ce jeudi, le conseil d'administration de Sytral Mobilités a voté l'allotissement du réseau TCL en deux lots : l'un comprenant les tramways, métros, le funiculaire et le Rhônexpress dont la société RATP Dev assura l'exploitation jusqu'en 2034 ; l'autre comprenant les bus et trolleybus exploité par Keolis, actuel exploitant de l'ensemble du réseau TCL, jusqu'en 2030.

Près de 20 millions d'euros de bonus/malus pour garantir la fiabilité du réseau

Le lot bus et trolleybus s'élève ainsi à 1,6 milliard d'euros sur six ans et concerne environ 2 830 agents. Le lot mode lourd s'élève quant à lui à plus de 2 milliards d'euros sur dix ans et concerne environ 1 600 agents. En l'état et au regard du contrat actuel signé avec Keolis, Sytral Mobilités réalise une opération équivalente financièrement, à 0,1 % près. Mais, selon Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et du Sytral, cet allotissement pourrait permettre d'économiser "entre 25 et 30 millions d'euros par an", en estimant que la hausse moyenne des coûts lors d'un renouvellement de délégation de service public avec un unique opérateur s'élève à 5 %.

"Les usagers ne verront aucune différence mais certainement une amélioration du service rendu"
Thomas Fontaine, directeur général de Keolis Lyon
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Cette mise en concurrence de deux opérateurs devrait permettre d'améliorer "la qualité et la fiabilité du service", assure Bruno Bernard, notamment grâce à l'introduction de bonus/malus plus importants dans les contrats signés avec les exploitants, en fonction des performance affichées. Au total, ils s'élèvent à 7 millions d'euros pour le mode lourd, et 12 millions d'euros pour le mode léger. Une somme que les opérateurs ne toucheront que s'ils remplissent leur objectifs de performances. Pour la RATP, il s'agira par exemple de garantir un taux de disponibilité de 99,35 % sur la ligne B dès 2025, et d'atteindre 99,80 % en 2034. Les interruptions dépassant les 30 minutes sur le réseau seront par ailleurs pénalisées. La RATP doit également atteindre une augmentation de fréquentation du réseau de 20 % d'ici 2034.

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"Les usagers ne verront aucune différence mais certainement une amélioration du service rendu", affirme Thomas Fontaine, directeur général de Keolis Lyon. Concrètement, l'entité TCL est conservée, pour "un réseau unifié". Les deux opérateurs ont neuf mois pour mettre sur pied une coordination efficace sur l'ensemble des "interfaces" existantes entre leurs services. C'est notamment le cas de la mise à disposition de bus relais lorsqu'un métro ou un tramway est en panne. "Le contrat prévoit ces mises à dispositions comme c'est le cas aujourd'hui. En cas de faiblesses, des clauses et pénalités sont prévues", insiste Bruno Bernard. La desserte du Groupama Stadium les soirs de match ou d'Eurexpo seront également des enjeux d'un travail partenarial. "Nous avons neuf mois de transition pour travailler sur ces interfaces", indique Thomas Fontaine. Et Arnaud Legrand, directeur pressenti de RATP Dev à Lyon d'abonder : "Tout changement inquiète on est ainsi fait nous les humains."

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Sytral Mobilités internalise les relations clients

L'entreprise Keolis, elle aussi tenue par des engagements d'efficacité et de fiabilité, doit de son côté doit encore recruter 400 agents pour solidifier son réseau de bus et trolleybus. Pour améliorer l'attractivité de ce mode léger, souvent porte d'entrée pour les agents vers le mode lourd, le Sytral prendra en charge les surcoûts (notamment associés à l'ancienneté) liés au passage d'un salarié d'un exploitant à un autre, garantissant une flexibilité de l'emploi au sein du réseau. Des clauses dans les contrats garantissent par ailleurs à l'ensemble des agents que leurs acquis sociaux et leur rémunération ne puissent être revus à la baisse.

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Enfin, Sytral Mobilités a profité de l'allotissement pour internaliser les relations usagers et les parc relais, à travers deux sociétés publiques locales de mobilités. La première doit notamment permettre "d'homogénéiser la communication, l'information aux voyageurs, le marketing et la distribution des titres". Avec entre autres, un projet de ticket unique Vélo'v, TCL et autopartage, rendu techniquement possible par la mise en service du nouveau billet rechargeable, et pour lequel l'internalisation des relations usagers du réseau TCL est une nouvelle étape.

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