L'Ultra Boucle de la Sarra, probablement l’événement de trail-running le plus déjanté de Lyon (de France ?), se court vendredi 23 et samedi 24 mai.
C'est un circuit d’environ 2 kilomètres et 85 mètres de D+, avec 563 marches à parcourir pendant 6 heures (départ samedi 24 mai à 17h) ou 24 heures (départ vendredi 23 mai à 23h).
530 coureurs sont inscrits cette année sur les deux formats (en solo ou en relais).
Interview de Jean-François Cuinet, président fondateur de l'association Ultra Run, organisatrice de l'Ultra Boucle de la Sarra, sur les hauteurs de Fourvière.
La 13e édition de l'Ultra Boucle de la Sarra est lancée vendredi 23 mai à 23h avec le 24h solo. Comment en êtes-vous arrivé à imaginer cette boucle, cet événement de trail-running, sans doute le plus déjanté de Lyon ?
Ce truc à la con vous voulez dire (rires) ? À l'époque, il y avait le Lyon Free VTT qui a changé de nom. À l'époque, ils ont fait ça deux ou trois années, ils ont organisé le VTT Night Show . Il n’y avait pas beaucoup de VTTistes, des gars choisis en fonction de leur niveau. Ils faisaient le circuit de l'Ultra Boucle de la Sarra, mais dans l'autre sens. Ils montaient la piste de la Sarra, ils roulaient dans le parc des hauteurs, puis descendaient par les 563 marches des escaliers de la montée Nicolas Nicolas De Lange. Je crois qu'ils faisaient 8 boucles. Franchement, le tracé, je le suis dit que le tracé était sympa. Dans ma tête, je me disais qu'on pouvait organisait un truc comme ça en mode course à pied et qu'on n'allait pas s'embêter avec le parcours, que ça allait être vachement simple. Après on s'est aperçu que c'était une belle connerie (rires). Il faut installer tellement de structures et tellement de trucs pour 24 heures. C'est comme si on installait un petit village pour la durée de la course. Il y a les chapiteaux, il n'y a rien sur place. On a un gros chapiteau de 10x15, c'est pour l'abri des coureurs. Après, on a un 6x15 pour installer les buvettes, les ravitaillements. Après, on a tout un tas de petites tentes 3x3 un peu partout pour des ravito express, pour les partenaires. Ça fait un petit microcosme au-dessus sur l'esplanade. C'est un petit village. Il y aussi le chronométrage, un écran géant, la partie animation, son et vidéo. On diffuse un peu d'images en amont des départs. Après, les gens peuvent suivre la course en temps réel avec une sortie chrono sur un écran géant. Ce qui est bien, c'est que les gens en profitent plus. Ce n'est pas une arrivée après 30 bornes par exemple. C'est une arrivée tous les deux kilomètres pendant 24 heures. Ou 6 heures.
A lire : toutes les informations sur l'Ultra Boucle de la Sarra 2025.
À l'époque de la première édition, il y avait combien de coureurs ?
Il n'y en avait pas beaucoup. Il y avait peut-être 250 coureurs. En plus, c'était juste un 6 heures solo et un 6 heures relais. On n'avait pas les moyens, car ça coûte de l'argent de financer les structures. On est déficitaire. Mais on se fait plaisir, on s'amuse.
Combien coût l'organisation de l'ultra boucle de la Sarra ?
En hors taxes, c'est 40 000 euros.
Vous n'avez pas d'aides ?
On a des subventions qui se montent à 4 000 euros.
Et les dossards ne compensent pas ?
Non. Ou alors il faudrait augmenter le prix. Mais je n'ai pas envie qu'on me dise que ce n'est pas justifié. On se fait plaisir. On essaie aussi de ne pas dépenser de façon inconsidérée. On sera déficitaire de l'ordre de 13 000 euros. On compte sur l'année, sur l'ensemble des choses qu'on fait. On gagne d'un côté et on perd de l'autre.
Le parcours de l'Ultra Boucle de la Sarra
Un circuit d’environ 2,1 km et 85 m de D+ à parcourir pendant 6h ou 24h. Vous envisagez de faire 50 boucles ? Vous voilà avec 100 km et 4500m de D+ dans les gambettes. Ca vous parle tout de suite mieux non ? Et si on vous dit qu’il y a 563 marches d’escalier sur le parcours, vous imaginez le défi que peut représenter le franchissement de 28 150 marches ?
L'assiociation Ultra Run est connue par l'Ultra Boucle de la Sarra. Quels sont les autres évènements organisés tout au long de l'année ?
On fait le Lurdunum en février, un off by night. C'est gratuit, c'est nous qui payons. Les frais, c'est faire une vidéo, acheter de la nourriture pour 200 personnes. On fait deux ravitaillements. Après, on fait le Lyon Urban Trail, en avril, avec Extra Sports. C'est nous qui avons la responsabilité juridique de l'événement. C'est moi qui fais la comptabilité. Ensuite, on fait l'Ultra Boucle la Sarra. Après, il y a le LUT by Night, en novembre, toujours avec Extra Sports. Et, en décembre, on organise la LyonSaintéLyon - la SaintéLyon aller-retour -, on travaille avec le CT Lyon, le plus ancien club cycliste de Lyon.

C'est une bonne transition. C'était en 2009, vous étiez un tout petit groupe.
Oui, on a lancé le truc avec Christophe, un pote avec qui je cours depuis des années. On a repris une idée qui existait. Il y avait Michel Poletti notamment, le fondateur de l'UTMB . Il y avait les UFO, un magazine qui s'appelait UFO Magazine.
Les ultra-fondus..
Oui, c'est tout à fait ça. Ils avaient lancé cette idée de faire en off, tu vas à Saint-Étienne hors course et tu prends la course après au départ. En 2009, on a relancé le truc. On était deux en 2010. On a fait ça pendant dix ans. Un jour, Michel Sorine (patron d'Extra Sports) est venu me voir et m'a dit : « on voudrait monter un ultra aller retour de la Lyon Sainté. Est-ce que ça te tente ? » Ça avait été une idée de départ. On s'était mis plus ou moins d'accord avec Michel. Si un jour ça devenait officiel, on arrêterait le off et on donnerait un coup de main pour faire le truc. Nous, on s'occupe de la partie allée, de la partie logistique, des ravitaillements. L'année dernière, ils étaient 600 au départ.
Et cette année, sur l'Ultra Boucle, combien de coureurs se sont inscrits ?
L'année dernière, j'avais bloqué à 500. On était complets. Au final, avec les no show, on s'est retrouvé à 460. Donc là, je me suis dit on va mettre à 530. Je ne peux pas trop monter trop haut parce que sur l'esplanade, ça serait trop dense. Je n'ai pas l'objectif que ça devienne trop de monde. Je préfère que ça reste au top.
Comment expliquez-vous le succès de l'Ultra Boucle de la Sarra, un format très particulier ?
Pour quelqu'un qui veut faire de l'ultra, c'est un format qui est très confortable. Tu peux tester la distance, l'effort, la durée, et tu n'as pas la partie logistique compliquée d'un ultra. Ça t'enlève les contraintes, on t'apporte la facilité. C'est une boucle de 2 km, tu vas poser ton sac dans la tente. Si tu n'es pas encore suffisamment fort ou que tu as oublié un truc, tu vas le chercher dans ta tente. Tu ne portes pas les affaires. Tu as un confort d'utilisation. Tu as un effort totalement différent parce que tu vas faire 3, 4, 5, 6 boucles et après tu le fais en automatique. Tu avances à l'instinct. Je ne vais pas dire qu'il n'y a pas des moments où c'est dur. Je l'avais fait deux fois en off fin mars. Au départ, pour un peu tester avant que l'on fasse le 24 heures en officiel, on l'avait fait deux fois pour tester le format. Finalement, je me suis dit que ça passe vite. Forcément, il y a des moments où c'est plus dur que d'autres. Mais tu as toujours des changements d'ambiance qui font que ce n'est pas comme un 24 heures officiel FFA autour d'un stade d'un kilomètre. C'est quand même beaucoup plus varié.
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Pour la "Start Up Nation" si tu ne fait pas le "trail-running", tu est "has been" "shit" !
En réalité, chacun fait ce que bon lui semble. Tout simplement.