La 70e édition de la doyenne des courses nature de France se court dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre.
20 000 inscrits, plus de 10 000 personnes sur liste d’attente, 8 formats de course (sans compter les relais), 150 journalistes accrédités, 10 heures de direct, 1 200 bénévoles ... Pour sa 70e tenue, la SaintéLyon empile les performances.
"Le record, c'est déjà d'être parvenu à la 70e édition, explique Michel Sorine, directeur d'Extra Sports qui organise ce monument français de la course à pied. Cette longévité en fait la plus ancienne course nature française. Elle a connu bien des aventures, des débuts balbutiants jusque dans les années 70, où on comptait moins de 100 concurrents, on est monté assez haut dans les années 80, avant de redescendre dans les années 90 et, depuis l'année 2000, c'est le renouveau, on gagne chaque année des participants. En 2017, on a décidé de bloquer les compteurs parce que ça commençait à faire beaucoup de monde dans les chemins des monts du Lyonnais. Et là, exceptionnellement, 70e édition oblige, on est monté à 20 000 et comme vous le disiez, vous avez tout dit dans l'intro une édition de tous les records."
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A l'origine, une course pour astreindre les cyclistes à ne pas rouiller pendant les hivers rudes.
La SaintéLyon a vu le jour en 1952. Les 26 et 27 janvier, précisément, de la volonté du Cyclotouriste Lyonnais - l'un des plus vieux clubs sportifs lyonnais, qui fêtera ses 100 ans en 2025 - d'organiser une randonnée entre Lyon et Saint-Étienne dans le but de "maintenir l’entraînement physique des cyclotouristes qui auront beaucoup moins de difficultés à retrouver la "cadence" si l'hiver n'a pas été pour eux une longue période d'inactivité". A l'époque, la distance se faisait en deux jours... et en marchant. Il était interdit de courir. À l'époque, ils ne sont qu'une poignée à tenter l'aventure, équipés de chaussures, de sacs à dos de montagne et de beaucoup de courage.
En 2001, Extra Sports reprenait l'organisation de la SaintéLyon. "On a tout de suite senti le potentiel incroyable de cette épreuve de par son histoire, de par la mode du trail et de l'ultra qui étaient en pleine émergence" explique Michel Sorine.
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L'équivalent des 2/3 de la population du 1er arrondissement sur la Sainté Lyon 2024
2024, 70e édition donc. L'équivalent des deux tiers de la population du 1er arrondissement de Lyon qui partiront de Saint-Etienne, samedi 30 novembre, dès 23h30, par vagues. 20 000 amateurs et un un plateau élite très relevé, notamment pour la course reine, le 82 km avec ses 2 237 m D +, avec dix-neuf coureurs hommes à plus de 836 en index UTMB et quatorze femmes à plus de 643 en index UTMB.
Chez les hommes, Thomas Cardin, récent lauréat des Templiers, tentera de récidiver, à la mi-octobre, Baptiste Chassagne le local de l'étape, 2e à l'UTMB cet été, essaiera d'accrocher la Sainté Lyon qu'il a coché comme 2e objectif de l'année, avec l'UTMB. Ils devront faire avec l'Américain Ben Dihman, 3e de La Diagonale des Fous 2024 ou encore le détenteur du record de vitesse du GR20, le Corse Lambert Santelli qui a gagné l'Atlas Quest, dans les montagnes marocaines, début octobre (Tom Evans a déclaré forfait).
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Chez les femmes, Julie Roux tentera de conserver sa couronne, elle qui avait réalisé, en 2023, le doublé Grand Trail des Templiers / SaintéLyon, poursuivi par la Finlandaise Anna-Stiina Erkilla, la Britannique Eleanor Davis où encore la Française Marie Goncavlves, très en forme, qui a remporté en mai le Trail Alsace Grand Est by UTMB.
Pratique suivi live Sainté Lyon
- Pour suivre la SaintéLyon 2024 en direct, c'est sur la page Facebook de la SaintéLyon, avec les commentaires d'experts qui interviendront pendant toute la durée de la course, mais aussi avant le départ et après l’arrivée
des premiers. Ambiance au cœur du parcours et des ravitaillements,
suivi au plus près des coureurs… Tous ces éléments permettront aux non-participants d’être au plus près de la SaintéLyon, comme s’ils y étaient
- Pour le suivi livre des coureurs de la SaintéLyon 2024, c'est sur l'application Livetrail
La retranscription intégrale de l'entretien avec Michel Sorine
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui Michel Sorine bonjour. Vous êtes directeur d'Extra Sport qui organise la SaintéLyon, qui va se courir dans la nuit de samedi à dimanche prochain, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre. La SaintéLyon, c'est un monument de l'histoire de la course, c'est la doyenne des courses nature. 70e édition avec la course reine qui relie Saint-Etienne à Lyon, soit 82 km cette année avec à peu près 2 240 mètres de dénivelé positif et autant de négatif. 20 000 inscrits sur l'ensemble des courses, plus de 10 000 sur liste d'attente, 150 journalistes accrédités. Est-ce qu'on peut parler d'édition de tous les records cette année Michel ?
Déjà, le record c'est d'être parvenu à la 70e édition, donc effectivement ça on fait la plus ancienne course nature française. Elle a connu bien des aventures, des débuts balbutiants jusque dans les années 70, on comptait moins de 100 concurrents. On est monté assez haut dans les années 80 avant de redescendre dans les années 90 et, depuis l'année 2000, c'est le renouveau, on gagne chaque année des participants. Jusqu'à 2017, on a décidé de bloquer les compteurs parce que ça commençait à faire beaucoup de monde dans les chemins des monts du Lyonnais. Et là, exceptionnellement, 70e édition oblige, on est monté à 20 000 et comme vous le disiez, vous avez tout dit dans l'intro une édition de tous les records.
Alors effectivement il y a une chose qui est importante à rappeler parce qu'on parle toujours des gens qui courent, on parle très peu des gens qui sont en coulisses, il y a quand même je crois plus de 1 200 bénévoles c'est-à-dire que sans les bénévoles on ne sait très bien il n'y a pas de course donc c'est une énorme. Édition de tous les records... le parcours change un peu, notamment sur l'épreuve reine 84 kilomètres avec un parcours best-of. Parcours best-of on imagine ça va être quoi les meilleurs spots de toutes les années qui sont passés ?
Le parcours change chaque année : d'abord, il faut laisser reposer des chemins parce que c'est vrai que 17 000 personnes qui passent dans un chemin, même l'hiver, ça laisse des traces donc on aime bien alterner les passages. Best-of ça veut dire ? Oui, qu'on va passer forcément dans les lieux emblématiques du parcours le Bois d'Arfeuille, la montée du Rampeau, Le Signal... Là, je parle pour les initiés : tous les bois l'enchaînement des bois de la Dame, des Marches Bouchat.. des best-of, et puis bien sûr la fameuse montée des Aqueducs de Beaunant...
Et puis il y a un plateau élite particulièrement relevé. J'ai noté deux noms mais on pourrait en citer d'autres il y a notamment le local de l'État Baptiste Chassagne qui a fait deuxième à l'UTMB cet été....
Il en rêve, il rêve d'accrocher la doyenne à son palmarès. Il s'y prépare beaucoup donc sans pression, il va tout faire pour la gagner. On a le vainqueur sortant, Thomas Cardin, qui lui est sur sa lancée : il a gagné brillamment, haut la main, les Templiers il y a un mois donc lui, à mon avis, sera dur à battre. Et puis il y en a d'autres il y a des coureurs étrangers comme Tom Evans.
Il y a aussi l'Américain Benjamin Dhiman...
Il y a un Polonais également de la Team ASICS qui est très fort. Il y a Lambert Santelli recordman du GR20 (et de l'Atlas Quest 2024) qui sera là. On a globalement 10 très bons coureurs qui peuvent prétendre à la victoire et à un podium, et c'est un peu la même chose côté femmes puisqu'on a également la vainqueur 2023 qui est là, Julie Roux, et beaucoup de prétendantes. On a un très beau plateau international donc on est ravis. Je pense que ça va donner une course très ouverte on verra ça.
Et un live quasiment pendant dix heures d'affilée.
Oui, ça va être la troisième année qu'on va réaliser cette petite performance technique. Un live, la nuit, de 22h jusqu'à 8h. On attend la première féminine du 82 km pour rendre l'antenne. Un live diffusé sur les réseaux un live diffusé sur votre confrère BFM TV Lyon. Et puis il y a des gens qui regardent la télé à trois heures du matin, oui ça existe.
Et alors il y a aussi une chose ça vous tenait à cœur aussi sur cette édition il y a une team Paralight qui va mettre en valeur le handicap, qu'il soit visible ou invisible. Parlez-nous un peu de cette team Paralight.
J'ai eu l'insigne honneur de porter la flamme paralympique à Lyon, d'allumer le Chaudron. On n'arrête pas de parler d'héritage donc on a monté cette team Paralight qui réunit 28 coureurs et coureuses souffrant d'un handicap physique, visible ou invisible. Des malentendants, des malvoyants, des autistes des amputés. Tous ces gens vont être équipés par nos partenaires, ASICS et Petzl, et vont faire la course. Mon seul regret c'est de ne pas avoir pas pu mettre un tétraplégique dans la course. J'avais trop peu de délai... Ce sera pour l'an prochain.