En cette fin d'année 2025, Lyon Capitale remonte le temps et s'arrête un instant sur les projets d'urbanisme qui ont marqué l'actualité de ces douze derniers mois.
2025 touche à sa fin. L'année aura été exceptionnelle en matière d'urbanisme, notamment en raison du nombre de chantiers lancés sur l'ensemble de l'agglomération lyonnaise. Une concentration qui doit permettre de livrer d'importants chantiers en 2026, et qui a d'ores et déjà débouché sur des transformations notables, notamment en Presqu'île.
Après douze mois à slalomer entre les trous et les barrières de chantier, Lyon Capitale fait les point sur les projets livrés. Un second article s'attardera sur les livraisons - nombreuses - prévues pour 2026.
L'héritage : la place Béraudier enfin livrée
C'est la plus importante livraison entre Rhône et Saône, tant par l'ampleur du chantier que l'attente qu'elle pouvait susciter. À Lyon, les plus jeunes et les derniers arrivants n'avaient certainement jamais vu la gare de la Part-Dieu sans travaux. Mais après onze ans de chantier, les parties basse puis haute de la place Béraudier ont été successivement inaugurées à l'été puis à l'automne 2025.
Une transformation à plus 370 millions d'euros, dont plus de 90 millions d'euros déboursés uniquement par la Métropole de Lyon depuis le lancement du projet. À la vision de Gérard Collomb (dont le goût pour le minéral et les vastes étendues reste bien visible), les écologistes ont apporté leur touche avec une végétalisation plus importante, environ 730 m2 de surface plantée sur la partie haute, et 52 arbres au total. Ils ont également ajouté au projet la création d’un parking vélos de 1 500 places, doté d’une rampe d’accès circulaire. Ce dernier a été inauguré mi-mai et a couté environ 12 millions d'euros.
La promesse : Presqu'île à vivre prend forme
2025 est certainement l'année du mandat des écologistes où la transformation de la Presqu'île aura été la plus marquante. Outre la mise en place de la Zone à trafic limité (ZTL), les requalifications et végétalisations se sont multipliées. La rue Émile-Zola était ainsi livrée en toute fin d'année 2025, puis dans son sillage ont été réaménagées les rues du Port-du-Temps et de l'Ancienne Préfecture, ainsi que la partie ouest de la place des Jacobins.

La rue de la République a été piétonnisée sur sa partie Nord. Une piétonnisation qui s'est accompagnée de l'installation de bancs particulièrement controversés. Les arrêts de bus ont été transformés en balançoires et végétalisés, tout comme les trottoirs où des nouveaux arbres et arbustes ont été plantés. Plus au nord encore, la place Tobie Robatel et la rue Terme ont été elles-aussi végétalisées.
L'échec : Tissage urbain place Bellecour
C'est la polémique de 2025 dont le maire de Lyon se serait bien passé. Six mois après son installation, l'oeuvre Tissage urbain installée place Bellecour n'a pas fait taire les critiques. D'abord et surtout car elle née d'une promesse non-tenue : celle de végétaliser la place. Promesse annoncée sur les réseaux sociaux par Grégory Doucet après le vote des Lyonnais lors du budget participatif de la Ville. Certes, les Lyonnais s'y assoient. Mais la place Bellecour avait-elle vraiment besoin de cette oeuvre dont le sens esthétique (s'il est en partie discutable) n'a pas convaincu. L'hiver ne lui rend pas plus hommage que les fortes chaleur de l'été qui avaient au moins l'avantage de lui donner un rôle de parasol et de brumisateur géant.

Que dire aussi de la communication ratée autour de l'oeuvre. D'abord quant à son budget. L'opposition a fait son travail en répétant à qui voulait l'entendre le coût de son installation, 1,6 million d'euros. Les Lyonnais, dont la majorité n'ont pas la moindre idée du budget annuel de la collectivité, ont ainsi acté que l'oeuvre était une dépense inutile. La Fête des Lumières a fini d'achever le capital sympathie de ce Tissage urbain, le maire de Lyon n'ayant pas jugé bon de la mettre en valeur lors de l'évènement. Pire, elle a été pour beaucoup de visiteurs, la responsable de l'absence d'oeuvre sur une place iconique plongée dans la pénombre.
La controverse : le 8e arrondissement se transforme
C'est peu dire que les travaux de requalification de l'avenue des Frères-Lumières ont fait la une des journaux locaux en 2025. Parfois jusqu'à l'overdose. En Presqu'île, les défenseurs de Lyon avaient réussi à mobiliser rue Grenette, contre "la fermeture de Lyon". À Monplaisir, une partie des commerçants, réunie en associations, mais aussi les élus de l'opposition, sont eux aussi parvenus à se faire entendre, mais pas à faire changer le projet.
Ceux qui saluent le changement le font à voix basse, de façon anonyme seulement dans les colonnes de nos confrères du Progrès, de peur de se mettre à dos collègues commerçants et clients. Reste qu'en ce mois de décembre, le premier tronçon réaménagé de l'avenue des Frères-Lumière a bien été livré. À quelques pas, la rue du Premier-Film a elle aussi été réaménagé, pour le plus grand bonheur du patron du festival Lumière Thierry Frémeaux, qui a publiquement salué l'aménagement à la rentrée.
Le petit pas : la rue du Mail apaisée
Cet été, la nouvelle rue du Mail a été inaugurée dans le quartier de la Croix-Rousse. Un chantier marquant tant il est le seul projet de voirie significatif mené dans le 4e arrondissement, parfois caricaturé en bastion écolo. Il y avait pourtant à faire, du boulevard de la Croix-Rousse jusqu'à la Grande Rue, en passant par l'ouest du quartier, plus populaire et particulièrement minéral et austère.

Renoncement politique, ou électoralisme dans un quartier favorable, les écologistes ont en tout cas été prudents. Le boulevard ne sera finalement pas transformé mais à peine rénové. Le scénario envisageant la suppression du stationnement sur la partie nord de la chaussée, au profit d'une vraie piste cyclable, a été abandonné.
La Grande Rue aurait elle aussi pu bénéficier d'un projet d'ampleur au profit des piétons, entassés le week-end sur des trottoirs bien étroits. Il aurait fallut là aussi supprimer de nombreuses places de stationnement. Enfin, le tronçon de la Voie lyonnaise n°7 à la Croix-Rousse n'a pas non plus été réalisée au cours de ce mandat, notamment face aux inquiétudes de la mairie d'arrondissement quant aux transformations du plan de circulation à prévoir.
