Maxime Noly, directeur du festival Woodstower, est l’invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Maxime Noly, directeur du festival Woodstower, est l’invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Qui pour reprendre le festival Woodstower ?

Maxime Noly, directeur du festival Woodstower, est l’invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Le festival Woodstower, rendez-vous musical important de la métropole lyonnaise depuis 27 ans, est en grande difficulté. Après un plan de sauvegarde en 2023, l’événement est désormais placé en redressement judiciaire et cherche activement un repreneur pour éviter la liquidation. Invité de 6 minutes chrono, le directeur général Maxime Noly explique la situation : "C'est une dernière chance qui nous est offerte de trouver une solution pour continuer l'activité du festival. Sans quoi, le festival disparaîtra et l'association sera liquidée puisque on ne peut pas assumer seuls les dettes aujourd'hui."

En cause, une accumulation de difficultés qui dépassent le cadre du seul Woodstower. "Depuis le Covid, il y a eu des transformations profondes dans notre secteur : la manière de consommer la musique, le live, la manière dont les artistes sont rémunérés… Les coûts ont explosé : cachets des artistes, technique, transports. Monter un festival coûte beaucoup plus cher."

Concurrence accrue et soutien public limité

À ces contraintes économiques s’ajoute une concurrence locale renforcée. "Sur notre territoire, une nouvelle salle Arena accueille beaucoup de gros artistes, il y a davantage de concerts au stade, de nouveaux événements… Nos festivals de taille intermédiaire sont ceux qui souffrent le plus." Quant aux collectivités locales, elles n’ont pas reconduit leur soutien. "C’est une demi-surprise. On connaît le contexte budgétaire de l’État et des collectivités. Mais on espérait, au vu de l’historique et des liens partenariaux, qu’on puisse trouver une solution, même partielle." Pour éviter la disparition du festival, plusieurs scénarios sont envisagés. Maxime Noly évoque un projet original : "Nous, ce qu'on aimerait, c'est un ou des repreneurs fidèles à l'ADN du festival et à ce qui fait son originalité. Une solution qui nous plairait bien, ce serait un collectif d'acteurs locaux, attachés au territoire et à ce projet." En attendant, les sept salariés permanents, rejoints chaque été par plus de 150 travailleurs temporaires et 450 bénévoles, espèrent trouver rapidement une solution pour assurer la pérennité de ce rendez-vous qui fait danser Lyon depuis 27 ans.

Plus de détails dans la vidéo :

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Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler du festival Woodstower qui est en difficulté financière. Après une année de plan de sauvegarde, il est aujourd'hui en redressement judiciaire à la recherche d'un repreneur. Pour en parler, nous recevons Maxime Noly, le directeur général du festival lyonnais Woodstower. Merci d'être venu sur notre plateau. On va un peu rentrer dans le vif du sujet. Est-ce que vous pouvez d'abord nous dire ce que cela signifie pour le festival, pour votre public ? C'était la 26e édition cet été, il est très identifié à Lyon, vous avez un public fidèle. Qu'est-ce que ça signifie en fait ? Qu'est-ce qui se passe pour vous aujourd'hui ?

C'est une dernière chance qui nous est offerte de trouver une solution pour continuer l'activité du festival puisque, suite aux résultats de cette année, on est sur un déficit qui ne peut pas s'additionner au précédent. Le tribunal qui nous suivait dans le cadre de la procédure de sauvegarde nous a mis dans cette situation de redressement judiciaire pour éviter la liquidation et pour offrir une chance de trouver un ou des repreneurs qui permettent de continuer l'activité. Sans quoi, le festival disparaîtra et l'association sera liquidée puisque les dettes, on ne peut pas les assumer seuls aujourd'hui. Donc c'est encore une chance qui s'offre à nous pour garder cette histoire et pérenniser ce projet qui nous tient à cœur.

Alors qu'est-ce qui s'est passé pour en arriver là ? Quelles sont les causes ? On en parlait avant l'émission : c'est un contexte général aussi sur le monde du live, de la musique, des festivals. C'est difficile. Mais comment est-ce qu'on l'explique, cette difficulté à tenir ?

Je pense que depuis le Covid, il y a eu des transformations profondes dans notre secteur : la manière de consommer la musique, le live, la manière dont les artistes sont rémunérés, la manière dont les festivals se montent et sont produits. Les coûts ont explosé comme dans beaucoup de secteurs. Nous, on a affaire à l'augmentation des cachets d'artistes, des prix techniques, des transports, enfin de nombreux coûts. Monter un festival coûte plus cher. Dans un contexte où la concurrence se développe, notamment sur notre territoire à Lyon avec une nouvelle salle Arena qui accueille beaucoup de gros artistes et qui draine beaucoup de publics, des concerts au stade qui se sont multipliés, de nouveaux événements qui sont apparus dans différentes esthétiques… On est dans un contexte concurrentiel renforcé avec des coûts plus élevés, et du coup un public aussi plus volatile. Nos événements, à savoir Woodstower, des festivals de taille intermédiaire, généralistes et pas mono-esthétiques, sont ceux qui souffrent le plus puisque le public est éparpillé. On est face à des transitions qui s'opèrent difficilement. On ajoute à ça les collectivités qui ont moins d'argent à consacrer à la culture et des budgets plus tendus.

C'était une surprise pour vous que la Métropole et la Ville de Lyon, qui avaient été vos soutiens sur la précédente édition, ne puissent pas vous aider de nouveau ? C'était une surprise ou vous l'aviez vu venir ?

Une demi-surprise, dans le sens où comme tout le monde, on connaît bien le contexte des collectivités locales et des budgets, que ce soit celui de l'État ou, par cascade, celui des collectivités. On avait bien conscience de cela. Woodstower était finalement pour la Ville de Lyon un nouvel événement à subventionner puisque c'est seulement depuis cette année qu'on est sur le territoire de la ville. On était auparavant au Grand Parc de Miribel. Après, surprise dans le sens où effectivement on espérait, au vu de l'historique et des liens partenariaux, qu'on puisse trouver une solution, même partielle, à la situation. Bon, voilà, le fait est que maintenant il faut qu'on soit plus créatifs et qu'on trouve d'autres apports.

Et justement, est-ce qu'on peut parler un petit peu de la personne ou de l'entité qui pourrait vous reprendre ? Quel est le profil idéal pour vous ? Qu'est-ce que vous recherchez ? En fait, c'est aussi un appel, ici, à celui ou ceux qui pourraient vous reprendre ?

Nous, ce qu'on aimerait, c'est un ou des repreneurs fidèles à l'ADN du festival et à ce qui fait son originalité sur le territoire depuis tant d'années. Bien sûr, conserver une ligne artistique mais aussi des valeurs très présentes et visibles pour le public : humaines, de transition écologique et sociale, et qui sensibilisent un large public. Une solution qui nous plairait bien, mais plus complexe à faire émerger, ce serait un collectif d'acteurs locaux attachés au territoire, à ce projet, et qui auraient des compétences en périphérie de nos métiers : médias, boissons, alimentation, billetterie… Il peut y avoir plusieurs horizons.

À la lyonnaise, les gens autour de la table qui pourraient sauver un festival qui a plus d’un quart de siècle sur la métropole de Lyon. Puisqu’effectivement c’était à Miribel Jonage, c’est ça ?

Oui, en tout cas c'est une idée qui nous plaît bien. Ce serait innovant puisqu'il n'y a pas d'autres exemples comme ça en France. Encore une fois, ça pourrait démontrer qu'à Lyon il se passe des choses un peu différemment qu'ailleurs. Donc on sollicite des acteurs actuellement. Après, il peut aussi y avoir des solutions qui viennent du national. En tout cas, ce qu'on aimerait, c'est que ça reste des intervenants indépendants qui ont un souci de l'intérêt général et des territoires avant uniquement des enjeux économiques.

Vous êtes une équipe de combien derrière ?

Sept personnes à l'année. Après, pendant le festival, il y a plus de 150 personnes qui y travaillent, 450 bénévoles et de nombreux prestataires. Pendant le festival, c'est une grosse machine.

Très bien, ce sera le mot de la fin. Le message est passé je crois. Merci beaucoup Maxime Noly d'être venu sur notre plateau. Quant à vous, je vous remercie d'avoir suivi cette émission. Vous pouvez retrouver plus de détails sur l'activité culturelle et sur le destin du festival Woodstower sur le site lyoncapitale.fr. Je vous dis à très bientôt.

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