À l'occasion de la dernière assemblée plénière de l'année 2025, l'exécutif de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a présenté son budget primitif pour l'année 2026. Un budget qui s'inscrit pour la deuxième année consécutive dans un contexte national compliqué.
À quelques jours de la fin d'année 2025, il est l'heure pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes de se pencher sur le budget 2026. Et si au niveau national le contre-la-montre continue pour les parlementaires attelés à l'examen du budget 2026, dont les différents volets doivent être promulgués avant le 31 décembre pour pouvoir entrer en vigueur le 1er janvier, à Lyon, l'exécutif présidé par Fabrice Pannekoucke a présenté ce jeudi 18 décembre son budget primitif pour l'année 2026.
Un budget présenté, pour la deuxième année consécutive, dans un contexte général "défavorable". Pointant du doigt la charge de la dette publique, en forte progression, qui devrait passer de 55 milliards à 77 milliards d'euros à l'horizon 2028, la Région estime que le projet de loi de finances 2026 est "confiscatoire" pour les collectivités locales. "Au lieu de réduire ses propres dépenses de fonctionnement, l'État vient nous ponctionner massivement pour cette année 2026" déplore Nicolas Daragon, vice-président délégué aux finances.
Le doublement de la contribution des Régions au dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales (Dilico) entraînera notamment une hausse de la participation des régions de 280 millions à 500 millions d'euros chaque année, avec un taux passant de 1% à 1,8% dans le Dilico 2026. L'évolution du montant de TVA perçue directement par la Région dans le PLF 2026 ferait perdre 561 millions à la collectivité à l'horizon 2029.
168 millions d'euros de pertes pour la Région
"Pour la Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’ensemble des dispositions de ce projet de loi se traduirait par 168 millions d'euros de dépenses supplémentaires ou de recettes en moins, qui viendraient grever le budget 2026" détaille la collectivité, alors que l'année dernière environ 120 millions d'euros avaient déjà été ponctionnés dans la loi de finances 2025. "Ces dispositifs qu'on nous avait présentés l'année dernière ne devaient durer qu'un temps et disparaître en 2026. Là ils sont encore présents et sont même accentués" poursuit Nicolas Daragon.
Malgré ces nouveaux prélèvements de l'État et ces baisses de recettes, Fabrice Pannekoucke estime que ce budget primitif est "sincère" et que la Région y a "intégré les scénarios les plus défavorables" en attendant le vote définitif du budget à l'Assemblée nationale. "Certes, le projet de loi de finances pour 2026 amputera notre collectivité de plusieurs millions d’euros. Mais un budget reste avant tout une affaire de choix. Et ceux opérés par la majorité sont inquiétants" attaque de son côté le groupe d'opposition Socialiste Écologiste et démocrate, considérant que ce budget 2026 "s'inscrit dans une logique de renoncement et affaiblit la formation professionnelle, l’enseignement, les politiques de protection de l’environnement et les transports publics collectifs." "La majorité confirme, une fois encore, son décalage profond avec les enjeux sociaux, écologiques et économiques de demain" complète l'opposition.
Si l'année 2025 avait été synonyme d'année record pour la Région en termes d'investissement, pour 2026, la Région Aura ambitionne d'investir 1,6 milliard d'euros, un tout petit peu moins que l'année dernière (1,7 milliard). 36% de ce budget seront notamment dédiés aux transports contre 23% à l'enseignement et 13% aux actions économiques. Une enveloppe de crédit d'investissement rendue possible par "le respect de ces engagements en ce qui concerne la limitation de l'évolution des dépenses de fonctionnement à seulement 1%" appuie la Région qui rappelle que cette très légère hausse lui permettra notamment de conserver "un niveau d'épargne élevé", à hauteur de 827 millions d'euros.
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"Grâce aux efforts réalisés en fonctionnement, la Région peut afficher un haut niveau d'investissement et sans recours à aucun levier fiscal" se félicite en conclusion le président Fabrice Pannekoucke.
Budget primitif 2026 : les chiffres clés
3,915 milliards d'euros de recettes de fonctionnement
3,088 milliards d'euros de dépenses de fonctionnement
1,601 milliards d'euros de dépenses d'investissement
