La Halle Tony Garnier tire un bilan globalement positif de l’année 2025. La salle lyonnaise mise désormais sur la diversification des formats et d’importants travaux pour rester incontournable.
L'heure du bilan a sonné pour la Halle Tony Garnier. Alors la mythique salle lyonnaise clôturera son année ce vendredi, Thierry Pilat est revenu sur les évènements qui ont marqué la Halle en 2025, ainsi que les perspectives d'avenir. En effet, la salle doit faire face à la concurrence d'un (nouveau) mastodonte du spectacle lyonnais, la LDLC Arena. Heureusement, la Halle Tony Garnier a pu compter sur ses incontournables.
Une salle encore incontournable
En effet, 50 000 personnes se sont déplacées sur le week-end de la Sainté-Lyon, date à laquelle se tenait également le salon du running en ce même lieu. Autre évènement de prestige, le salon des vignerons indépendants et ses 50 000 à 60 000 visiteurs sur quatre jours. Enfin, la salle s'est associée avec les Nuits de Fourvière pour proposer une soirée gratuite lors de la fête de la musique. Un évènement qui devrait se répéter l'année prochaine. "Ces incontournables sont des institutions, le socle de la halle", explique Thierry Pilat.
Côté financier, le bilan est bon avec 67 représentations soit autant que l'année précédente. De plus, même si les chiffres ne sont pas définitifs puisque la saison n'est pas encore terminée, le nombre de spectateurs a légèrement baissé par rapport à 2024 avec 480 000 visiteurs contre 497 000 l'année précédente.
"Paris n'a pas l'équivalent d'un lieu comme le nôtre"
Si la Halle Tony Garnier est parvenue à garder le cap en ce dernier trimestre de 2025, c'est notamment grâce à la prise de pouvoir de l'électro. La superstar anglaise Fred Again s'est produit à Lyon le 24 octobre dernier. Un véritable évènement puisque le DJ n'a fait que dix dates dans villes européennes pour sa tournée USB002. Et pour la France, il a choisi… Lyon. Une décision dont s'enthousiasme Thierry Pilat : "On est devenus un des hauts lieux de l'électro en Europe. Paris n'a pas l'équivalent d'un lieu comme le nôtre" se satisfait le directeur. "C’est moins connu que Lady Gaga mais on peut nous aussi attirer des artistes internationaux plus spécialisés ", ironise-t-il alors que la star américaine se produisait à la LDLC Arena les 13 et 14 novembre derniers.
Varier les formats, la clé de la réussite pour 2026
Plus encore, de nombreuses soirées à thème électro ont été organisées, allant jusqu'à transformer la Halle pour l'occasion, avec une formule différente, la formule club avec 3 000 à 4 000 places. Thierry Pilat souhaite à l'avenir "varier les formats et valoriser ce modèle avec des artistes moins connus et plus spécialisés", notamment dans le rock ou l'électro. Cette année a également été placée sous le signe du rap. Des pointures de la discipline ont été au rendez-vous comme SDM qui a rassemblé 25 000 spectateurs en deux soirées. Un style musical sur lequel la Halle misera de nouveau avec la présence de Disiz et Théodora. Cette dernière a déjà vendu 15 000 places pour son concert qui se déroulera le 20 mars 2026.
Et justement, qu'en est-il de la prochaine programmation ? "Quasi complète" assure Thierry Pilat. Parmi les têtes d'affiches annoncées, Amel Bent, Lorie ou encore David Hallyday. L'objectif est donc clair, net et annoncé : "Progresser dans cette diversité de formats et de publics". En effet, la jauge de spectateurs sera adaptée pour chaque artiste de sorte à faire de la Halle Tony Garnier, une salle réputée pour sa polyvalence.
Des investissements importants à prévoir
"La salle se porte bien, nous allons en profiter pour investir", annonce Thierry Pilat. D'importants travaux de réaménagements sont prévus dans les années à venir. Une première phase ne nécessitant pas la fermeture de la salle est prévue à la rentrée de janvier. Celle-ci consiste à revoir le hall d'entrée, reboucher les fosses "pas très pratiques" et plus aux normes pour les personnes à mobilité réduite. Les bars verront eux aussi leur configuration changer. Cette première phase vise "à remettre en lumière le hall d'entrée" avance le directeur de la salle. Inauguration potentiellement prévue début 2027.
La seconde phase, plus conséquente, consiste à remplacer le gradin central afin d'agrandir le hall de sorte à créer une deuxième salle. "Cela nous permettrait d'exploiter des petits évènements sans avoir besoin d'ouvrir la grande salle", justifie Thierry Pilat. Ces travaux colossaux, nécessiteraient sans doute une coupure de l'activité estimée entre 3 et 6 mois. Au sujet des finances, le centre national de la musique (CNM) a annoncé un soutien de 20% des charges de la première phase. En ce qui concerne la deuxième, Thierry Pilat mise sur la future municipalité qui va devoir trancher. "Quelque soit la mairie, il n'y a pas 36 solutions pour continuer d’exploiter la Halle" rassure-t-il. En tout cas, l'équipe de la Halle Tony Garnier semble bien déterminée à poursuivre ses efforts pour développer la salle.
