La CFDT et la CGT ont annoncé qu'elles se constitueraient parties civiles après l'explosion survenue lundi 22 décembre dans une usine de Saint-Fons.
Les syndicats CGT et CFDT vont se constituer partie civile après l'explosion qui a fait un mort et trois blessés lundi à l'usine chimique Elkem Silicones, à Saint-Fons, près de Lyon, ont-ils indiqué le 24 décembre à l'AFP. "Il y a eu (mercredi) après-midi un CSE extraordinaire avec la direction sur l'accident, à la suite de cela la CGT a annoncé qu'elle se constituera partie civile", a déclaré à l'AFP Jacques Lacaille, responsable CGT Chimie Rhône.
La CGT dénonce un accident intolérable
La CFDT a également annoncé à la direction d'Elkem Silicones son intention de se constituer partie civile, a indiqué à l'AFP Estelle Delaune, secrétaire générale CFDT Syndicat Chimie Energie. L'explosion survenue lundi 22 décembre, dont l'origine est encore indéterminée, dans un atelier expérimental de cette usine chimique classée Seveso seuil haut a fait un mort - un homme de 47 ans décédé mardi de ses brûlures - et trois blessés - une femme et deux hommes -, dont deux grièvement brûlés.
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour blessures involontaires par personne morale et homicide involontaire par personne morale dans le cadre du travail, confiée à la Division de la criminalité organisée spécialisée (DCOS) et à la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS). Il s'agit du deuxième décès enregistré en près de dix ans sur le site Elkem de Saint-Fons, après la mort en 2016 d'un homme tué dans l'incendie de fûts de silicone dans un entrepôt.
Une "manipulation relativement courante"
Dans un communiqué publié mercredi, la CGT, majoritaire avec la CFDT dans l'entreprise, a dénoncé un accident "intolérable", réclamant "une enquête approfondie" en interne. "Il interroge lourdement sur l'organisation du travail, l'évaluation des risques, la maintenance et les choix de la direction en matière de prévention", est-il ajouté. La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, avait déclaré mardi que "des mesures" devraient "être prises pour qu'un tel drame ne se reproduise pas".
Le directeur de l'usine, Jean-Pierre Lerat, avait avancé lundi que la déflagration avait pu être causée par une émanation d'hydrogène "dans un atelier expérimental". Selon un porte-parole de l'entreprise, Guillaume Artois, l'explosion a eu lieu alors qu'une équipe réalisait une "manipulation relativement courante" dans cet atelier, qui répondait, selon lui, "aux dernières normes de sécurité". Située dans la "vallée de la chimie" au sud de Lyon, l'usine de Saint-Fons emploie quelque 570 personnes, selon le site internet d'Elkem.
