Depuis début décembre, 17 établissements pénitentiaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont soumis à des opérations de fouilles exceptionnelles, ordonnées par le ministère de la Justice. Les premiers bilans montrent des saisies importantes. L'organisation syndicale souligne de son côté les difficultés structurelles persistantes.
Dans le cadre d'un vaste plan de sécurisation des établissements pénitentiaires, l'Etat a demandé depuis le début du mois de décembre le lancement d'opérations de fouilles dites XXL dans les prisons de France. En Auvergne-Rhône-Alpes, ces interventions ont été conduites dans 17 centres pénitentiaires. Elles ont pour objectif de faire cesser "la circulation de téléphones portables, de stupéfiants et d’objets prohibés en détention, phénomènes qui constituent une menace pour la sécurité des Français", selon la Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Lyon.
Ces opérations ont permis la saisie de 311 téléphones portables, 306 accessoires électroniques et environ 3,2 kilos de produits stupéfiants au sein des établissements concernés. L'ensemble des opérations se sont déroulées "dans le calme et dans la plus grande discrétion, grâce au grand professionnalisme des agents, indique la DISP, avant d'ajouter : Le résultat des fouilles fera l’objet d’un signalement au parquet compétent afin de permettre l’engagement de poursuites chaque fois que les éléments constitutifs d’une infraction seront réunis".
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"Cette ligne sécuritaire demeure largement incomplète"
Si les bilans chiffrés montrent l'ampleur des objets prohibés encore en circulation, l'organisation syndicale UFAP UNSa Justice souligne les difficultés structurelles persistantes. "Cette ligne sécuritaire, si elle va dans le bon sens, demeure largement incomplète, indique-elle dans un communiqué. La majorité de ces fouilles dites « XXL » ne concernent qu’une infime partie des cellules (environs 10% du parc pénitentiaire), effectuées à moyens humains et matériels constants. Dans de nombreux établissements, faute de personnel suffisant, ces fouilles restent limitées et ne peuvent en aucun cas prétendre à l’ampleur annoncée".
L'organisation syndicale dénonce également l'absence de sécurisation des personnels après les fouilles : "Une fois les renforts repartis, ce sont les agents du quotidien qui se retrouvent seuls, parfois en mode dégradé, face à une détention tendue par les opérations réalisées la veille".
Ces fouilles dites "XXL" s'inscrivent dans un plan national visant à renforcer la sécurité en détention. Un budget de 29 millions d’euros a été débloqué par l'Etat afin de renforcer "l’étanchéité de six établissements pénitentiaires", avant une généralisation progressive à l'échelle nationale.
