La Fédération Fracture s’inquiète du nombre de "risques industriels, ferroviaire et routiers" dans la Vallée de la chimie, près de Lyon, "en raison de la concentration d’industries dangereuses".
"Dans un territoire saturé, où les marges de sécurité ont été sacrifiées au profit de la rentabilité industrielle et du flux logistique, les habitants vivent au cœur d’une zone à risques majeurs, sans réelle protection à la hauteur des dangers encourus". Quatre jours après l’explosion sur le site d’Elkem Silicones, au sud de Lyon, qui a fait un mort et trois blessés graves, la Fédération Fracture estime que "l’État joue avec la sécurité de la population" dans la Vallée de la chimie.
"Cet accident n’est pas un incident isolé. Il est le symptôme"
Dans un communiqué ce vendredi, la fédération qui milite pour le respect de l’environnement et des populations dénonce la "situation explosive" créée par "l’accumulation de risques industriels, ferroviaire et routiers autour de la gare de Sibelin", dont l'accident survenu à Saint-Fons ne serait pas un "incident isolé", mais un "symptôme". Pour rappel, le site d’Elkem Silicones a déjà été le théâtre d’un drame similaire en 2016 dans lequel un jeune homme de 25 ans est décédé.
L’incident "rappelle une fois de plus les risques majeurs encourus par les populations et l’environnement en raison de la concentration d’industries dangereuses, du transit de matières hautement toxiques par la gare de Sibelin, et de la présence de l’autoroute A7 en plein cœur de cette zone Seveso", écrit toujours la Fédération, qui dénonce dans le même temps "le dysfonctionnement potentiellement grave" du dispositif France Alert. Elle précise : "Lors de l’accident d’Elkem, certains riverains directement exposés n’ont reçu aucune alerte alors que des habitants de communes non concernées ont reçu des messages. Cela démontre que ce dispositif n’est pas à la hauteur d’un accident majeur. Un système d’alerte qui fonctionne mal le jour où il est nécessaire met directement des vies en danger".
Une situation d’autant plus "inacceptable" alors que le projet de fret Lyon-Turin "va augmenter considérablement le trafic de matières dangereuses à travers une zone déjà classée à très hauts risques". Elle considère par ailleurs que la gare de triage de Sibelin et l’autoroute A7 constituent un "piège mortel en cas d’accident grave".
Lire aussi : Explosion à Saint-Fons : en dix ans, des mises en demeure, un décès et plusieurs incidents
Réaliser un moratoire sur le trafic des matières dangereuses
Fracture demande ainsi un moratoire "immédiat" sur "l’augmentation du trafic de matières dangereuses autour de Sibelin et dans la Vallée de la chimie", ainsi qu’un "retour d’expérience public" sur le drame qui s'est déroulé à Saint-Fons lundi 22 décembre et les dysfonctionnements rencontrés. La fédération juge également nécessaire de stopper tous les projets de fret supplémentaires passant par la gare de Sibelin, "tant que la sécurité des populations n’est pas garantie".
Elle conclut : "Nous sommes face à une accumulation de risques connue, documentée et ignorée. Si un accident majeur devait survenir, les responsabilités de l’État seraient clairement établies. Les alertes existent, les rapports existent, et pourtant les incidents se multiplient".
Pour rappel, le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour blessures involontaires par personne morale et homicide involontaire par personne morale dans le cadre du travail, confiée à la Division de la criminalité organisée spécialisée (DCOS) et à la Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS). Les syndicats CGT et FNIC (Fédération nationale des industries chimiques) ont quant à eux annoncé se porter partie civile.
Lire aussi : Explosion dans une usine de Saint-Fons : CGT et CFDT se portent partie civile

Membres de cette Fédération, et membres des syndicats :
l'objectif de protéger les populations et les salariés est évidemment un bon objectif, mais pensez-vous que ce qui produit le merdier va un jour faire disparaitre le merdier ?
Autrement dit, pensez-vous que les mêmes causes produiront un jour des effets différents ?
La réponse est évidemment non. Pourtant vous continuez à défendre l'économie monétiste.
C'est elle qui génère "la concentration", c'est elle qui génère la pression immobilière avec des habitations proches des usines, c'est elle qui fait les productions de produit dangereux : pour faire du chiffre d'affaires, qui ensuite fera des salaires, puis des consommations avec taxes qui à leur tour financeront les services publics et les "budgets".
Nous sommes piégés non pas par "le capitalisme" mais par "le monétisme".
L'Etat devrait mieux avertir des dangers ? M'enfin, mieux avertir des dangers participerait à la prise de conscience des citoyens, que nous allez dans le mur. Et ça remettrait en cause le système dont ils sont les chefs.
N'oubliez pas : votre désir de sauvegarder les humains face aux dangers chimiques est légitime,
mais votre désir de sauvegarder l'existence de l'économie monétiste, rentre en conflit direct avec votre premier objectif.