Vallée chimie Feyzin
Vallée de la chimie ©Wikipédia Commons

Explosion à Saint-Fons : en dix ans, des mises en demeure, un décès et plusieurs incidents

Une l’explosion survenue lundi 22 décembre sur le site classé Seveso seuil haut a fait quatre blessés, dont trois graves. En 2022, Elkem Silicones avait été mis en demeure pour des manquements liés au normes anti-incendie.

L’explosion qui s’est produite hier dans un laboratoire d’Elkem Silicones, dans la Vallée de la chimie à Saint-Fons, lors de laquelle quatre employés ont été blessés, rappelle différents incidents survenus depuis près de dix ans sur le site au sud de Lyon.

Fuite d’un produit chimique en janvier

Le site classé Seveso seuil haut avait déjà fait l’objet d’une fuite de chlorosilane, un produit dégageant de l'acide chlorhydrique au contact de l'humidité de l'air, sur un conteneur mobile d'une capacité de 2 500 litres, le 26 janvier dernier. Des rideaux d'eau avaient alors été mis en place par les pompiers de la plateforme de Saint-Fons (PIPS) autour de la fuite pour limiter la propagation des vapeurs. 20 personnes avaient été confinées le temps des opérations. Si la quantité déversée n’était que de quelques litres, le plan d’opération interne (POI) avait toutefois été déclenché par Elkem Silicones.

Lire aussi : Sud de Lyon : les pompiers mobilisés après la fuite d’un produit chimique sur le site Seveso à Saint-Fons 

Un employé décède dans des circonstances similaires

Le 28 juin 2016, un employé du site était également décédé dans un incident similaire à celui survenu hier. Khalid Abed, 25 ans, s’est retrouvé piégé dans un incendie provoqué par l’écoulement d’un fût de Bluesil, un liquide inflammable, abîmé lors d’un transfert.

Le contenu s’était alors écoulé sur le sol du hangar. Le jeune homme était donc parti chercher un bac de rétention comme le veut le protocole de sécurité, mais en manœuvrant ce dernier, une probable étincelle avait enflammé le liquide au sol et provoqué l’explosion de l’entrepôt où étaient stockées 130 tonnes de produits chimiques. À l’issue du procès qui s’était tenu en 2018, l’entreprise Elkem Silicones, filiale du groupe norvégien Elkem, avait été condamnée à 50 000 euros d’amende.

Lire aussi : Explosion à Saint-Fons : la sécurité de l'usine mise en cause

Plainte déposée et mise en demeure

L'entreprise a connu d'autres déboires judiciaires ces dernières années. Suite aux révélations de France 2 sur la présence de perfluorés dans Vallée de la chimie en 2022, une plainte avait, en effet, été déposée contre X par le maire d’Oullins-Pierre-Bénite, Jérome Moroge, pour mise en danger de la vie d’autrui. Quelques semaines plus tard, l’ONG "Notre affaire à tous" avait elle aussi annoncé saisir la justice contre Elkem Silicones et Arkema, deux entreprises ayant selon elle "enfreint le droit à l’environnement". Elle expliquait alors avoir déposé deux référés environnementaux "pour avoir dépassé les seuils de pollution autorisés" par la réglementation des Installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) et demandait une "procédure d’urgence".

La même année, la préfecture du Rhône mettait en demeure l’entreprise pour des manquements. Lors d’un contrôle, les agents de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) avaient constaté que les installations anti-incendie n’étaient pas aux normes. Une première mise en demeure avait déjà été émise par les services de l’État en 2020 pour la même problématique. La Dreal notait par ailleurs que certains produits toxiques pour l’environnement n’étaient pas stockés selon les conditions réglementaires. Selon nos confrères du Progrès, le site a été mis en demeure au moins huit fois entre 2017 et 2022.

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