Elvire Servient
©Tim Douet

Une élue des listes Collomb condamnée en correctionnelle

Elvire Servien a été mise sur orbite par Gérard Collomb lors de la dernière campagne municipale, pour conduire la liste socialiste dans le 6e arrondissement. Conseillère municipale à la mairie de Lyon et conseillère communautaire au Grand Lyon, elle vient d’être condamnée par la 5e chambre du tribunal correctionnel de Lyon. Explications.

Elvire Servien (photo ci-contre), méconnue du grand public, est en revanche bien connue du landerneau politique. Chirurgien orthopédique, Mme Servien a conduit la liste de Gérard Collomb dans le très chic 6e arrondissement en mars dernier.

À ce titre, elle a été l’attraction de la campagne municipale, notamment pour ses prestations médiocres en interview (voir ici) et en raison d'une controverse sur son lieu de résidence (lire là). Pour se présenter aux élections, il faut en effet démontrer une attache (fiscale ou de lieu de résidence) avec la commune dans laquelle on se présente aux suffrages des électeurs.

S’agissant d’Elvire Servien, la question de savoir si elle avait bien une attache avec Lyon s’est posée. L’intéressée avait affirmé avoir un appartement à la Croix-Rousse (4e arr.) alors qu’elle résiderait à Saint-Didier-au-Mont-d’Or. Chose que semble attester un peu plus aujourd'hui un jugement du tribunal correctionnel de Lyon.

Coupable

Elvire Servien a été reconnue coupable, vendredi 5 septembre, par la 5e chambre du tribunal correctionnel de Lyon d’infraction aux dispositions du plan local d’urbanisme et d'exécution irrégulière de travaux dans sa résidence de… Saint-Didier-au-Mont-d’Or.

La peine est quasi symbolique : 1 000 euros d’amende avec sursis. Une dizaine de prévenus ont écopé de la même peine dans la même affaire. En 2006, Elvire Servien et ses coprévenus avaient en effet acheté des lofts à aménager dans une résidence, à un même promoteur immobilier qui n’ignorait pas que sa demande de permis de construire avait été refusée. Motif ? Ces biens ne pouvaient en aucun cas être transformés en habitation.

Le plan local d’urbanisme du Grand Lyon l’interdisait en raison du risque d’inondation lié à la proximité d’un ruisseau. Si le promoteur ne l’a jamais dissimulé aux acheteurs, l’Administration leur a également signifié cette interdiction. Las. Les acquéreurs ont emménagé avec femmes et enfants, imaginant que la ville de Saint-Didier-au-Mont-d’Or et le Grand Lyon allaient finalement devenir conciliants en accordant l’autorisation de transformer ces lofts en habitation.

Affaire “privée”

Le procureur de la République avait réclamé de lourdes peines à l’audience, le 16 mai dernier : 20 000 à 50 000 euros d’amende pour les contrevenants et 250 000 euros pour le promoteur qui espérait le jackpot et les autres des plus-values juteuses”.

Ni Elvire Servien ni la mairie de Lyon n’ont souhaité s’exprimer dans cette affaire, “privée” selon leurs dires.

À Lyon, les ennuis d’Elvire Servien étaient connus de nombreux journalistes. Faisant la chronique de l’audience de cette affaire devant le tribunal correctionnel le 15 mai dernier, Le Progrès n’a par exemple jamais cité le nom de l’élue (voir ici, accès payant).

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