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@ Florent Aceto

Fillon et Guéant veulent "engager une lutte à armes égales" avec les délinquants

@ Florent Aceto

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REPORTAGE - Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur étaient ce lundi en déplacement dans les locaux de la Police technique et scientifique à Ecully (69) près de Lyon. Ils en ont profité pour vanter les avancées du chef de l'Etat en matière de lutte contre la délinquance depuis 2002.

13h40 : François Fillon et Claude Guéant arrivent sur le site de la Police scientifique à Ecully

A peine descendus de voiture, les deux hommes saluent l'ensemble des personnalités politiques de droite venus à leur rencontre. Tout ce que le Rhône compte de députés et sénateurs UMP. Ils entament immédiatement leur visite des locaux de la sous-direction de la Police technique et scientifique française. Gérard Collomb, maire et président du Grand Lyon salue le préfet Jean-François Carenco qui a revêtu l'uniforme pour l'occasion. En attendant l'allocution du Directeur général de la police nationale, ils discutent avec "les régionaux de l'étape" : Nora Berra, en tailleur blanc et Michel Mercier, tout sourire, rejoints bientôt par Michel Havard, député et candidat UMP à la mairie de Lyon en 2014.

13h50 : Discours du Directeur général de la police nationale

Frédéric Péchenard détaille les bons chiffres de la Police scientifique depuis 2002 : + 12% d'élucidation des crimes et délits. Il salue les efforts de démocratisation de cette institution anciennement "spécialisée dans le crime, mais qui est devenue une police scientifique de masse. Et si la police judiciaire continue à régner, l'ordre public se saisit également des moyens de la police scientifique. Ainsi, aujourd'hui, la police scientifique intervient sur 80% des cambriolages. A terme, l'objectif est qu'elle intervienne sur 100 % des délits, même les plus mineurs", explique le patron des policiers Français.

14h : Reconstitution d'une scène de cambriolage

Du haut d'une petite estrade, les ministres assistent à la reconstitution d'une scène de cambriolage. Un salon fictif est passé au crible par un policier et un technicien en combinaisons, gans, sur-capuches et lunettes de protection. Les policiers prennent des photos pour "fixer" la scène, puis ils diffusent une lumière polychromatique dans la pièce afin de retrouver des traces invisibles à l'oeil nu. Ils procèdent ensuite au prélèvement d'une trace odorante, en fixant un tissu spécial sur le téléphone portable présumé de l'un des malfaiteurs. Ils recherchent enfin des traces génétiques à l'aide d'un écouvillon (sorte de cotton-tige) et des traces digitales à l'aide de poudre dactyloscopique apposée grâce à un pinceau sur des traces de doigts.

Les traces sont ensuite placées sous scellés par un officier de police judiciaire et envoyées au laboratoire de la police technique et scientifique dans le bâtiment mitoyen. Si son laboratoire réussi à extraire un profil génétique, il sera comparé aux 1,6 millions profils d'individus contenus dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

En 2010, 104 000 prélèvements ADN ont ainsi été effectués, 19 000 traces ont débouché sur une identification et 10 000 ont révélé une usurpation d'identité.

14h30 : Tour d'horizon des autres moyens français de l'identification judiciaire

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Les policiers de la sous-direction de l'INPS présentent ensuite aux ministres les moyens dont ils disposent pour exploiter les traces non-génétiques prélevées sur la scène du délit : un terminal de signalisation du fichier des empreintes digitales, comme il en existe 484 en France dans les services de police et de gendarmerie, sorte de gros ordinateur leur permet de rentrer les traces digitales dont ils disposent, et de les comparer à celles déjà contenues dans le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED).
L'année dernière, 26 000 nouvelles traces digitales ont ainsi été entrées dans le FAED, ainsi que 3200 empreintes palmaires (des paumes de la main, ndlr). Les résultats du 1er trimestre de cette année montre encore une augmentation de 60% par rapport au 1er trimestre 2010.

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A proximité, un autre technicien de la sous-direction de l'INPS analyse les "traces numériques" qui connaissent une croissance exponentielle elles-aussi. Il s'agit de l'analyse des téléphones portables des auteurs présumés notamment. Un appareil appelé "station XRY" permet d'identifier 4000 sortes de téléphones portables et d'en extraire les répertoire et journaux d'appel (n° des appels émis et reçus, textes des SMS reçus et émis), ainsi que toutes les données multimédia (photos, vidéos, fichiers sonores). Les nouvelles applications de géolocalisation et les recherches Internet sur les smartphones fournissent de nouvelles informations aux policiers dont ils ne bénéficiaient pas avant.

Un troisième policier travaille sur un logiciel vidéo qui permet d'améliorer la qualité des images de vidéo-protection en cas de faible luminosité, de flou ou de fichier numérique compressé auquel on rajoute des images par superposition, afin d'obtenir une image de meilleure qualité. Enfin, un dernier fonctionnaire montre aux ministres un peu distraits, comment comparer deux fichiers sonores afin d'authentifier une voix avec certitude, une méthode souvent utilisé pour coincer les trafiquants de drogue sur écoute.

14h45 : visite des locaux de l'Institut national de la police scientifique (INPS)

Un responsable présente les bons chiffres de l'Institut aux politiques : 23 900 dossiers traités en 2010, correspondants à 31 000 prélèvements biologiques effectués sur le territoire national, soit une augmentation de 25% du nombre de dossiers traités par rapport à 2009. Au final, ce ne sont pas moins de 147 800 profils génétiques supplémentaires qui ont été rentrés, l'année dernière, dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) dont le nombre a été porté à 1,6 million.

14h55 : visite du laboratoire français de profilage des drogues de synthèse

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La visite se termine dans le seul laboratoire agréé au niveau européen, capable de donner un profil unique et précis aux drogues saisies par la police. Chaque drogue de synthèse (cocaïne, héroïne, résine de cannabis, méthadone, amphétamine....) est analysée précisément dans sa composition et une carte d'identité de chaque saisie est dressée. les policiers sont ensuite capables de retrouver la même drogue partout dans le monde. En est issue une véritable géographie de la drogue dans le monde, plusieurs cartes sont d'ailleurs affichées au mur dans le couloir du laboratoire qui présentent les flux de cocaïne dans le monde, d'héroïne, de résine de cannabis, etc.

15h : Discours de Fillon

Le Premier ministre s'exprime devant près d'un millier de personnes réunies sous une tente au pied de l'Institut national de la police scientifique (INPS), notamment les 300 salariés de l'Institut. Il se félicite tout d'abord de la mort d'Oussama Ben Laden, annoncée ce lundi matin par les Etats-Unis et précise que la police scientifique française vise aussi à lutter contre le terrorisme mondial.

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Il assure que la délinquance a baissé dans notre pays et que Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur puis Président de la République a permis "d'engager une lutte à armes égales" avec les délinquants, en donnant à la Police et à la Gendarmerie Nationale les moyens de traquer la délinquance et de s'attaquer à toutes ses formes". Aujourd'hui, la loi Loppsi 2 et l'intallation de patrouilleurs par le ministre de l'Intérieur dans les zones urbaines, va dans ce sens, estime le chef du gouvernement. "La présence accrue de policiers sur la voie publique est une réponse parmi d'autres à certaines formes de délinquance", estime-t-il. Mais, il prévient, critiquant la gauche au passage, que le lien développé avec les habitants, "la convivialité ne doit pas se substituer à l'autorité, comme on pouvait le voir dans la philosophie et dans la pratique avec la police de proximité".

En deuxième lieu, le Premier ministre explique vouloir revoir les fondamentaux de la politique pénale. Il salue l'action de Michel Mercier, garde des Sceaux, et sa réforme de la garde à vue. "L'aveu ne peut plus être la solution de toute enquête", explique François Fillon s'adressant aux policiers et leur demandant de bien vouloir changer de méthode si ce n'est pas déjà le cas. La recherche de la "preuve matérielle" est plus importante que jamais afin que cette réforme produise les effets escomptés, d'où l'intérêt porté ce lundi, par le gouvernement, aux activités et aux avancées de la Police technique et scientifique nationale, basée près de Lyon.

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