Dimanche, Collomb votera PS avec " difficulté "

Gérard Collomb a lâché cette phrase, le week-end dernier, à des journalistes lors d'un voyage du Grand Lyon au Japon. Une nouvelle pique à l'égard de son parti. " Si on fait un mauvais score, ce sera la preuve que le système des dirigeants parisiens du PS ne fonctionne plus. Ils ont fait les listes contre les grands élus locaux, alors que nous ne sommes pas des barons, mais des modernistes. Je vais remonter au créneau ", déclarait-il au Japon.

Mercredi soir, le maire socialiste de Lyon est juste monté à la tribune et s'est montré beaucoup plus agréable avec son parti. Il a même conclu son intervention d'un vibrant : " Dimanche, nous aurons rendez-vous avec le succès ". Un discours en somme en décalage avec ses propos nippons. A la fin du meeting, Gérard Collomb a continué d'afficher le visage d'un socialiste heureux et solidaire de sa famille politique. Drôle de posture. Ses seules attaques pour les socialistes, il les a greffées à celles qu'il réserve à Nicolas Sarkozy. " Cessons de nous situer uniquement en référence à Nicolas Sarkozy. Il ne faut pas se précipiter sur le chiffon rouge qu'il nous agite sous le nez. Ne tombons pas dans le piège de l'angélisme dont Lionel Jospin a pu voir l'effet ravageur. Il faut montrer que nous avons des réponses pour renvoyer Nicolas Sarkozy devant ses piètres résultats. Quand le PS était au pouvoir, on ne découvrait pas de kalachnikov dans les banlieues. Nous n'avons pas de leçons à recevoir ", s'est-il emporté à la tribune. Une attaque sur la politique nationale qui place Gérard Collomb dans une dimension nationale. Au Japon, il avait aussi réaffirmé ses ambitions : " J'ai autant de chance d'avoir un destin national que j'en avais d'être maire de Lyon il y a 15 ans ".

Mercredi soir au Double mixte, Jean-Jack Queyranne s'est lui aussi lancé dans l'exercice du double discours. Plus tôt dans la journée et lors d'une conférence de presse avec l'Association des journalistes parlementaires, le président de la Région Rhône-Alpes et député du Rhône avait déclaré : " le PS aurait dû se fixer l'objectif d'être le premier parti politique (...) Quand on va sur le terrain politique, il faut afficher l'ambition de gagner ". Pendant le meeting PS de soutien à Vincent Peillon, son discours était plus positif : " le PS, à travers ce scrutin, doit retrouver des couleurs ".

Paul Terra

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