Frédéric Andrei, c’était le facteur dans le film de Jean-Jacques Beineix, Diva, sorti en 1981. Depuis, il a continué d’être comédien mais il est aussi passé à la réalisation, pour le cinéma et la télévision. Et surtout, il écrit des livres, de très bons romans, comme L’Histoire de la reine des putes, publié en 2020.
Son dernier opus, L’Homme assis au carrefour de Chabottes, est un thriller qui s’appuie sur une construction originale. L’essentiel du livre se passe dans une chambre d’hôpital.
Là, un homme, Loïc Payan, ou ce qu’il en reste parce qu’il est en très mauvais état, est interrogé par un officier de police (ou des services secrets, on ne sait pas). Mais aussi par une jeune gendarme stagiaire, chargée de rédiger le procès-verbal, qui a été précisément choisie parce qu’elle ne sait absolument rien de l’histoire de l’homme alité.
Avec le lecteur, elle va découvrir son incroyable aventure. C’est un sleuther. Un cyber-enquêteur qui fait appel à une communauté d’autres sleuthers pour mener une enquête criminelle sur Internet, mais aussi, pour les plus mordus, sur le terrain.
Et Loïc Payan, mordu il l’est, du moins il l’était. Jusqu’à mettre entre parenthèses sa vie professionnelle et amoureuse, qui à vrai dire battait déjà de l’aile, pour se transformer en super flic. C’est en tout cas ce qu’il croyait au début, avant de s’apercevoir qu’un crime peut en cacher d’autres. Et qu’il a mis le doigt dans un engrenage qu’il ne maîtrise plus. Le piège se referme. Et le lecteur y est attrapé autant que le héros de ce polar vertigineux. Mais plus confortablement.
L’Homme assis au carrefour de Chabottes – Frédéric Andrei, La Manufacture de Livres, 336 p., 21,90 €.