Photo d’archives Woodstower © Brice ROBERT / Woodstower

Le festival Woodstower dans le flou après le désengagement de la Région

Vendredi 12 mai, la Région Auvergne-Rhône-Alpes votait le retrait de sa subvention au festival Woodstower. La directeur du festival exprime son incompréhension et son inquiétude quant à l'avenir de cet évènement historique.

C'est dans la plus grande incompréhension que l'association Woodstower a appris vendredi 12 mai que la Région Auvergne-Rhône-Alpes se désengageait de ce festival historique. Car, aussi contestable soit-elle, la suppression de la subvention accordée au Théâtre nouvelle génération dirigé par Joris Mathieu était motivée, en forme de punition après les propos critiques tenus par son directeur à l'égard de Laurent Wauquiez.

"On aimerait bien comprendre cette décision"

Chez Woodstower en revanche, "on aimerait bien comprendre cette décision", lâche Maxime Noly, directeur du festival, qui voit son budget amputé de 40 000 €. D'autant que, comme l'ont déjà pointé du doigt des acteurs de monde la culture, le vote est bien tardif pour un festival prévu mi-août et dont la majeure partie de la programmation est déjà bouclée. 40 000 € en moins donc, représentant environ 2 % du budget total de l'évènement, "ça paraît peu, mais pour que le festival ait un budget ambitieux de deux millions d'euros, il nous faut ces subventions, détaille Maxime Noly. Et d'ajouter : C'est de l'acquis qui ne dépend pas de la billetterie alors que le reste de budget est de l'hypothétique."

La - mauvaise - surprise est d'autant plus grande que des échanges avec l'exécutif régional ont eu lieu en décembre dernier, alors que les équipes de Laurent Wauquiez travaillaient à une politique pro-festival qui aboutira à une augmentation des subventions accordées à plusieurs d'entre eux à hauteur de plus d'un million d'euros. "Les échanges étaient plutôt engageants, assure Maxime Noly. On a toujours voulu construire et être dans le dialogue avec la Région." Depuis, la direction du festival n'a pas eu de nouvelles de la collectivité dont le budget dédié à la culture par habitant est le plus faible de France. L'association Woodstower a sollicité un rendez-vous pour tenter des comprendre les raisons d'une telle décision, sollicitations pour l'instant restées lettre morte.

"On va tenter de limiter les dépenses"

"On se pose de vraies questions quant à la partie gratuite du festival sur laquelle pas mal de frais sont financés par les subventions", détaille Maxime Noly. A peine trois jours après la décision de la Région, les arbitrages n'ont pas encore été faits, mais le directeur du festival n'est pas très optimiste sur sa capacité à trouver de nouvelles sources de financement dans un délai aussi réduit. "On va plutôt tenter de limiter les dépenses en modifiant ce qu'on peut encore dans la programmation et en enlevant certaines infrastructures du festival", confie-t-il.

Les quotas de places gratuites accordées notamment moins de 12 ans ou aux centres sociaux et MJC pourraient être réduits. L'édition 2023, plus que jamais, sera cruciale pour l'avenir de ce festival créé en 1998 et dont 85 % du public est Auvergne-Rhônalpin. Avec un déficit de 280 000 €, "on espère que les têtes d'affiche vont nous permettre de sortir la tête de l'eau et ne pas rentrer dans une mauvaise spirale", conclut Maxime Noly.

La Région invoque un "rééquilibrage"

Sollicitée, la Région Auvergne-Rhône-Alpes explique que son budget culturel, "sanctuarisé", "fait l'objet d'un rééquilibrage en direction de l'ensemble des territoires de la Région pour permettre à chacun le meilleur accès à la culture". Elle note par ailleurs que "les métropoles captent aujourd'hui 60 % des financements". Une répartition relativement cohérente considérant que les aires urbaines de ces cinq grandes métropoles du territoire captent par ailleurs à elles-seules plus de 50 % de la population en Auvergne-Rhône-Alpes selon les chiffres de l'Insee de 2016.

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