© Sameh Saad

Culture à Lyon : Le Kraken, une œuvre spectaculaire aux Subs

Après la Tornade en papier réalisée sous la verrière en 2021, les Subs accueillent deux artistes syriens qui créent le Kraken, une œuvre gigantesque en bois, symbole d’une programmation artistique hors norme.

De mai à octobre, Les Subs déploient un programme à partir et autour d’une œuvre monumentale conçue par le collectif UV Lab et ses fondateurs : les architectes-artistes multidisciplinaires syriens, Khaled Alwarea et Mike Shnsho.

Après la Tornade, réalisée par Domitille Martin et Alexis Mérat sous la verrière en 2021, ils investissent l’esplanade extérieure avec une gigantesque structure en bois, illustrant la figure mythologique du Kraken, issue de légendes scandinaves médiévales.

© Sameh Saad

Cette pieuvre géante fait partie des monstres fantastiques – comme le minotaure ou le cyclope – qui se sont imposés dans l’imaginaire collectif et créatif.

Conçue comme un écosystème vivant plutôt qu’une installation inerte, elle a été réalisée par une équipe de professionnels et des étudiants de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, avec des matériaux locaux et de récupération qui seront par la suite réutilisés.

Cette œuvre symbolise ici la diversité des propositions artistiques qui imprégneront plusieurs lieux des Subs révélant, hors du cadre scénique habituel, des formes innovantes avec des mises en sons et en lumières détonantes, laissant la place à un terrain de jeux ouvert à tous les possibles qui questionne toujours le rapport des œuvres avec le public.

© Sameh Saad

S’il est impossible de décrire toute la programmation, le premier temps fort, qui se déroule jusqu’à fin juillet, battra son plein de danse, de concerts et performances, de DJ sets – notamment avec Angel Karel, grande figure techno des nuits lyonnaises – de rencontres autour de la littérature, de pratiques avec le public, créant des ponts avec le CND de Lyon, la Villa Gillet, l’Atelier des artistes en exil.

Les enfants seront particulièrement à la fête lors du week-end d’ouverture du 7 et 8 mai car les étudiants de l’École nationale supérieure des beaux-arts leur proposeront des ateliers risographie (procédé d’impression écologique), des fresques participatives, des parades costumées, des tombolas…


Le Kraken, côté danse…


Côté danse, le Kraken met en valeur la 18e édition du Festival international de danse contemporaine Bipod créé à Beyrouth par deux artistes libanais basés à Lyon : Omar Rajeh et Mia Habis.

Ils ont imaginé une édition spéciale en solidarité avec la scène danse du Liban autour d’une thématique : la désobéissance culturelle.

Le public pourra voir certains spectacles et rencontres du 5 au 7 mai aux Subs, retransmis en direct sur la plateforme numérique www.citerne.live, le festival se poursuivant du 25 au 29 mai uniquement sur cette même plateforme.

Le 5 mai, on découvrira La Vallée du sommeil de la chorégraphe libanaise Yara Boustany qui puise dans les potentiels infinis du corps et de l’esprit pour retrouver l’organicité, l’essence même de l’être humain.

Yara Boustany, La Vallée du sommeil © DR

Puis Groove un solo/performance de l’artiste franco-malgache Soa Ratsifandrihana qui invite à se réapproprier, en groovant, la spontanéité, l’engagement, l’urgence d’écrire pour figer le mouvement dans la postérité.

Soa Ratsifrandrihana © Lara Gasparotto

À ne pas rater, ce même jour, le concert du musicien libanais Zeid Hamdan qui, avec deux chanteuses, Céline Khoury & Jeanne Humbert, crée des remix pop et dansants du répertoire libanais, syrien et arabe.

Le Kraken nous invite à découvrir également l’artiste palestino-syro-ukrainien en exil Nidal Abdo avec Grand Échauffement, un moment électrique sur le dance floor que le public sera invité à rejoindre.

Parmi les autres surprises chorégraphiques, la venue en juillet de Mathilde Monnier (figure de la nouvelle danse française des années 80) avec Territoire, qui retrace trente ans de son parcours et Publique, l’une de ses pièces les plus importantes sur la musique explosive de PJ Harvey, interprétée par les danseurs du CNSMD de Lyon.

En juin, on retrouve la grande chorégraphe grecque Katerina Andreou avec deux soli Mourn baby Mourn et BSTRD, une performance intense où elle s’accompagne sur scène d’une simple platine vinyle, confrontant son corps à la liberté du mouvement et l’emprise de l’influence musicale. Parmi les autres performances prometteuses, on citera ENTRE de Nawelle Aïnèche.

L’artiste visuelle crée une sculpture composée de 25 kilos d’épingles à couture, une seconde peau dans laquelle elle se glisse pour explorer, à travers la contrainte de la matière, de nouveaux mouvements et rythmes ou bien encore l’inaction. Un rendez-vous forcément spectaculaire et à ne pas manquer !


Le Kraken – Du 4 mai au 27 juillet aux Subsistances, Lyon 1er

Programme complet : www.lessubs.com


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