Jean-Paul Bret a annoncé officiellement ce vendredi 28 novembre qu'il était candidat à la mairie de Villeurbanne en 2026. L'ancien maire de la commune de 2001 à 2020, fera face notamment au maire sortant Cédric Van Styvendael, qu'il accuse d'une "gestion chaotique" de la municipalité.
C'était un secret de polichinelle depuis quelques semaines et c'est désormais officiel : Jean-Paul Bret se lance dans la course aux municipales 2026 à Villeurbanne. L'ancien maire de la commune l'a annoncé ce vendredi 28 novembre au cours d'une conférence de presse tenue dans un restaurant villeurbannais, alors qu'il évoquait déjà début novembre, dans notre émission 6 minutes chrono, la possibilité de se lancer dans la bataille municipale. Une décision "fruit d'une réflexion de plusieurs mois" pour l'ancien socialiste à la tête de la mairie de Villeurbanne de 2001 à 2020.
"J'ai ressenti pendant le mandat actuel l'expression d'une politique municipale dans laquelle beaucoup ne se reconnaissent plus" débute Jean-Paul Bret. "Depuis le printemps dernier j'ai écouté et recueilli de nombreux témoignages de Villeurbannais" complète-t-il. Des témoignages rassemblés dans sa "lettre aux Villeurbannais" diffusée depuis quelques semaines et imprimés à 25 000 exemplaires, dans laquelle l'ancien maire dresse un bilan critique de l'action municipale de son successeur.
"Ville cabossée"
Évoquant notamment "une ville cabossée", Jean-Paul Bret balaye différents sujets sur lesquels l'équipe dirigée par Cédric Van Styvendael aurait failli. De la sécurité à la propreté en passant par la gestion "chaotique" de la Ville, Jean-Paul Bret tacle CVS qu'il accuse d'avoir "cramé la caisse les trois premières années de son mandat". "En l'espace de trois ans, les frais de personnel ont augmenté de 25%" argumente le socialiste. "C'est du jamais vu. En arrivant, chaque élu ou chaque adjoint a voulu embaucher notamment de nombreux chargés de projets. On a eu affaire à une gestion totalement inconsidérée de la municipalité" poursuit le néo-candidat.
"Il y a un niveau d'exaspération dans la population que je n'ai jamais connu, notamment sur la saleté dans la ville et sur ce que provoquent les chantiers en cours" reprend-t-il. "Toutes ces choses là, m'ont conduit à me dire qu'on ne peut plus continuer comme ça et qu'il y a une vraie nécessité à réinvestir dans le quotidien des Villeurbannaises et des Villeurbannais" explique l'homme politique de 79 ans, arguant qu'il sera nécessaire de revoir le rapport des villes avec la Métropole de Lyon pour inventer de "nouvelles modalités de l'intervention de l'action publique sur le territoire".
Un échec en forme de victoire en 2024
Si en 2024 Jean-Paul Bret avait été tout proche de redevenir député de la 6e circonscription du Rhône, échouant d'à peine 600 voix face au député sortant Gabriel Amard (LFI) – une élection qui de l'aveu même du principal intéressé a été un moteur pour se lancer dans la course aux municipales 2026 – l'ancien maire de Villeurbanne entend défendre en mars prochain une candidature "loin des accords d'appareil". En reprochant à Cédric Van Styvendael son soutien "sans retenue et à deux reprises" au député insoumis Amard, Bret estime que "l'objectif du maire a été de cajoler la France Insoumise pendant tout le mandat dans l'objectif de repartir avec eux pour le deuxième mandat."
Avec le résultat que l'on connaît puisque LFI, bon gré mal gré, et après les consignes décidées au niveau national, présentera un candidat au premier tour des municipales 2026, en la personne de Mathieu Garabedian, actuellement adjoint au maire. "Un véritable camouflet politique pour le maire" selon Jean-Paul Bret.
Lire aussi : Municipales 2026 à Villeurbanne : l'insoumis Mathieu Garabedian officialise sa candidature face au maire socialiste
"Je suis un maire de gauche, j'ai été socialiste toute ma vie et je le suis encore" prévient tout de même l'ancien édile de Villeurbanne, alors que le Parti Socialiste a investi CVS pour les municipales de 2026 début novembre. Jean-Paul Bret s'estime d'ailleurs "assez heureux" de partir dans la course des municipales sans l'étiquette d'aucun parti de gauche. Une stratégie qui a failli s'avérer payante à l'été 2024. Reste à savoir si le pari pourra cette fois convaincre un électorat villeurbannais fragmenté dans une élection qui s’annonce particulièrement ouverte. Jean-Paul Bret, qui n’avait plus brigué de mandat municipal depuis cinq ans, s’apprête désormais à rejouer un match qu’il connaît mieux que personne.