(@Vincent Guiraud)

Le plan de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour incarner la renaissance du nucléaire français

La Région Auvergne-Rhône-Alpes a présenté son plan de soutien à la filière du nucléaire. Un plan qui, pour l'opposition, relève davantage d’un affichage politique que d’une stratégie concrète.

"Conforter notre place de leader français et européen." C'est par ces mots que la Région Auvergne-Rhône-Alpes a présenté, ce jeudi 16 octobre, son large plan de soutien à la filière nucléaire. Première région électronucléaire de France, Auvergne-Rhône-Alpes entend, avec ce plan présenté comme un levier de "souveraineté énergétique, d’emploi et de décarbonation", s’affirmer comme le cœur battant du renouveau atomique français.

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"Le sujet de l'énergie est évidemment fondamental", débute Fabrice Pannekoucke, président de la Région, avant de poursuivre : "Notre région est le socle industriel et scientifique du nucléaire français. En soutenant cette filière, nous défendons l’indépendance énergétique et l’emploi." Avec 22 % de la production nationale d’électricité d’origine nucléaire, quatre centrales (Bugey, Saint-Alban, Cruas-Meysse et Tricastin), 14 réacteurs, 1 300 entreprises et près de 48 000 emplois directs et indirects, la Région Auvergne-Rhône-Alpes veut rester la locomotive de cette filière.

1,8 million d'euros pour l'INSA Lyon

Ce vaste plan, soumis au vote ce jeudi au cours de l'assemblée plénière, s’articule autour de plusieurs axes : le soutien à la formation et à la recherche, l’innovation, le développement industriel et l’attractivité des métiers du secteur. La Région annonce notamment un appui financier de 1,8 million d’euros à l’INSA Lyon pour la création d’une plateforme d’excellence dédiée aux petits réacteurs modulaires (SMR), et prévoit d’accompagner la construction des deux nouveaux réacteurs dits EPR2 sur le site du Bugey, dans l'Ain. Un chantier estimé à 15 milliards d’euros et qui pourrait générer jusqu'à 8 000 emplois au pic d’activité.

Sur ce dossier, l'exécutif régional entend se servir de son expérience du chantier du Lyon-Turin pour la démarche "Grand chantier" lancée il y a quelques semaines par la préfecture afin de "maximiser les retombées économiques" autour de ce vaste projet.

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Côté emploi et formation, le plan "Région des ingénieurs et des techniciens" vise à augmenter de 25 % le nombre de diplômés dans les métiers du nucléaire d’ici à 2028, alors que la filière prévoit 100 000 recrutements supplémentaires dans les dix prochaines années sur l'ensemble de l'Hexagone. Plus de 18 établissements d’enseignement supérieur sont mobilisés, de Saint-Étienne à Valence en passant par Clermont-Ferrand et Lyon, avec le lancement de nouvelles spécialités en génie nucléaire et en énergie bas carbone.

Si l'exécutif régional se gargarise d'être devenu ces dernières années "une destination des énergies décarbonées en Europe", pour l'opposition, ce plan de soutien à la filière du nucléaire "n'a rien de nouveau". Le groupe socialiste, écologiste et démocrate dénonce notamment un "rapport sans vision ni moyens" et un texte qui se contenterait "d'ouvrir à la filière des dispositifs d’aide régionaux déjà existants, sans aucun financement supplémentaire".

Si tous s’accordent sur la nécessité de garantir l’indépendance énergétique du pays, la manière d’y parvenir ne fait pas consensus. Pour la majorité régionale, le nucléaire reste "le socle de la réindustrialisation". Pour l’opposition, il ne saurait être le seul horizon d’une politique énergétique régionale.

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