Élus de Grégory Doucet
Conseil Municipal de Lyon. ©Romane Thevenot

Le conseil municipal de Lyon fait front contre les violences de l’extrême droite

Pour sa dernière séance de l’année, le conseil municipal de la Ville de Lyon a fait front commun devant les violences perpétrées par des membres de l’ultra-droite lyonnaise depuis plusieurs mois. Un vœu demandant la fermeture définitive de ses locaux doit être voté par tous les groupes politiques en fin de conseil. 

Au lendemain d’une nouvelle action violente imputée à une trentaine de membres de l’ultra-droite lyonnaise, mercredi soir dans le centre-ville en marge de la qualification des Bleus en finale de la Coupe du monde, une fois n’est pas coutume, le conseil municipal a fait front commun. Un front républicain pourrait-on dire pour dénoncer les actions des groupuscules d’extrême-droite à Lyon. 


"L’extrême droite ne cesse de promouvoir une idéologie à laquelle notre ville, capitale de la Résistance, ne peut rester indifférente", Grégory Doucet, maire de Lyon


"L’extrême droite ne cesse de promouvoir une idéologie à laquelle notre ville, capitale de la Résistance, ne peut rester indifférente", a commencé le maire de Lyon en ouverture du conseil, avant de proposer aux élus de l’hémicycle d’adopter un voeu demandant la fermeture de la Traboule et l’Agogé, deux lieux de rassemblement de l’ultra-droite à Lyon. Un vœu qui devrait être voté par tous les groupes politiques, dont la droite, contrairement à ce que celle-ci avait fait en début de semaine au conseil de la Métropole de Lyon lors de la présentation d’un vœu similaire par la majorité. 

Lire aussi :  La Métropole de Lyon va voter un voeu pour faire fermer "La Traboule" et "l’Agogé"

La droite de la Ville se dissocie de celle de la Métropole

"Je n’étais pas bien d’accord avec cette position", confie à Lyon Capitale Pierre Oliver, le maire LR du 2e arrondissement. S’il demande au maire de Lyon de condamner avec la même fermeté les actions des groupes d’extrême gauche ou d’activistes écologistes, le président du groupe Droite centre et indépendants condamne sans détour les violences de l’extrême droite, notamment place Bellecour mercredi soir. "Nous espérons qu’avec la vidéosurveillance d’autres protagonistes pourront être interpellés et déférés devant la justice. Nous renouvelons ici toute notre confiance dans les forces de police et en la justice pour que ces sinistres individus soient mis hors d’état de nuire au plus vite", fait valoir l’élu LR.


"Nous renouvelons ici toute notre confiance dans les forces de police et en la justice pour que ces sinistres individus soient mis hors d’état de nuire au plus vite", Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement


Une position partagée par le groupe Pour Lyon de Yann Cucherat et Gérard Collomb, qui signera lui aussi le vœu, à l’instar du groupe Progressistes et Républicain. Quelques minutes avant l’ouverture du conseil, l’ancien président de la Métropole de Lyon David Kimelfeld avait ainsi dénoncé des "scènes de chaos et de haine inacceptables" mercredi à Lyon, appelant à "la dissolution de ces groupuscules d’extrême droite et de tous leurs satellites". Pour l’ancien maire du 4e arrondissement cela "doit être notre priorité à tous les niveaux de l’Etat et de nos collectivités".

Un sujet que la préfecture du Rhône assure suivre de près, notamment lorsqu’il s’agit du groupuscule Les Remparts, né sur les cendres de Génération Identitaire et qui pourrait lui aussi finir par faire l’objet d’une dissolution. Une dissolution éventuelle qui n’arrive pas assez tôt au goût du conseil municipal lyonnais, qui, en attendant un signe du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ne peut que s’émouvoir et alerter semaines après semaines sur les violences de l’extrême droite dans les rues de Lyon. 

Fermer des "lieux d'embrigadement"

"Hier soir après le match, on s’attendait à une belle fête. Qu’avons nous vu à la place? S’interroge la maire du 5e arrondissement. Des équipées sauvages de l’extrême droite cherchant la ratonnade. Il y a une semaine, le 8 décembre, les forces de police ont dispersé des militants d’extrême droite qui tentaient d’infiltrer une procession. Quelques jours avant, les 4 et 5 décembre, des militants étaient déjà à l'œuvre dans le 5e pour frapper des militants qui tractaient à la station Vieux Lyon. L’un d’eux, âgé de 18 ans, s'est retrouvé à l’hôpital avec le nez et plusieurs dents cassées. […] Cette recrudescence inacceptable alerte et inquiète les élus, qu’ils soient de la majorité ou pas. Ces actes inquiètent aussi la population. Nous avons une pensée particulière pour les commerçants, les habitants qui ne veulent pas que leur quartier soit associé à l’extrême droite". 


"Cette recrudescence inacceptable alerte et inquiète les élus, qu’ils soient de la majorité ou pas. Ces actes inquiètent aussi la population", Nadine Georgel maire du 5e arrondissement


Un long propos liminaire de Nadine Georgel vivement applaudi par la majorité, alors que l’édile doit composer avec la présence dans son arrondissement de plusieurs lieux de rassemblement de l’extrême droite, comme ceux de la montée du Change, qu’elle n’hésite pas à qualifier de "lieux d’embrigadement". Des établissements comme la "Traboule" et "l’Agogé" dont le conseil demande aujourd’hui la fermeture définitive, tout en appelant la préfecture du Rhône à leur retirer "leurs moyens matériels et logistiques, pour que cessent les exactions des groupuscules d’extrême-droite sur notre territoire".

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