L’Epiphanie commémore la venue des Mages venus d’Orient adorer l’Enfant-Jésus

L'Epiphanie expliquée par un docteur en histoire

Dans Fêtes de la table et traditions alimentaires, Nadine Cretin, docteur en histoire, revient pour Lyon Capitale sur les origines de l'Epiphanie.

Dans son ouvrage passionnant Fêtes la table et traditions alimentaires (Pérégrinateur Editeur), Nadine Cretin, docteur en histoire (Ecole des hautes études en sciences sociales) traite des fêtes sacrées et profanes et des traditions alimentaires qui s'y rattachent. Extrait.

"L'Epiphanie (du grec epiphania, "manifestation"), autrefois le 6 janvier, est fêtée en France le dimanche qui suit le 1er janvier depuis le calendrier post-conciliaire de 1969. La date du 6 janvier est toujours valable dans les pays où ce jour est chômé. Les chrétiens commémorent la visite des Mages venus d'orient adorer l'Enfant-Jésus rapportée par l'évangéliste Matthieu, et la manifestation de la divinité du Christ au monde, lors de son baptême dans le Jourdain et de son premier miracle aux noces de Cana.
Les orthodoxes célèbrent l'adoration des Mages en même temps que le mystère de l'Incarnation, à Noël. L'Epiphanie est pour eux la fête du baptême du Christ. Pour ceux qui suivent le calendrier julien, qui a actuellement treize jours de retard sur le calendrier grégorien, la fête de Noël (25 décembre) tombe le 7 janvier et tout naturellement, ils partagent en même temps que les autres la galette ou le gâteau des Rois."

Anciennes traditions égyptiennes et grecques

"Dans les familles, qu'elles soient chrétiennes ou non, on partage en France à l'Epiphanie une galette réputée "ronde et dorée comme le soleil" : celui qui à la fève cachée à l'intérieur est couronné "roi". Le solstice d'hiver, qui conduit à une nouvelle année, est une époque de divinations : la fève ou l'amande cachée dans une pâtisserie en est une illustration. ce partage, partie la plus populaire de la fête, était autrefois connu sous le nom de "Roy boit". La coutume de la fève cachée dans un gâteau feuillé est attestée dans une charte de l'évêque Robert d'Amiens en 1311. Le chanoine de Senlis Jean Deslyons en 1664 critiquait virulemment cette "niaiserie", qui a donné lieu à de joyeuses peintures flamandes du XVIIe siècle de Jordaens et de David Teniers le jeune.

Adoration des Mages, par Altdorfer, huile sur tilleul, vers 1530, musée Städel.

En plaçant vers 120-140 la fête chrétienne de l'Epiphanie à la date du 6 janvier, les Gnostiques recouvrirent d'anciennes traditions égyptiennes et grecques liées à la renaissance du soleil. les Mages étaient des astrologues-astronomes venus d'Orient en suivant une étoile pour adorer lEnfant-Jésus à Bethléem. la tradition les fixa à trois, suivant le nombre des cadeaux luxueux cités dans l'Evangile de Matthieu - l'or, l'encens et la myrrhe. Elles les fit très tôt  rois d'après des prophéties de l'Ancien Testament (Psaumes, Isaïe), puis à partir du VIe siècle, on les nomma Melchior, Balthasar et Gaspard, en leur donnant l'aspect correspondant aux trois âges de la vie et aux trois continents alors connus. Les jeux liturgiques de la Nativité, pouis les crèches s'emparèrent avec bonheur de ces personnages riches et exotiques.

Jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale, les pauvres avaient le droit de frapper aux portes des maisons pour quêter la "part à Dieu". On leur donnait une part de galettes ou, dans le Nord de la France, des strintjes, sortes de petites gaufres sèches des Flandres "de la forme d'une large pièce de monnaie", friandises du Nouvel An qui restent présentes tout le mois de janvier."

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