En cette fin d'année 2025, Lyon Capitale remonte le temps et s'arrête un instant sur les principales actualités liées aux mobilités de ces douze derniers mois.
L'année 2025 touche à sa fin. Marqués à Lyon par une concentration sans précédent de chantiers, ces douze derniers mois ont parfois été tendus tant les habitants et les commerçants ont parfois été bousculés dans leurs habitudes. Une tension dont la traduction politique est la candidature de Jean-Michel Aulas aux élections municipales, officialisée après des mois de messages colériques publiés sur X au volant de sa voiture.
2026 ne devrait pas, jusqu'en mars au moins, être plus calme. Alors avant la tempête de la campagne des élections municipales et métropolitaines, Lyon Capitale fait le point sur les grandes actualités de mobilités qui ont marqué l'année.
Le flou : une ZFE en sursis
Au 1er janvier 2025, la Zone à faibles émissions (ZFE) mise en place dans la métropole de Lyon s'est étendue au possesseurs de véhicules classés Crit'Air 3. Faute de contrôles et de radars, la mesure n'aura fait la une des journaux que de façon très éphémère. Avant de refaire surface en mai, alors qu'une alliance de députés allant des insoumis au RN en passant par LR profitaient de l'examen du projet de loi de "simplification économique" pour voter l'abrogation des ZFE. Pour l'heure, le texte n'est toujours pas allé au bout de son parcours législatif et doit encore être validé lors d'une commission mixte paritaire en 2026.
Aussi, le Conseil constitutionnel devra se prononcer en fin de parcours. Il pourrait censurer le texte au motif que ce dernier n'a aucun rapport avec la loi dans laquelle il a été voté (ce que l'on nomme un "cavalier législatif"). En juillet, le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, tout en rappelant que la ZFE continue de s'appliquer, annonçait ainsi une nouvelle dérogation.
Une dérogation accessible aux personnes qui habitent ou travaillent dans l'une des cinq communes concernées et disposant d'un revenu fiscal de référence par part inférieur à 16 300 €. Façon d'apporter un peu de justice à un dispositif dont les conséquences sociales sont souvent pointées du doigt, et alors que la campagne électorale qui approche devrait être l'occasion pour Aulas et Sarselli d'attaquer les écologistes sur le sujet. Pour l'heure, l'ensemble des candidats semble faire comme si la ZFE n'existait pas.
Le bon coup : les Vélo'v électriques
C'est certainement le bon coup de l'année 2025 pour le président de la Métropole. Fin janvier 2025, les équipes de JC Decaux ont déployé en une nuit 2 500 nouveaux Vélo'v électriques. Un très rapide succès populaire malgré leur couleur verte. Il faudra néanmoins rappeler les couacs des premiers mois, notamment au printemps et à l'été où la qualité du service a, ponctuellement, été dégradée en raison de l'explosion du nombre d'utilisateurs.

Quelques sujets sont encore à régler, notamment la question du bridage de ces nouveaux vélos dans les zones piétonnes. La Métropole dit y travailler, tout comme elle réfléchirait à permettre aux abonnés Vélo'v classique d'utiliser gratuitement un vélo électrique lorsqu'il n'y a pas d'alternative. Un vrai sujet sur des secteurs comme Croix-Rousse ou Fourvière. Reste qu'au jeudi 16 octobre, la Métropole de Lyon indiquait à Lyon Capitale comptabiliser 104 000 abonnés, dont 24 % avaient souscrit l'offre Vélo'v +.
L'offre s'accompagne aussi de la création d'une trentaine de nouvelles stations sur le territoire métropolitain, en priorité dans les quartiers prioritaires de la ville et sur les communes où passe une Voie lyonnaise. L'ouest lyonnais reste cependant désespérément sous-doté, alors même que l'arrivée de vélos électriques performants auraient pu convaincre de nouveaux usagers. Au point que quatre communes ont fait le choix de lancer leur propre service.
La promesse : Presqu'île à vivre prend forme
Si 2025 a été une année de chantier sur le réseau TCL, dont certains seront achevés en 2026 (prolongement du T6, BHNS etc.), elle a aussi été une année de livraisons en Presqu'île. La rue Émile Zola était livrée en décembre 2024, puis en 2025, la place des Jacobins a été en partie réaménagée, tout comme les rues du Port-du-Temple et de l'Ancienne Préfecture. Enfin, la place Tobie-Robatel et la rue Terme ont aussi été revues.
La Zone à trafic limité a dans le même temps été officiellement mise en place à l'été, avec ses couacs de lancement. Les quatre premières bornes d'accès ont été installées progressivement, tandis que la dernière, située rue Constantine, sortira de terre en 2026. Des ajustements ont d'ores et déjà été réalisés. Ainsi, les riverains des quais Pêcherie, Célestins et Saint-Antoine, ont été intégrés à la liste des ayants-droit dont ils étaient initialement exclus.

Reste que certains points noirs subsistent, particulièrement sur le réseau TCL et le trafic automobile. Une partie des usagers du réseau TCL déplore la piétonnisation de la rue de la République Nord qui rend les correspondances moins pratiques. La réorganisation du pôle bus de la place Bellecour ne satisfait toujours pas, au point que les bus n'ont pas desservi ce secteur particulièrement congestionné lors de deux week-end consécutifs. Enfin, les automobilistes contraints (ou non) d'emprunter la rue de la Barre plutôt que les trémies de Perrache s'arrachent les cheveux. Ceux qui ont l'audace de s'aventurer dans le parking Indigo de la place Bellecour et d'en sortir en heure de pointe le regrettent pour toujours.
L'évidence : le réseau TCL s'invite sur la Saône
C'était un serpent de mer depuis des années. En juin, Sytral mobilités a lancé la première ligne de navettes fluviales du réseau TCL sur la Saône, baptisée Navigône. Initialement lancée avec quatre bateaux thermiques, elle est devenue plus vertueuse en cet automne avec l'arrivée de deux bateaux électriques fabriqués en France.
Cette ligne "Navi 1" (qui laisse présager l'arrivée de nouvelles lignes dans les prochaines années ?) permet ainsi de relier Vaise-Industrie aux Terrasses de la Presqu'île en 23 minutes. Elle rejoint Confluence les mercredis et pendant les vacances scolaires, ainsi que les jours fériés.
Depuis le lancement du service, 120 000 voyages ont été effectués. Les deux navettes seront complétées à l'été 2026 par deux nouvelles navettes similaires, qui permettront de renforcer les fréquences. En heure de pointe, la fréquence passera à 15 minutes contre 30 actuellement. En heure creuse, elle passera d'une heure à 30 minutes.

Et 2026 le temps de la dégagite. Nombreux seront-ils.elles !