Numéro 13 (détail), Georges Adilon

Exposition : Georges Adilon, à l’aube du noir

La galerie Houg propose une exposition exceptionnelle avec une sélection d’œuvres inédites du Lyonnais Georges Adilon, un des artistes majeurs du XXe siècle. À ne pas rater !

À l’aube du noir :le titre de l’exposition est à lui seul une invitation à l’émotion qui nous propose de (re)découvrir une période picturale importante de l’artiste lyonnais Georges Adilon(1928-2009). Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Lyon en 1949, il est reconnu dans les années 1950 comme appartenant à l’École lyonnaise dont il se démarquera par la suite pour aller vers l’abstraction, instaurant un dialogue entre sa peinture et son travail d’architecte qui le mène à créer une trentaine de maisons (1960-1990) dont la sienne à Brindas, explorant particulièrement les matières brutes (béton, verre, acier inoxydable…) et les formes géométriques primaires : parallélépipèdes, sphères, cylindres. L’artiste porte une vision qui revendique un dialogue entre la nature et la maison tout comme l’intégration de son aménagement intérieur dans l’architecture même, avec également de nombreux éléments de décoration (fresques, mosaïques, meubles…), la considérant comme une œuvre plastique à part. La réalisation de l’externat Sainte-Marie Lyon sur la colline de Fourvière que lui confia en 1964 le père Perrot est considérée comme l’une de ses plus belles œuvres architecturales.

Le noir, matière brillante et signature visuelle

Poursuivant sa peinture, il opère dans les années 1980 un tournant pour se consacrer à une esthétique radicale fondée sur le contraste entre la laque glycérophtalique noire et le papier blanc – essentiellement de l’offset de 170 grammes de dimension 92 x 130 centimètres. C’est une série de ces œuvres sur papier, créées entre 1983 et 1984 et jamais montrées au public, que la galerie Houg, en collaboration avec la famille Adilon, nous propose de découvrir. On y approche cette matière brillante, fluide, transparente et opaque devenue sa signature visuelle avec laquelle il déploie une quête du geste franc et spontané dans un cadre conceptuel qu’il s’impose lui-même par ce format de feuilles qu’il réduit ou démultiplie telles des variations ou des fragmentations d’une même œuvre. Georges Adilon cherche à dépasser les limites du geste pictural et du champ visuel de l’artiste (mais aussi du visiteur), exprimant avec intensité un désir de créer et d’inventer dans une totale liberté. Ce qui me touche particulièrement, nous dit Olivier Houg, c’est la sincérité de l’artiste que l’on perçoit à travers ses œuvres, l’adéquation entre ce qu’il cherche et ce qu’il offre à nos yeux, sollicitant nos sens avant l’intellect. Il fait partie des artistes qui ne se sont pas souciés des modes et des jugements sur son travail. C’est ainsi que ses œuvres restent d’actualité, fraîches et toujours un peu dérangeantes et c’est en cela qu’il demeure majeur !” L’artiste est présent dans de nombreuses collections publiques notamment au MacLyon dont il a marqué l’histoire en créant 4.8.84, une peinture monumentale au format de 16,56 mètres x 52 mètres qui illustre, à la puissance 1000, cette aspiration à dépasser les limites habituelles de la création d’une œuvre. Constituée de sept cent vingt feuilles de papier assemblées par du ruban adhésif, il la réalisa en trois jours pour en exposer le sixième au musée des Beaux-Arts de Lyon dans le cadre du premier Octobre des Arts (1984), qui préfigurait la Biennale d’art contemporain.

À l’aube du noir - Georges Adilon – Jusqu’au 27 décembre à la galerie Houg

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