Perrin-Gilbert parle Gud à Collomb qui lui répond Brigades rouges

Le conseil municipal de ce lundi a donné lieu à une réponse pour le moins étrange de Gérard Collomb, maire de Lyon et ministre de l’Intérieur, sur les actions de l’extrême droite à Lyon.

Ce lundi, lors du conseil municipal, Nathalie Perrin-Gilbert a interrogé Gérard Collomb, en tant que ministre de l'Intérieur, sur l'installation de l'extrême droite à Lyon. "Depuis plusieurs années, des groupuscules d’extrême droite s'organisent dans notre ville. Ça a commencé par des locaux dans le 5e. Puis par des tags fascistes. Les Lyonnais subissent la présence toujours plus violente de l’extrême droite avec une action coup-de-poing ce week-end du Gud [Groupe Union Défense, une organisation étudiante d'extrême droite, NdlR]. La menace de l'extrême droite pèse dans notre pays et notre groupe aimerait savoir comment vous allez combattre ces agissements", a questionné la maire du 1er arrondissement.

Perrin-Gilbert et “bande à Baader”

Gérard Collomb a tout d'abord indiqué qu’“évidemment” il condamne l'occupation du Gud et déclaré vouloir "agir par des voies légales". "On ne peut pas d'un côté condamner les occupations sauvages et les squats et d'un autre les encourager", a poursuivi le ministre en visant Nathalie Perrin-Gilbert. "Un certain nombre de discours violents, haineux et belliqueux amènent certains jeunes à l'irresponsabilité d'un certain nombre d'actes. Et ce ne sont pas eux les coupables, mais ceux qui les ont incités. Dans les années passées en Europe, cela a conduit à de grandes déviances en Allemagne ou en Italie et ma génération se souvient encore de ce que furent ces dérives qui ont été terribles". Une réponse pour le moins étrange, qui fait visiblement référence à la Fraction armée rouge ou "bande à Baader" et aux Brigades rouges, des groupes terroristes révolutionnaires qui ont commis de nombreux attentats en Europe entre les années 1970 et 1990.

“À Lyon, l’extrême droite devient un réel problème, mais personne ne souhaite en parler”

Les propos de Gérard Collomb ont fait réagir la maire du 1er arrondissement, qui a demandé des éclaircissements au maire de Lyon pour savoir s'il visait quelqu'un dans le conseil municipal. "J'évoque en tant que maire et ministre de l'Intérieur les faits qui me sont quotidiennement rapportés, où l'on incite ici ou là et dans beaucoup de villes à travers la France à occuper un certain nombre de lieux et je pense que l'on ne peut pas multiplier ces appels-là puisque les problèmes doivent se régler dans la légalité", a répondu Gérard Collomb sans plus de précision.

Contactée, Nathalie Perrin-Gilbert a indiqué ne pas avoir été étonnée par "l'absence de réponse de Gérard Collomb" sur l'extrême droite. "À Lyon, l’extrême droite devient un réel problème, mais personne ne souhaite en parler. C'est un mal très lyonnais, quand un problème existe on fait en sorte de ne pas le nommer parce que l'on a l'impression que ça le ferait exister. Du coup, on met la poussière sous le tapis", a-t-elle conclu.

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