Drapeaux-PS-2010

Congrès du PS du Rhône : à chacun sa satisfaction après les résultats

Les adhérents du PS ont voté, jeudi 21 mai, les motions qui représentent la ligne politique de leur parti. Quatre motions étaient proposées afin de définir la ligne politique du Partie Socialiste jusqu'en 2017. Des résultats satisfaisants pour tous, mais pour des raisons différentes.

La motion portée par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a remporté la majorité absolue dans le Rhône, avec environ 65 % des suffrages exprimés contre 60 % au niveau national. La motion B, celle des frondeurs, arrive seconde, avec 22 % contre 30 % au niveau national. Les deux autres motions, C et D, reçoivent respectivement 2 % et 11 % des suffrages contre 2 % et 11 % au niveau national. Les résultats définitifs seront donnés en fin d'après-midi, après réunion d'une commission de validation.

"On se réjouit du résultat, a déclaré, David Kimelfeld, premier secrétaire de la fédération PS du Rhône. Pour ceux qui nous critiquaient sur une possible forte baisse de la participation, c’est une déception de voir qu'il y a une augmentation de la participation. Je m'attendais plutôt à un résultat autour de 60 %. La motion B fait un score relativement bas par rapport à leur objectif."

Une participation en légère hausse

Une satisfaction renforcée par les chiffres d'une participation en hausse : "Avec 58,7 %, la participation est en légère hausse par rapport à 2012. On a 20 % d'adhérents en moins depuis trois ans. On avait fait une projection de l'ordre de 1000 votants dans la fédération pour cette élection. Au final, on a 1250 votants contre environ 1380 en 2012, soit une baisse inférieure à 20 %. On a des militants plus mobilisés, c'est bon signe", a-t-il affirmé.

Une victoire et une volonté de rassemblement pour le premier vice-président de la métropole de Lyon : "On est tous dans le même parti politique. L'enjeu, c’est de se remettre au travail sans exclure personne. Il y a une majorité, mais qui ne doit pas exercer en humiliant les autres. Il faut que ceux qui ont gagné ne soient pas arrogants et que ceux qui ont perdu ne soient pas de mauvais-perdants." Bon joueur, il nous a confié que son premier message a été adressé à l'encontre de Julien Ranc, chef de file de la motion D.

Pourtant pour d'autres, la baisse du nombre de votant est inquiétante : "Cette baisse du nombre de votants est la preuve du désamour de nos militants qui partent en nombre. Il y a une fuite dans la fédération du Rhône. Sur Lyon, il y a moins de 500 personnes votants. D'habitude c'est le double. Beaucoup sont déçus. Durant notre campagne on a reçu beaucoup de soutiens venant de personnes qui ne souhaitent plus voter mais qui nous souhaitent bon courage. Il ne veulent plus voter parce que la politique actuelle du gouvernement ne marche pas et parce qu'il y a un décalage entre les promesses de campagne du président hollande et de la politique menée aujourd'hui." Deux manières de tirer les leçons de ce scrutin interne.

"Pour nous ce n’est pas un échec"

Arrivée en seconde position, les militants de la motion B ne sont pourtant pas déçus : "La motion A était assez inquiète avant ce congrès. Elle a très fortement mobilisé ses troupes et ça a fonctionné, a déclaré un militant de la motion B. Pour nous, ce n’est pas un échec. Nous faisons 22 % en Rhône et 30 % au niveau national. C'était notre objectif. On fait moins ici parce que la population est plus protégée par la dynamique de la métropole."

Un résultat qui ne résout pas les conflits d'orientation politique, au niveau national comme au niveau local, pour ce responsable : "Ce résultat montre que la question de l’ambiguïté est toujours d'actualité. Dans cette motion, certains sont pour le travail du dimanche, d'autres non. Certains pour une baisse de la CSG ( contribution sociale généralisée ), d'autres non. Le problème de fond n'est pas réglé. La motion A est majoritaire en voix mais ça ne veut pas dire grand-chose. De plus, il y a des militants qui préfèrent rester dans cette motion, pour essayer d'infléchir la politique de l’intérieur."

Une ambiguïté entretenue par Jean-Christophe Cambadélis qui, dans sa motion A, a défini négativement (ce qu’est la social-démocratie : "Ni social-libéralisme ni néocommunisme."

Pourtant, pour David Kimelfeld, il n'y a aucune ambiguïté : "J'ai beaucoup de respect pour mes camarades, mais ceux qui disent qu'on est ambigus doivent se poser la question du pourquoi de leur score. Ils doivent se donner le temps de réfléchir sur le pourquoi de leur résultat et non avoir une réflexion sur le résultats des autres. On a été plus convaincants. Quand on explique qu'il est utile de se rassembler et qu'il n'y a pas d'autre politique possible que celle du gouvernement, les militants l'entendent. Ils ont compris que ce qu'expliquent les frondeurs ne fonctionnent pas", a-t-il déclaré.

"Le congrès n'a jamais vraiment décollé sur Lyon"

Avec 9 % au niveau national et 11 % au niveau local, la motion D a atteint ses objectifs selon Romain Blachier, élu du Grand Lyon : "Dans le Rhône, on est au-dessus de la moyenne nationale, notre motion va avoir un poids dans l’appareil, aux alentours de 9 %." Cependant, il regrette un congrès qui n'a pas laissé place au débat de fond : "Le congrès n'a jamais vraiment décollé sur Lyon. La quasi totalité des grands élus faisaient partie de la A. Il y a eu un système pour faire voter, ce qui se fait dans des élections de congrès."

Un argument battu en brèche par le premier secrétaire de la fédération PS du Rhône : "On nous disait « regardez la motion A n'est soutenue que par les élus ». Alors que non, notre motion a été élue par 65 % des militants. Et il n'y a pas 65 % d'élus dans notre fédération", conclut-il, ironiquement.

"C'était un congrès avec beaucoup de tensions, mais ce n'était pas non plus la guerre"

Côté ambiance, si globalement les différents candidats estiment que ce congrès "s'est plutôt bien passé", certaines pratiques ont parfois agacé les membres des motions minoritaires : "David Kiemeled a envoyé un mail de présentation des motions ultra orienté avec le logo de la fédération PS. Ce n'est pas quelque chose de très grave mais ça ne se fait pas. C'était un congrès avec beaucoup de tensions, mais ce n'était pas non plus la guerre. Ça s'est plutôt joué sur de petites mesquineries", a affirmé Romain Blachier.

Une mise en cause qui ne tient pas selon David Kimelfeld : "Il y a une commission de contrôle, où les membres siègent à proportion du poids des motions, qui s'est réunie trois fois. S'il y avait eu des problèmes, on l'aurait su".

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