Le drapeau palestinien sur l’Hôtel de ville de Lyon ce lundi 22 septembre 2025. (@CM)

À Lyon, la justice demande à Grégory Doucet de retirer le drapeau palestinien de la mairie

La justice administrative demande au maire de Lyon, Grégory Doucet de retirer le drapeau palestinien installé sur le fronton de la mairie.

Saisi en référé par la préfecture du Rhône qui invoquait le principe de neutralité du service public, le tribunal administratif de Lyon enjoint, dans une décision rendue ce jeudi, le maire Grégory Doucet de retirer le drapeau palestinien qu'il a fait hisser sur le fronton de la mairie lundi.

Elle le fait ainsi sous astreinte de 100 € par jour. Pour rappel, le maire écologiste avait fait hisser le drapeau pour "s'associer" à la reconnaissance de la Palestine par le président de la République Emmanuel Macron. Il avait indiqué qu'il serait installé jusqu'au terme de l'assemblée générale des Nations unies, soit le 29 septembre.

Lire aussi : "Un geste de paix et de justice" : le maire de Lyon fait hisser le drapeau palestinien sur l'Hôtel de Ville

Un geste à la "portée politique très importante"

Grégory Doucet évoquait "un geste de paix et de justice" qui "s'inscrit dans la tradition lyonnaise : une ville attachée à l'humanisme, au droit, à l'autodétermination des peuples (...)". Mais le tribunal administratif a retenu l'argumentaire des services de l'État y voyant en geste politique.

Le juge des référés indique notamment qu'"aucune consigne n'a été donnée par le gouvernement aux administrations", "le ministre d'État, ministre de l'Intérieur, ayant au contraire donné ordre aux autorités préfectorales de faire respecter le principe de neutralité des services publics".

La justice estime également qu'en raison des vifs débats déclenchés par l'appel d'Olivier Faure à pavoiser les mairies de France, "le maire de Lyon ne peut feindre d'ignorer que sa décision, au-delà du soutien symbolique qu'il invoque, revêt une portée politique très importante".

La Ville se conforme à la décision "mais se réserve le droit de faire appel"

Plus surprenant, pour motiver sa décision, le tribunal administratif invoque le fait que Grégory Doucet se soit déjà publiquement exprimé sur le conflit israélo-palestinien. Une jurisprudence étonnante, lorsqu'on sait que la justice a permis l'installation d'un drapeau israélien au lendemain du 7 octobre, ou encore lors de l'invasion russe en Ukraine.

La Ville de Lyon a indiqué prendre "acte de l'ordonnance rendue ce jour par le tribunal administratif" et indique s'y conformer. "Elle se réserve néanmoins le droit de faire appel de cette décision", poursuit-elle. Et de conclure : "Le maire de Lyon adressera d’ici la fin de semaine un courrier au Président de la République afin d’obtenir des clarifications sur les raisons ayant empêché Lyon, comme d’autres communes, de s’associer au geste historique pris au nom par la Nation : la reconnaissance officielle de l’État de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations Unis."

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