Acheter à Lyon devient inaccessible pour de nombreux ménages. De plus en plus de familles choisissent de s’éloigner, à 30 minutes de TER, pour devenir propriétaires. Un choix entre désir d’espace, temps dans les transports et prix de l’immobilier.
Devenir propriétaire à Lyon est un luxe inaccessible pour la majorité des Lyonnais. De quoi donner des envies d’ailleurs à certains, et notamment les familles. La baisse des prix de ces trois dernières années, proche des -10 %, ne suffira sans doute pas à compenser le manque de pouvoir d’achat d’une partie des habitants. Concrètement avec un prix médian actuel à 4 300 euros le mètre carré, le marché lyonnais a quasiment triplé en trente ans. En parallèle, les salaires ont augmenté seulement de 13 % (après correction de l’inflation) pour cette même période. Selon les dernières données de l’Insee, le revenu médian net par habitant à Lyon (salaire, allocations, revenus du patrimoine…) stagne aux alentours des 25 000 euros annuels. Un montant qui exclut de facto la plupart des ménages de l’achat d’un bien à Lyon. Leur capacité d’emprunt bancaire – un passage obligé pour la quasi-totalité des acquéreurs – demeure trop faible. Résultat : deux tiers (65 %) des habitants de Lyon sont des locataires. Pis, 80 % des logements lyonnais appartiennent à des propriétaires possédant au moins deux logements. En clair : la fracture entre les propriétaires et le reste de la population est importante, et peut décourager les candidats à l’achat tant la barre est haute.

“On estime qu’avec deux salaires à 2 000 euros net par mois, on peut emprunter environ pour 300 000 euros. Ce qui correspond globalement à des T2, ou de petits T3 dans Lyon intramuros”, résume un banquier du Crédit Mutuel de la Presqu’île qui pointe aussi la difficulté de certains ménages lyonnais à dégager une épargne pour se constituer un apport dans une situation où ils paient déjà un loyer élevé.
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Les familles et les retraités quittent le centre
La première, voire la deuxième couronne lyonnaise, fait de l’œil à de nombreux ménages lyonnais en quête d’une meilleure qualité de vie, de plus d’espace pour les familles. “Parmi les 119 000 déménagements ayant lieu dans la métropole, les trois quarts impliquent Lyon ou Villeurbanne (…). [Chaque année, ces deux villes] perdent 4 800 habitants au profit des autres villes de la métropole”, rapporte une note de l’Insee sur la migration résidentielle.
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