Sandra Buteau-Besle
Sandra Buteau-Besle

Métropole de Lyon : Sandra Buteau-Besle plaide pour la mixité sociale dans les collèges publics

Sandra Buteau-Besle, membre d'une association de parents d'élèves et soutien de Bruno Bernard, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Membre d'une association de parents d'élèves et spécialiste des questions d'éducation, Sandra Buteau-Besle est l'une des signataires de l'appel des 100. Un collectif qui soutient la majorité écologiste et son président sortant Bruno Bernard. "Est-ce que le chemin que l’on a parcouru ensemble sur des questions d’éducation valide une partie des attendus ? J’ai trouvé intéressant de me poser cette question : est-ce que dans les collèges il y a eu des avancées, et si oui, lesquelles ? Je me suis demandé s’il était intéressant d’avoir une continuité pour terminer ce qui était engagé, et c’est pour ça que j’ai rejoint l’appel des 100", justifie-t-elle.

Sandra Buteau-Besle esquisse aussi des points d'amélioration en vue d'un potentiel second mandat : "la priorité, pour les collèges publics j’entends, ce serait de garantir des conditions optimales pour étudier. Passer des examens quand il fait 35 degrés, c’est une problématique de concentration, et donc des résultats qui ne sont pas les mêmes en Bretagne et dans le sud de la France, forcément, puisque les climats ne sont pas les mêmes. C’est aussi de permettre une plus grande mixité sociale, et donc d’avoir des leviers sur les cartes scolaires. Et puis, c’est un maximum de sécurité et d’accompagnement du harcèlement".

La retranscription intégrale de l'entretien avec Sandra Buteau-Besle

Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale, et aujourd’hui nous accueillons Sandra Buteau-Besle. Vous êtes une des signataires de l’appel des 100, un appel de personnalités de la société civile de la métropole de Lyon, qui demande finalement une continuation de l’action portée par la majorité écologiste présidée par Bruno Bernard. Qu’est-ce qui fait que vous avez eu envie, vous, de vous engager ? Vous êtes spécialiste plutôt des questions d’éducation : qu’est-ce qui fait que vous avez eu envie de vous engager derrière Bruno Bernard, peut-être de vous engager en politique ? Pourquoi vous êtes-vous dit “il faut y aller maintenant”, alors qu’en plus les sondages ne sont pas forcément très favorables aux écologistes ?

Alors c’est une question qui a été posée : est-ce que le chemin que l’on a parcouru ensemble sur des questions d’éducation valide une partie des attendus ? J’ai trouvé intéressant de me poser cette question : est-ce que dans les collèges il y a eu des avancées, et si oui, lesquelles ? Je me suis demandé s’il était intéressant d’avoir une continuité pour terminer ce qui était engagé, et c’est pour ça que j’ai rejoint l’appel des 100, Grands Lyonnais, sous-entendu Grand Lyon bien sûr. Au titre de l’engagement bénévole de chacun sur des sujets, puisque j’appartiens à une association de parents d’élèves locale, départementale, régionale et nationale d’ailleurs, je me suis dit qu’il était intéressant de continuer. Pourquoi ? Parce que recommencer, comme cela a pu être entendu, n’est peut-être pas la voie évidente pour porter ces sujets-là.

Qu’est-ce qui fait que vous dites “je serais plus utile finalement du côté politique que dans un rôle de parent d’élèves” ? Vous pensez vraiment que le politique peut encore changer, par exemple, le monde de l’école ou du collège en l’espèce ?

Je crois surtout que le bénévolat associatif est formateur. Il vous permet de décoder qui sont les acteurs du périmètre, quels sont les décisionnaires, quels sont les financeurs, et finalement c’est un bel apprentissage. La marche suivante, c’est : est-ce que ces connaissances, ces compétences, je peux les mettre au service d’une collectivité et, dans ce cadre-là, contribuer encore un peu plus à faire avancer les problématiques éducatives sur le périmètre ?

Pour ce qui est de la métropole de Lyon et de ses compétences en matière éducative, ce sont les collèges. Vous faites quel bilan de ce mandat sur les collèges ? Est-ce que vous avez l’impression que cette majorité a changé des choses par rapport à la majorité précédente, plutôt de centre gauche ?

Alors, il y a des choses qui ont évolué, dans le sens où nous avons été, en tant que parents d’élèves et donc membres à part entière de la communauté éducative, associés à un certain nombre de présentations et de démarches. Il faut savoir que, quand on est collectivité territoriale pour les collèges, ce n’est pas seulement s’occuper du bâti, mais aussi des problématiques de self, de transport, de sécurité. Et donc oui, il y a eu des avancées, il y a eu des choses mises en avant, il y a eu aussi des constructions, des rénovations de bâtiments. On sait que le plan canicule, qui frappe régulièrement la métropole, est un sujet dont se préoccupe la collectivité territoriale, et donc il faut continuer à travailler sur ces sujets-là.

Vous avez beaucoup de retours de parents d’élèves ou d’élèves justement sur l’état des bâtiments ?

Ce sont des retours, oui, aussi sur la ville. Des retours sur les coûts que cela peut représenter quand il s’agit d’anciens bâtiments, par exemple, parce que c’est double peine : vous êtes sur des bâtiments anciens, des bâtiments dits historiques, et donc des passoires thermiques si vous me permettez. Il faut chauffer, il faut aussi rénover, et une rénovation de bâtiment historique, c’est forcément des coûts puisque c’est du sur mesure. L’augmentation du prix de l’énergie a aussi frappé les établissements scolaires — électricité, gaz, etc. — puisque cela fait partie des dotations que la collectivité attribue aux établissements.

Un des grands enjeux du collège, dans les questions éducatives, c’est généralement à cet endroit-là que s’opère souvent une bascule public-privé. Est-ce que vous avez l’impression que les collèges publics, aujourd’hui, dans la métropole de Lyon, arrivent à résister à l’effet d’attractivité du privé ? Est-ce que vous avez l’impression que la mixité sociale dans les collèges publics reste à un niveau acceptable, un niveau qui permet finalement de faire société ?

Déjà, je trouve que l’expression “collège privé” est impropre, dans la mesure où un collège privé touche aussi des fonds publics. Sans les fonds publics, son fonctionnement serait très certainement différent. Il est attractif pour des raisons que nous défendons, nous aussi, pour l’école publique, les collèges publics : à savoir des programmes artistiques. Ce n’est pas quand on n’a plus de pass culture qu’on peut porter des projets culturels qui favorisent, on le sait, la mixité sociale dans les établissements. L’école de la République, avec un grand E, c’est quand même une école qui accueille tout le monde, y compris les enfants porteurs de handicap. En fait, la force du collège public, et de tous les financements qui y sont associés, c’est justement qu’ils doivent faire société — et ils le font aujourd’hui, c’est-à-dire qu’ils accueillent tout le monde, dans les conditions et avec les moyens qu’on leur donne.

Et justement, quelles seraient pour vous les priorités d’un prochain mandat en matière d’éducation, et donc sur les collèges ? S’il devait y avoir une seule priorité, quelle serait-elle ?

La priorité, pour les collèges publics j’entends, ce serait de garantir des conditions optimales pour étudier. Passer des examens quand il fait 35 degrés, c’est une problématique de concentration, et donc des résultats qui ne sont pas les mêmes en Bretagne et dans le sud de la France, forcément, puisque les climats ne sont pas les mêmes. C’est aussi de permettre une plus grande mixité sociale, et donc d’avoir des leviers sur les cartes scolaires. Et puis, c’est un maximum de sécurité et d’accompagnement du harcèlement, qui est aujourd’hui pris en charge dans différents programmes de l’Éducation nationale comme “Phare”. Enfin, c’est la formation : déployer la formation envers autant les parents que les enfants, pour que chacun apprenne à mieux cohabiter avec l’autre.

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