Guilhem Armanet est directeur de GRDF Sud-Est.

"On a les Facebook et les Google de la méthanisation dans la région" (vidéo)

Guilhem Armanet est directeur de GRDF Sud-Est. Il était sur le plateau de l'émission "6 Minutes Chrono" pour présenter la méthanisation, un processus permettant de produire du gaz en réduisant de huit fois les émissions de CO2 par rapport au gaz naturel, quasiment importé à 100% en France.

Guilhem Armanet débute en présentant la méthanisation et en expliquant le détail du procédé : "En deux mots : on prend des déchets, on les laisse pourrir et ça fait du gaz. On prend des déchets agricoles, du fumier, du lisier, mais aussi des biodéchets, des déchets de cantine, des boues de station d'épuration. On les mets dans une cuve privée d'oxygène, légèrement chauffée à 38°, un peu comme une panse de vache. On reproduit ce qu'il se passe à l'intérieur d'une panse de vache. Ces déchets génèrent des bactéries qui vont produire du gaz. Ce gaz est ensuite filtré, épuré, injecté dans le réseau GRDF. On va pouvoir l'utiliser : c'est un gaz qui est renouvelable, qui émet 85% de CO2 en moins que le gaz d'origine fossile. On va pouvoir l'utiliser pour chauffer votre maison , pour la production d'eau chaude de votre douche, ou votre cuisinière, voire même en faire du carburant."

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Il poursuit en développant sur les atouts de la méthanisation d'un point de vue logistique : "Ce gaz est stockable, pilotable. Il utilise des infrastructures sur lesquelles les collectivités locales ont déjà investi puisque les réseaux de gaz sont la propriété des collectivités locales depuis des dizaines d'années. Avec très peu d'adaptation, on peut ré-utiliser les réseaux pour pouvoir transformer ce qu'il contient en passant du gaz fossile qui venait de très loin, de l'étranger, au gaz 100% made in France, produit localement."

Le directeur régional de GRDF dresse ensuite le portrait de la filière dans la région Auvergne-Rhône-Alpes pour les méthaniseurs en exploitation agricoles : "On est dans la bonne moyenne du pays. Il y a une forte dynamique au niveau national. Le gaz renouvelable, en France, c'est l'équivalent d'un réacteur nucléaire, ce sera deux réacteurs nucléaires en puissance énergétique à la fin de l'année. En Auvergne-Rhône-Alpes, il y a aujourd'hui 45 méthaniseurs. C'est le fruit de 6 années de travail par les agriculteurs pour faire émerger cette filière."

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Il pointe aussi le fait que la filière est génératrice d'emplois stratégiques : "On est aussi une région exemplaire parce que nous avons beaucoup d'emplois de pépites qui sont les Facebook et les Google de la méthanisation : Prodeval, Deltalys, Waga Energy, Methalac... ce sont des petites entreprises qui sont très en avance à l'international et dans toute la France. Elles sont installées dans notre région, avec beaucoup d'emplois à la clé puisque la filière représente déjà 35 000 personnes en Auvergne-Rhône-Alpes. Si cette filière continue à être soutenue, on prévoit 6000 nouveaux emplois d'ici les cinq prochaines années.

La Région AURA mise un potentiel de 4 TWh pour la méthanisation. Aujourd'hui on est à 400 GWh. On a donc fait environ 10% du chemin de ce que l'on pourrait faire sur la région. Cela représente déjà le chauffage de 120 000 logements au gaz renouvelable. A terme, ce pourrait être 1,2 million de logements."

Guilhem Armanet conclut en soulignant la stabilité tarifaire du biométhane en face d'un gaz naturel parfois moins cher mais surtout très variable et polluant : "Le gaz naturel est environ à 50 euros/MWh en ce moment. Il est monté jusqu'à 350 euros/MWh ces derniers mois, il est redescendu un petit peu depuis. Le biométhane est, quant à lui, à 90 euros/MWh est il est constant. On sait que les prix des énergies vont augmenter. Pour un particulier, c'est déjà possible aujourd'hui de se chauffer avec du gaz vert avec un surcoût de 10% à 15% pour faire un geste pour la planète."

Plus de détails sur les pollutions et le cadre réglementaire, le digestat comme engrais...

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