Le dernier roman de Jonathan Coe, Les Preuves de mon innocence, est un délice de lecture – addictive. Et une excellente idée de cadeau de Noël.
C’est un polar politique : tout commence lors d’une réunion, dans un cottage isolé où se réunit une assemblée de fervents défenseurs du conservatisme anglais, enrageant contre la vague woke qui déferle sur leur pays.
Alors même qu’à quelques encablures de là, au 10, Downing Street à Londres, Liz Truss vient d’être nommée Premier ministre ; ce qui les réjouit même si elle est un peu trop modérée à leur goût.
Hélas, bien évidemment, un crime est commis. La victime est Christopher Swann, blogueur peu sympathisant des élites conservatrices réunies, qui s’apprêtait à faire d’explosives révélations. Une manière de Sherlock Holmes au féminin, prénommée Prudence, est dépêchée sur place pour mener l’enquête. La retraite qu’elle s’apprêtait à prendre attendra…
L’intrigue ne manque pas de sel ni de fausses pistes, avec plusieurs personnages qui prennent le relais de la narration au fil du récit, et en fonction de leur état de forme. C’est original, et l’on se prend au jeu des différents protagonistes qui font de l’intérim ou seulement quelques piges dans l’histoire.
On peut y lire également une satire pleine d’humour, mais aussi d’admiration, du polar anglais traditionnel, dont Agatha Christie fut la plus connue des représentants.
Ce qui n’empêche pas Jonathan Coe de prolonger son analyse sociale et politique de la société anglaise d’après Brexit. Celle qu’il a initiée dans son précédent roman, Le Cœur de l’Angleterre. What else ?
Les Preuves de mon innocence – Jonathan Coe, éditions Gallimard, 480 p., 24 €.