Les portes du pénitencier

1h58

L'histoire : 1910. Des photos extraordinaires de légumes géants et des arbres sur lesquels pousse de l'argent circulent jusque dans les recoins les plus pauvres de la Sicile. Une famille de paysans italiens abandonne sa terre et embarque avec des milliers d'autres vers ce Nouveau Monde. Dernière escale avant la terre promise : Ellis Island.

L'Amérique je veux l'avoir et je l'aurais. Bien longtemps avant Joe Dassin, des paysans siciliens rêvaient déjà du Nouveau monde. Golden Door, étrange film à la fois austère et très latin raconte leur destin d'immigrants et l'escale obligatoire d'Ellis Island. Avec le sens de l'esthétique et la caméra néoréaliste qu'on lui connaît, Crialese dénonce la propagande et les fondations sur lesquelles se sont bâties les Etats-Unis. Le réalisateur balade ses personnages d'île en île au cours d'une longue traversée dont on ne verra jamais l'aboutissement. D'une Sicile stérile vertigineuse et spirituelle aux vitres dépolies de Ellis Island, inexorablement, Golden Door se referme et devient étouffant. Tests médicaux, mentaux, discrimination, eugénisme.. On subit le passage obligé par les égouts du rêve américain. Mais comme ce lourd discours est suggéré avec un vrai sens de la poésie et de la dérision, le cruel message passe sans violence. Reste le mystère Charlotte Gainsbourg, dont on ne sait pas trop à quoi son personnage sert. Mais en habitant le film de son aura blanche, Charlotte plus que jamais Gainsbourg, mutique et énigmatique, l'illumine et le relève d'un soupcon de Lemon inceste bien nécessaire.

Les autres sorties : Ensemble, c'est tout (de Claude Berri), 300 (de Zack Snyder), J'attends quelqu'un (de Jérôme Bonnell), L'homme qui rêvait d'un enfant (de Delphine Gleize), Absolute Wilson (de Katarina Otto-Bernstein), Unveiled (de Angelina Maccarone), Microclimat (de Marie Helia), Les Lip, l'imagination au pouvoir (de Christian Rouaud) Boss'n Up (de Dylan C. Brown)

La séléction de Lyon Capitale

Angel ***
Si vous avez aimé 8 femmes, ne ratez pas ce mélo brillant et décapant signé par un Ozon au meilleur de sa forme .

Le direktor ***
Lars Von Treir surprend à nouveau avec cette comédie immorale et grincante sur le monde de l'entreprise et ses petites violences psychologiques.

Les témoins ***
Les années sida par Téchiné : un drame solaire et pudique sur l'amour menacé d'une génération plombée. Magnifique.

Azul ***
Une drôle de comédie dramatique sur la jeunesse espagnole qui croise les destins avec une folie toute latine et un pessimisme réjouissant.

Bug ***
Le meilleur film de William Friedkin depuis L'Exorciste en 1974. Psychose, manipulation, décors angoissants... Bug accumule tout ce qui fait un bon thriller américain.

La Môme ***
Eric Dahan retrace la vie morose d'Edith Piaf dans un film qui entête et inquiète et ensorcelle et offre à Marion Cotillard son plus grand rôle.

Volem rien foutre al païs **
Un documentaire drôle et décalé sur le monde de l'emploi

Je crois que je l'aime **
Une comédie romantique française mal filmé mais admirablement interprétéepar Sandrine Bonnaire, Vincent Lindon, François Berléand, Liane Foly et Kad Merad.

Le come back **
Les années 80 sont à la mode : Hollywood ne pouvait pas rater le filon et livre cette comédie plutôt réussie avec Drew Barrymore et Hugh Grant.

Révisez vos classiques !
Les fans de culture Kabuki, Nô ou jidaigeki peuvent se réjouir. Le cinéma "le Cinéma" (Lyon 1er) présente actuellement une rétrospective du réalisateur japonais Akira Kurosawa (Les septs samouraïs, La forteresse cachée, Danjuro...) qui démocratisa le cinéma asiatique à l'international et inspira les plus grands (Sergio Leone, Georges Lucas...).

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut