"Dark was the night" au Théâtre des Célestins : la nuit des oubliés

C’est avec un bouche-à-oreille très favorable qu’arrive aux Célestins le spectacle d’Emmanuel Meirieu, Dark was the night, déjà présenté au théâtre de Vénissieux en début de saison.

C’est toujours un plaisir de retrouver Emmanuel Meirieu. Même s’il n’est désormais plus lyonnais depuis qu’il a quitté Lyon pour la capitale. Il a cependant gardé avec la ville de ses débuts retentissants (quand il montait les classiques de façon explosive – au sens littéral du terme !) des liens privilégiés.

Ainsi, son dernier spectacle, Dark was the night, a-t-il été présenté en début de saison au théâtre de Vénissieux. Sans compter qu’il a été créé pas très loin, à la MC2 de Grenoble, le 4 octobre 2022. Disons-le d’emblée, les échos qui nous sont parvenus sont extrêmement favorables. Et c’est avec impatience que l’on attend le spectacle, qui sera à l’affiche des Célestins du 31 janvier au 4 février.

Sonde spatiale

Tout part de Voyager 2, une sonde spatiale lancée depuis le cap Canaveral en Floride le 20 août 1977. Particularité du vaisseau propulsé à des centaines de milliers de kilomètres à la rencontre d’hypothétiques extraterrestres, un disque en or est fixé sur sa paroi extérieure.

Ce disque témoigne du meilleur de la vie sur terre à travers cent dix-huit photographies, les salutations de ses habitants en cinquante-cinq langues, le chant d’une baleine à bosse, des sons et des musiques enregistrés sur notre planète.

Parmi celles-ci, une chanson du bluesman américain Blind Willie Johnson – Dark Was the Night, Cold Was the Ground – artiste noir et aveugle, mort dans la misère en 1945, à quarante-huit ans.

Excellent prétexte, dont Emmanuel Meirieu s’empare, pour raconter sa bouleversante histoire. Ainsi que celle du petit Français de sept ans qui a prêté sa voix, avec une cinquantaine d’autres, dans autant de langues, afin d’adresser un salut amical aux E.T. Ou encore l’histoire de la jeune femme qui s’est occupée de collecter les enregistrements.

Le metteur en scène, qui retrouve ici sa casquette d’auteur (celle qui lui avait permis d’écrire les excellents contes cruels que sont Alice au pays des horreurs, Peter, Pan !, La Petite Fille au chalumeau, qui comptent parmi ses premiers spectacles). Et puis, c’est un territoire qui lui tient à cœur que celui des oubliés de l’histoire, tous ceux à qui on ne donne jamais la parole.

Injustice ici réparée, dans l’impressionnant décor de Seymour Laval (une lande accidentée et boisée qui recèle les cadavres de ceux qui n’avaient pas droit aux sépultures), grâce aux voix et à la présence de ses acteurs fidèles : Stéphane Balmino, François Cottrelle, Jean-Erns Marie-Louise.

Dark was the night – Du 31 janvier au 4 février, aux Célestins


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