Manifestation : le "ras-le-bol" de la rue

Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce jeudi 23 septembre à Lyon. Entre 18 000 (chiffres Préfecture) et 41 000 personnes (chiffres syndicats) ont manifesté dans la bonne humeur, malgré le mécontentement qui enfle.

Une ambiance survoltée. Ce jeudi, un cortège dense (entre 18 000 et 41 000 personnes) a déambulé en musique et en slogan, de la manufacture des tabacs jusqu'à la place Bellecour. Rien à voir avec le mouvement du 7 septembre, un tantinet morose, qui avait rassemblé entre 16 000 et 30 000 personnes, nonobstant le déluge de pluie qui était tombé ce jour là. Malgré le vote du projet de réforme des retraites en première lecture à l'Assemblée Nationale, malgré les "miettes" concédées par le gouvernement, les manifestants ne semblaient pas avoir perdu espoir. "Nous allons gagner ! " s'exclame Jacques Lacaille, représentant syndical de la CGT Rhodia. "Ils ne veulent pas discuter, alors nous ne lâcherons pas et s'il le faut, nous irons jusqu'à bloquer les usines".

C'était leur premier jour de militantisme. Emilie et Clotilde, 18 ans, tout juste entrées à la faculté de Lettre langue et civilisation étrangère (LLCE) à l'université Jean-Moulin, Lyon III, tout juste syndiquées à l'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) et déjà dans la rue à battre le pavé contre une réforme des retraites qu'elles jugent "inadmissible". "Nous avons eu une réunion hier à la fac et ça nous paraissait normal de venir car la retraite nous concerne tous", expliquent-elles en choeur. En effet, jeunes et plus âgés, "salariés du public ou du privé", tous n'avaient qu'un mot à la bouche : le retrait. "Tous les acquis pour lesquels nos parents se sont battus sont supprimés un à un", analyse Edmonde, 75 ans, arborant bonnet phrygien et cocarde tricolore.

L'égalité hommes / femmes en tête des revendications

"Pour les femmes, le problème est encore plus important", souligne Agnès, infirmière anesthésiste. "Elles touchent des salaires moins élevés que leurs homologues masculins, elles s'arrêtent souvent un temps pour élever les enfants et se retrouvent pénalisées à la fin de leur carrière, soit en partant plus tard à la retraite, soit sans la totalité de leurs annuités", s'est-elle indignée.

Une injustice placée sur le même plan que la question de la pénibilité. "On ne veut pas aller travailler avec le déambulateur", hurle dans le micro du camion CGT un syndicaliste à la barbe grisonnante. Pour appuyer son propos, l'homme ajoute que si rien ne bouge, la situation sera pire pour les jeunes qui terminent leurs études à 25 ou 27 ans.
Mais le mécontentement ne se résume pas seulement à la question des retraites. Jeanine et Corine, blouses blanches sur le dos, sont aussi là pour la sauvegarde du service public. "Tout se rejoint. Nous avons commencé à travailler jeunes, nous partirons tard à la retraite et les conditions de travail n'ont jamais été aussi dures", s'énervent ces deux laborantines à l'hôpital Sud.

La bataille des chiffres entre syndicats et police, est tournée en dérision par un homme présentant une pancarte à la foule. Sur celle-ci est inscrit "300 selon la Préfecture". De quoi faire sourire les manifestants avançant en rangs serrés dans les rues de Lyon.

Piétinements et bouchons dans le cortège. Les manifestants finissent par atteindre la place Bellecour plus motivés que jamais. La chanson "i gotta feeling" des Black eyed peas, s'élève et un groupe grossissant se met à danser. On se croirait dans un vrai "flash mob". "41 000 personnes ! " crie un syndiqué. "Rendez-vous le 29 septembre à 11 heures place Jean Macé ! " annonce un autre. C'est certain, la rue compte encore se faire entendre.

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