Lyon piéton sans voiture
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Lyon : un recours en justice contre le projet de piétonnisation de la Presqu’île 

Vingt-huit associations d'habitants et de commerces vont entamer une procédure contre le projet de piétonnisation de la Presqu'île.

Onze associations et dix-sept commerces vont déposer, le 27 mai prochain, un recours contre le projet de piétonnisation de la Presqu’île de Lyon.

Dans les grandes lignes, il s'agit de supprimer tous les arrêts de bus au niveau de l’Hôtel de Ville, de piétonniser la rue de la République entre Cordeliers et la place de la Comédie et de fermer la rue Grenette à la circulation. 

Dans un communiqué envoyé à la presse le 5 mai dernier, Sarah Peillon, à la tête du parti Renaissance dans le Rhône, alertait des différents problèmes relevés par un certain nombre d'habitants et de commerçants. Contacté par Lyon Capitale, l'élue critique la manière dont a été adopté ce projet : “la méthode n’est pas la bonne, il faut consulter les personnes impactées par le projet et réaliser des études pour mesurer les possibles conséquences”. 

Un accès au centre-ville plus difficile

Pour les opposants au projet, l’un des points noirs est la détérioration des accès au centre-ville de Lyon. La fermeture à la circulation automobile de la rue Grenette va entraîner des "reports de flux" et ne feront “qu’encombrer les voies au bord des quais de Saône et dans la Presqu’île”, détaille Sarah Peillon. Quant à la suppression des dessertes de bus, selon Frédéric Auria, président de l’association Renaissance du Vieux-Lyon (RVL), en désaccord avec le projet porté par la Métropole et la Ville de Lyon, “si il n’y a plus de bus, il faudra marcher mais tout le monde ne peut pas faire 500 mètres à pied”.

Si la Ville et la Métropole projettent une utilisation des modes doux pour pallier à la disparition des transports en commun, Frédéric Auria juge que "ce n’est pas la solution", estimant qu' "on ne peut pas remplacer les transports collectifs par des vélos”.

Le projet de piétonnisation va "tuer le centre ville lyonnais"

Frédéric Auria, président de l’association Renaissance du Vieux-Lyon

La fermeture de certaines voies à la circulation automobile ainsi qu’une réduction des transports en commun va “tuer le centre-ville lyonnais”, affirme le président de l’association Renaissance du Vieux-Lyon. Il constate depuis quelques années la désertion de la population du centre-ville. Pour lui, le projet de piétonnisation de la Presqu'Ile risque d'aggraver la situation : “si on enlève la possibilité de circuler en voiture les familles ne voudront plus venir et d’autres partiront", présumant même “un isolement du quartier du Vieux Lyon”.

Des études d’impactes inexistantes

Les opposants au projet pointent l'absence d'une phase d’études d'impact. Sans elles, le projet “n’est pas légal” plaide Mélanie Hamon, l’une des deux avocates du collectif, car selon elle ces études permettent de “déterminer les changements que pourraient entraîner ce projet”, explique-t-elle.

Sur ce point précis, les vingt-huit requérants avaient envoyé, le 12 avril dernier, un courrier adressé à la Ville de Lyon demandant à ce qu’une étude d'impact soit réalisée. A ce jour, aucune réponse ne leur a été donnée, ce qui ne “rassure pas les associations et les commerçants”, ajoute l’avocate. “Je ne peux pas croire qu’il n’y ait pas eu d’études sérieuses réalisées !” s'étrangle le président de l'association Renaissance du Vieux-Lyon.

Le recours contre le projet de piétonnisation de la Presqu'Ile de Lyon sera déposé le 27 mai prochain.

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