LAURENT WAQUiez sécruité
Laurent Wauquiez au CRST ©Julien Barletta

Laurent Wauquiez veut expérimenter la vidéosurveillance intelligente en Auvergne-Rhône-Alpes

Laurent Wauquiez souhaite expérimenter la vidéosurveillance intelligente pour une durée de deux ans. Il demande au Premier ministre une révision du cadre règlementaire pour permettre cet essai.

"Avons-nous le droit à la sécurité uniquement pendant les Jeux Olympiques ? Uniquement à Paris ?" Sujet à controverse, l'utilisation de la vidéosurveillance intelligente, expérimentée cet été dans la capitale à l'occasion des JO, intéresse Laurent Wauquiez, président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

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Celui qui, depuis son arrivée à la tête d'une collectivité dont la sécurité n'est pas une compétence, s'enorgueilli d'y avoir investi 300 millions d'euros, souhaite ainsi que le cadre règlementaire autorisant à titre expérimental le traitement algorithmique des images de vidéosurveillance soit étendu à la Région, "pour une durée maximale de deux ans".

"C'est une technologie logicielle, il suffit qu'on ait le "go" et on peut la mettre en place"
Renaud Pfeffer, vice-président délégué à la sécurité
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"Je vois qu'avec les Jeux olympiques, les esprits ont bougé. C'est un dispositif qui nous intéresse. Que l'on peut tester dans les gares et autour des lycées", indique Laurent Wauquiez. Après avoir équipé l'ensemble de ses rames, ses cars scolaires, 285 lycées et déployé plus de 2 000 caméras dans 129 gares, la Région souhaite pouvoir utiliser la vidéosurveillance intelligente qui, selon Renaud Pfeffer, vice-président délégué à la sécurité, "permet de réagir beaucoup plus vite", en détectant des intrusions dans des zones interdites, des colis suspects ou des départs de feu.

"Réagir beaucoup plus vite"

"C'est une technologie logicielle, il suffit qu'on ait le "go" et on peut la mettre en place", précise Renaud Pfeffer. Car selon l'exécutif, l'efficacité de la vidéosurveillance est prouvée. La collectivité se félicite ainsi d'une baisse de 51 % des actes de délinquance et incivilités entre 2021 et 2023 dans les gares du territoire. Définie par la loi du 19 mai 2023 relative aux Jeux Olympiques et Paralympiques, l'expérimentation de la vidéosurveillance intelligente est néanmoins conditionnée au maintien au niveau "alerte attentat" ou "urgence attentat" du plan Vigipirate.

Si pour l'instant, la Région n'envisage pas d'utiliser l'identification de données biométriques et la reconnaissance faciale, pour Renaud Pfeffer, "cela paraîtrait cohérent que dans un cas d'attentat par exemple on recherche des visages sur la vidéosurveillance". En juillet 2022, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) alertait sur la nécessité d'un cadre règlementaire strict pour l'utilisation de cette technologie, qu'elle qualifiait de "choix autant éthique et politique que juridique". Technologie qu'elle jugeait "porteuse d'opportunités, mais aussi, à moyen terme, et y compris dans les cas où son utilisation peut être légale et légitime, de risques nouveaux pour certains droits individuels, notamment le droit à la vie privé".

La vidéosurveillance, un choix politique
En mars 2023, la Ville de Lyon présentait un audit sur son système de vidéosurveillance basé sur une approche anglo-saxonne "pragmatique" de la vidéosurveillance.
En clair, elle se fondait sur des études de terrain, à l'inverse de l'approche philosophique et sociologique adoptée en France, basée notamment sur le panoptique de Bentham : "Faire que la surveillance soit permanente dans ses effets, même si elle est discontinue dans son action." Ainsi, l'audit de la Ville de Lyon rappelait que presque "aucune étude montre l'efficacité ou non de la vidéosurveillance". Une étude de référence menée en 2005 par des criminologues anglais montrait ainsi que "la vidéoprotection ne possède pas un impact déterminant sur le volume de la délinquance dans les espaces complexes et étendus". Toutefois, l'efficacité de la vidéosurveillance était relevée notamment dans des espaces clos comme des parkings, des bus ou des gares. C'est ainsi que l'utilise majoritairement la Région Auvergne-Rhône-Alpes, hormis lorsqu'elle subventionne des communes pour leur permettre de financer des caméras installées dans l'espace public.

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