La droite opposée au service public de l'autopartage de la Métropole de Lyon

La majorité écologiste de la Métropole de Lyon veut développer un service public de l'autopartage, sans parvenir à convaincre à droite.

"Je suis un peu surpris", a confié Bruno Bernard ce lundi en conseil de la Métropole de Lyon. Il y avait de quoi l'être - ou pas - alors que la droite métropolitaine emmenée par le maire LR de Caluire-et-Cuire, Philippe Cochet, a voté contre l'accélération du déploiement de l'autopartage dans l'agglomération lyonnaise. "Nous retrouvons dans cette délibération toute la singularité de votre politique : proposer des réponses qui ne sont pas à la hauteur des enjeux des problématiques des grands Lyonnais", a ainsi déploré Pascal Charmot.

Les habitants "veulent d'abord et avant tout un plan métro digne de notre agglomération", juge la droite

Disposant aujourd'hui de 400 véhicules répartis dans 158 stations sur 29 communes de l'agglomération, le service d'autopartage Citiz de LPA devrait connaître une expansion significative. L'exécutif souhaite déployer dans un premier temps 1 000 véhicules supplémentaires d'ici 2026, puis jusqu'à 3 600 d'ici 2030. Un véritable "service public de l'autopartage" puisque Lyon Parc Auto, société d’économie mixte, qui gère actuellement l'offre Citiz, perdra cette compétence au profit de la Société publique lyonnaise des mobilités au printemps 2024, entièrement publique.

A droite de l'hémicycle, l'opposition est d'abord - et surtout - idéologique. On déplore ici la "nationalisation", à l'échelle métropolitaine d'une service qui est pourtant assuré par des prestataires privés. La majorité, par la voix de Fabien Bagnon son vice-président en charge, entre autres, des mobilités, argue de son côté que "le privé ne permet pas de couvrir les besoins, notamment en première et deuxième couronne de l'agglomération, faute de rentabilité". Hasard ou non, l'opérateur privé Leo & Go annonce ce lundi par voie de communiqué qu'il augmente sa flotte de 100 véhicules, étendant son service à sept communes de la Métropole de Lyon.

Rien de comparable néanmoins à l'ambition de l'exécutif, qui souhaite atteindre un maillage de stations de trois véhicules, distanciées d'en moyenne 330 mètres. A droite, l'autopartage est considéré comme "un gadget" - quoique le groupe La Métro positive a été le seul de l'opposition à prendre la parole sur cette délibération - "dans les conditions drastiques de la ZFE". Et Pascal Charmot d'ajouter : "Ils (les métropolitains, Ndlr) veulent d'abord et avant tout un plan métro digne de notre agglomération et permettant un report modal massif." La majorité estime de son côté que "développer l'autopartage, c'est actionner un puissant levier de démotorisation", étude de l'Ademe à l'appui. Selon l'agence gouvernementale, un véhicule d'autopartage remplacerait cinq à huit véhicules personnels.

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